LETTRE DE LIAISON


des militants combattant
pour le FRONT UNIQUE
des syndicats de l'enseignement public


Supplément au N° 86 - 7 mai 2004


Pour défaire le gouvernement Chirac Raffarin,
ses projets destructeurs contre la sécurité sociale et l'école publique !
Pour le Front unique des organisations syndicales !


Le 28 mars dernier, le gouvernement Chirac Raffarin et sa majorité UMP étaient défaits aux élections régionales et cantonales. Ce vote exprimait clairement la volonté des travailleurs : en finir avec les réformes réactionnaires du gouvernement, et pour cela l'affronter et le défaire !

Mais force est de constater que le gouvernement n'a aucunement l'intention de mettre un coup d'arrêt à ses projets dévastateurs. Au contraire, les déclarations du gouvernement, par les voix de différents ministres et de Raffarin lui-même, se sont multipliées dès le lendemain de l'annonce des résultats pour affirmer que les réformes doivent se poursuivre. La priorité étant donnée à la réforme de la sécurité sociale qui doit être bouclée à la mi juillet.

POUR QUE CE QUI S'EST PASSE SUR LES RETRAITES NE SE REPRODUISE PAS SUR LA SECURITE SOCIALE !

Sur cette question, Chirac annonçait dans son allocution télévisée du 1er avril qu'il fallait "la faire dans la transparence, c'est-à-dire dans le dialogue". En clair, il faut associer directement les dirigeants des organisations syndicales à la mise en place de la réforme. Chirac insistait sur la nécessité que "les partenaires sociaux (les dirigeants syndicaux) et le gouvernement, mais aussi l'opposition (le PS et le PCF) se rassemblent pour discuter ensemble, et ensemble trouver une solution".

Chirac sait que le "dialogue social", c'est le moyen par lequel l'an dernier, il a fait passer la contre réforme des retraites. Il s'agit de réaliser la même opération sur la Sécurité Sociale.

Il peut déjà s'appuyer sur le "diagnostic partagé" rendu public par le Haut conseil sur l'avenir de l'assurance maladie adopté en commun par le gouvernement et les directions syndicales.

Mais quel est ce diagnostic ? "Un déficit abyssal de la sécu", ne cesse de marteler le gouvernement.

Faut-il rappeler que ce trou "gigantesque" est le résultat, en autre, des nombreuses exonérations patronales ? Chaque année, celles-ci sont plus importantes que le déficit lui-même !

Le gouvernement, comme pour les retraites, a donc mis en place un dispositif de concertation sur la réforme de la sécurité sociale. Toutes les directions des confédérations syndicales ont répondu immédiatement à son appel.

La direction de la FSU, qui n'était pas invitée, et qui demandait à cor et à cri de pouvoir participer à ces concertations, a obtenu ce qu'elle souhaitait : reçue par Xavier Bertrand, bras droit de Douste Blazy le 3 mai, elle est maintenant intégrée au dispositif de concertation pour la liquidation de la sécurité sociale.

Les enseignants, comme tous les travailleurs qui ne veulent pas que se renouvelle sur la sécu le même désastre que sur les retraites, doivent exiger de la direction du SNES et de la FSU : RUPTURE IMMEDIATE DE LA CONCERTATION POUR LA LIQUIDATION DE LA SECURITE SOCIALE !

SE FELICITER DE L'AFFABILITE DU MINISTRE OU PORTER LE FER CONTRE LE GOUVERNEMENT CHIRAC RAFFARIN ?

Dans l'éducation nationale, le gouvernement prévoit une loi d'orientation pour 2005 dont le caractère n'est pas moins destructeur que ce qu'il prévoit sur la sécurité sociale. Après le remaniement ministériel, c'est un homme d'expérience qui doit mener à bien la réforme dans ce secteur. La tâche est confiée à Fillon, le ministre qui a conduit la réforme des retraites à son terme, aujourd'hui point d'appui pour toutes les attaques de la bourgeoisie.

Alors quel syndiqué peut se reconnaître dans le titre de l'éditorial de l'US du 22 avril, le journal de notre syndicat : " Nous attendons des gestes significatifs " dans lequel on gratifie Fillon des épithètes d' " affable " et " attentif " ! Que peut-on attendre d'un gouvernement dévoué corps et âme au patronat et au Medef ? Rien, évidemment, si ce n'est plus de réformes réactionnaires.

La défense des acquis ne peut donc passer que par un affrontement avec ce gouvernement. En aucun cas il ne s'agit " d'attendre des gestes significatifs " de sa part. Au contraire, il faut tout mettre en œuvre pour interdire à la majorité des députés UMP de voter les réformes sur la décentralisation - s'il en est encore temps ! - et sur la sécurité sociale.

Il est donc de la responsabilité des directions syndicales (CGT, FO, FSU) d'appeler à une manifestation centrale, massive, des travailleurs à l'Assemblée nationale, pour lui interdire de légiférer contre les conquêtes ouvrières.

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