LETTRE DE LIAISON


des militants combattant
pour le FRONT UNIQUE
des syndicats de l'enseignement public


N° 82, 6 octobre 2003


Remerciements aux candidats

160 collègues se sont finalement porté(e)s candidat(e)s sur la liste Front Unique pour le renouvellement du Conseil Délibératif Fédéral National.Nous les remercions vivement d'avoir ainsi permis que la liste Front Unique soit parmi les 5 listes dont les orientations pourront être soumises au vote des syndiqués durant la première quinzaine du mois de novembre.

20 collègues qui s'étaient porté candidats ne figureront pas sur la dite liste qui ne comprend conformément aux statuts de la FSU que 140 noms. Pour 15 d'entre eux, ils étaient donc en surnombre. Il s'agit de collègues du département du Puy de Dôme et du Rhône que nous avons enlevés de la liste, non parce qu'ils étaient des candidats moins valables que les autres bien sûr, mais pour des raisons d'équilibre géographique (nous avions beaucoup de candidats de ces départements).

5 collègues ne figurent pas sur la liste car jugés par l'appareil de la FSU comme " non syndiqués ". Remarquons que dans tous les cas que nous avons pu vérifier en réalité ces collègues étaient syndiqués ou avaient essayé de l'être. Mais, soit la cotisation n'avait pas été envoyé par les responsables locaux, soit, ce qui pose davantage problème, l'appareil les avait déclaré non syndiqués " par erreur ". Il est permis de s'interroger sur ces " erreurs ". A l'évidence lorsqu'il s'agit de candidats Front Unique, les dirigeants nationaux sont portés à ce genre d'" erreur ". C'est conscient de cela que nous avions décidé de fournir largement plus de candidats que nécessaire. Ainsi, ensemble, avons nous déjoué les petites manoeuvres visant à écarter la liste Front Unique.

C'est une première victoire. Reste maintenant à gagner la seconde, celle du vote. Rappelons le résultat très encourageant du dernier vote national dans lequel Front Unique était présent à savoir le renouvellement du CAN du SNASUB où Front Unique a fait plus de 8% des exprimés. Mais là aussi nous savons, forts de l'expérience de 2001 que tout sera fait pour annuler un maximum de voix Front Unique. Tout écart si minime soit-il par rapport à la procédure de vote sera utilisé pour annuler le vote. Donc respectez-là à la lettre !

Une Lettre de Liaison paraîtra début novembre pour inviter au vote Front Unique. Par ailleurs dès réception dans POUR, vous pouvez reproduire le texte d'orientation Front Unique et le faire connaître.

RUPTURE DU DIALOGUE SOCIAL ! POUR QUE LA DIRECTION DE LA FSU APPELLE DANS L'UNITE AVEC LA CGT, FO, L'UNSA EDUCATION A UNE PUISSANTE MANIFESTATION CENTRALE A L'ASSEMBLEE NATIONALE CONTRE LE BUDGET 2004 DU GOUVERNEMENT CHIRAC RAFFARIN !

L'Assemblée Nationale - où domine une écrasante majorité UMP - va être saisie du budget 2004 du 14 au 24 octobre. Suivra l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale. L'un et l'autre sont des concentrés de la politique ultra réactionnaire du gouvernement Chirac Raffarin.

S'agissant du budget, d'un côté, il multiplie les cadeaux fiscaux à la grande (et accessoirement à la petite) bourgeoisie - baisse de l'impôt sur le revenu, réduction d'impôt pour les employeurs de " gens de maison ", réduction des droits sur les donations, cadeaux fiscaux aux actionnaires, de l'autre il annonce la suppression de 5000 postes de fonctionnaires. Mais en réalité cette réduction ne touche pas tous les ministères ; elle touche massivement les fonctionnaires de l'équipement, des finances, de l'environnement. A l'inverse augmente massivement le budget de l'armée (4,3%) de la justice (5%), de l'intérieur(5%).

Largesses envers le capital, renforcement de l'appareil répressif, et suppressions massives de postes de fonctionnaires : le budget Chirac Raffarin est le budget de classe d'un gouvernement de classe. Le sort qu'il réserve à l'Education Nationale l'illustre. 1050 postes administratifs sont supprimés soit 1 poste sur 20. 1500 postes de professeurs du secondaire aussi qui se rajoutent aux 2500 postes au concours supprimés par disparition des listes complémentaires. Dans la recherche, 500 départs en retraite de chercheurs titulaires sont remplacés par autant de précaires en CDD au nom de la mobilité et de la flexibilité de la recherche. Il faut avoir les étranges lunettes de Denis Paget dans l'éditorial de rentrée de l'Université Syndicaliste - le bulletin du SNES - pour trouver que dans ce budget " l'Education Nationale est épargnée " ! Certes le gouvernement ne va pas tout à fait aussi vite qu'il le souhaiterait. Certes il a gagné la bataille de la loi Fillon ; la responsabilité directe en incombe aux directions syndicales dont toute la politique - celle du dialogue social et du refus d'appeler à la grève générale - a permis cette victoire. Mais il sait que le prolétariat n'est pas écrasé.

