Intervention des militants du courant "FRONT UNIQUE" au congrès de la FSU


L'APPAREIL DIRIGEANT DE LA FSU VA PLUS LOIN DANS L'ORIENTATION VERS LA COGESTION DE LA POLITIQUE DU GOUVERNEMENT CHIRAC RAFFARIN. LES PERSONNELS DEVRONT LUI IMPOSER DE ROMPRE AVEC LE GOUVERNEMENT.

ILS DEVRONT IMPOSER LE FRONT UNIQUE DES ORGANISATIONS OUVRIERES POUR L'AFFRONTER ET LE DEFAIRE!


Le congrès national de la FSU qui s'est tenu du 2 au 6 février pour répondre aux exigences des travailleurs, en premier lieu de ceux de l'enseignement public aurait dû répondre à deux questions :

Pourquoi, malgré une mobilisation sans précédent - notamment dans l'Education Nationale, le gouvernement Chirac Raffarin a t-il pu remporter la victoire en juillet 2003 ? Comment faire face à l'offensive continue du gouvernement contre les acquis ouvriers (liquidation de la Sécurité Sociale, liquidation des conventions collective, attaques contre les libertés démocratiques et donc contre le droit de grève etc.) ? S'agissant d'une fédération essentiellement constituée essentiellement de syndicaux nationaux de l'Education Nationale, comment combattre la loi d'orientation en préparation de démantèlement de l'Enseignement Public ?

Mais toutes les décisions de ce congrès à l'initiative de l'appareil dirigeant (composé d' "Unité et Action" - animé par le PCF et l' "Ecole Emancipée" animée par la LCR) ont été ordonnées non pas par la nécessité de combattre le gouvernement, mais au contraire par les impératifs du "dialogue social", de la "participation", de la cogestion de la politique gouvernementale.

Prenons un seul exemple. Le premier thème du congrès intitulé : "Pour tous, pour l'avenir, l'Education, la Recherche, la Culture, un vrai défi" réussit l'exploit de ne jamais citer même le fait que le gouvernement prépare une loi d'orientation (les mots "loi d'orientation" ne figurent jamais dans les 20 pages du document de congrès). Par contre un projet d'appel distribué par la direction syndicale l'évoque dans ces termes : "Au moment où le gouvernement annonce une loi d'orientation, la FSU appelle l'ensemble des forces attachées à la démocratisation à se mobiliser pour obtenir les mesures propres à élever le niveau d'éducation, de diplômes et de qualification pour tous...". En somme il s'agit de combattre pour une "bonne" loi d'orientation. La direction de la FSU fait comme si les personnels ne savaient pas que ce qui se prépare, c'est une loi destructrice des diplômes nationaux, des qualifications reconnues dans les conventions collectives (que la loi Fillon liquide), des statuts du personnel. Elle fait comme si le contenu de la loi dépendait d'un bon "dialogue social". En réalité la direction de la FSU répond à la feuille de route que lui a fixée en toute simplicité le représentant du conseil général des Pyrénées Orientales venu "saluer" le congrès : "Au moment où le gouvernement prépare une grande loi d'orientation, votre congrès a du travail pour lui apporter sa contribution".

"Contribuer" à la politique gouvernementale ou combattre le gouvernement pour lui infliger une défaite - telle est bien la question.

Durant tout le congrès la délégation Front Unique a combattu pour que la FSU adopte une orientation de combat contre le gouvernement, de rupture de la participation : par exemple, pour que la FSU exige le retrait de la circulaire gouvernementale de rentrée 2004 - application anticipée de la loi d'orientation - qu'elle appelle à une manifestation à l'Assemblée Nationale pour le retrait de la loi organique de décentralisation qui expulse 95000 ATOS de la Fonction Publique d'Etat, qu'elle se prononce contre les plans de destruction de la Sécurité Sociale et appelle les confédérations à rompre leur participation à l'élaboration de la loi du gouvernement. La délégation Front Unique a combattu pour que le congrès se prononce pour le retrait de la loi Chirac sur le voile au moment même où les dirigeants du PS et du PCF permettait, chacun à sa manière, à Chirac de réaliser son opération d'union nationale et où la direction du SNES le même jour et très opportunément... se prononçait pour une loi !

La délégation Front Unique a accordé une place particulière au combat pour que la FSU se prononce aux élections cantonales et régionales pour le vote classe contre classe (donc pour le vote PS, PCF, LCR, LO, PT exclusivement et contre tous les candidats bourgeois). une défaite des partis de la bourgeoisie, ce sont de nouvelles conditions pour prendre l'offensive contre le gouvernement, pour le défaire, pour le chasser et le remplacer par un gouvernement des partis ouvriers dont les travailleurs exigeront satisfaction de leurs revendications.

La direction de la FSU s' est opposée à cette position, mais depuis la direction de la FSU a appelé à manifester à Marseille le 14 février "contre l'extrême droite" avec comme mot d'ordre : "Le Pen en PACA, tu ne passeras pas, les 21 et 28 mars on va voter". Ce qui veut dire en langage clair que la direction de la FSU qui refuse d'appeler à voter pour les candidats des partis ouvriers appelle à voter "républicain", UMP compris !

La délégation Front Unique, enfin, a combattu jusqu'au bout contre l'élargissement du champ de syndicalisation à toute la Fonction Publique visant à entériner la disparition de la FSU comme fédération de syndicats nationaux de l'Enseignement Public, alors que les dirigeants du SNEP, du SNESUP, du SNASUB après avoir affecté de s'y opposer pendant 24 heures ont finalement permis par une manoeuvre d'appareil que cet élargissement soit adopté avec les modifications statutaires qui vont avec.

Comme le montre notre compte rendu, sur toutes ces questions l'appareil Unité Action Ecole Emancipée a fait bloc sur la ligne de la cogestion et colégislation de la politique gouvernementale. Il n'est pourtant pas dit qu'il sera aussi facile d'imposer aux personnels ce qui a été imposé dans le congrès. Même si aujourd'hui les personnels de l'Education Nationale demeurent marqués par la défaite que constitue le vote de la loi Fillon, inévitablement ils seront amenés demain à reprendre le combat en défense de l'enseignement public et de leur statut (les deux choses étant nécessairement liées). C'est à ces personnels que les délégués Front Unique se sont adressés de la tribune du congrès national. Préparer les affrontements à venir, c'est renforcer dès maintenant le courant Front Unique, participer à son intervention, diffuser son matériel, s'abonner ou se réabonner à la " Lettre de Liaison " etc. Nous vous y invitons !

Intervention des militants du courant "FRONT UNIQUE" au congrès de la FSU



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