Il n'empêche que face à ce budget de guerre, la responsabilité des directions syndicales est évidente : appeler à une puissante manifestation à l'Assemblée contre la majorité de députés UMP pour lui interdire d'adopter un tel budget.

C'est la position qu'ont défendu les représentants Front Unique au Conseil Délibératif Fédéral National de la FSU des 23 et 24 septembre 2004. Cette position a été rejetée aussi bien par la direction (Unité et Action /Ecole Emancipée) de la FSU que par la tendance PRSI.

Pour lui opposer quoi ? Lisons le communiqué commun du 26 septembre des fédérations de l'Education Nationale FAEN, CGT, FSU, SGEN CFDT, UNSA Education : " Elles ont fait le point sur le budget de l'Education Nationale. Celui-ci est caractérisé par un ensemble de mesures de régression concernant notamment l'emploi public, les recrutements et l'encadrement éducatif... Les fédérations appellent les personnels à se saisir de toutes les occasions de débat pour porter leurs propositions et leurs revendications... Elles appellent à sa saisir de l'enquête qu'elles lancent ensemble sur les besoins et la précarité et de faire du 5 novembre une journée nationale d'expression des besoins en vue notamment de peser sur les décisions budgétaires. "

Il s'agit d'un dispositif qui ne peut qu'aboutir à laisser tranquillement la majorité UMP voter ce budget scélérat. Il s'agit de prétendre " peser sur les décisions budgétaires " exactement comme il y a 4 mois on nous a expliqué qu'il fallait peser sur les députés UMP pour les convaincre que soit rediscutée la loi Fillon. Nous avons pu voir le résultat !

Non seulement, la prise de position des fédérations indique qu'il n'est pas question de faire obstacle en quoi que ce soit au budget Chirac Raffarin, mais encore elle annonce l'inscription totale des directions syndicales dans le " dialogue social " dont a tant besoin le gouvernement pour faire passer ses mesures. C'est ce qu'indique la formule " se saisir de toutes les occasions de débat ". Car le gouvernement a tiré toutes les conclusions de la mobilisation du printemps dernier, à savoir : rien n'est possible sans engager totalement les directions syndicales dans la mise en œuvre de ses réformes.

Un épisode significatif : 100 députés UMP ont présenté un projet de loi de liquidation du droit de grève des fonctionnaires. Le gouvernement a fait savoir qu'il n'était pas d'accord. Non sur les objectifs où l'accord est total. Mais sur la méthode : il faut que les directions syndicales elles-mêmes adoptent une telle liquidation. Et c'est ainsi que De Robien a fait le voyage en Italie, accompagné de responsables syndicaux - parmi lesquels par exemple les responsables FO RATP - pour voir comment avec le soutien de la CGIL (centrale syndicale italienne), le droit de grève a été limité pour un certain nombre de secteurs dans ce pays.

Aujourd'hui c'est la même méthode partout : blocage des salaires de la fonction publique et mise en place avec les directions syndicales de l'" observatoire des salaires des fonctionnaires ", attaques contre le droit à la santé (déremboursement, augmentation du forfait hospitalier) et mise en place avec les directions syndicales du " haut conseil de l'assurance maladie ", liquidation du droit aux études avec la loi de modernisation universitaire et multiplication des tables rondes - la dernière le 23 septembre avec les dirigeants du SNESup et de l'UNEF -, généralisation de l'alternance dès la 4ème et organisation conjointe du " grand débat sur l'école " en vue de la loi d'orientation 2004.

La participation au " dialogue social ", c'est non seulement la négation de la défense des revendications, mais encore c'est une orientation qui remet en cause l'existence même d'organisations syndicales de classe. Ce n'est nullement un hasard si en même temps que les directions syndicales adoptent une orientation de coopération à la mise en place de la politique de Chirac Raffarin, réapparaissent des projets de " recomposition syndicale " qui, s'ils aboutissaient, traceraient la voie à la disparition de la FSU comme fédération de syndicats nationaux de l'Enseignement Public.

Il est pourtant certain que dans les syndicats, et au-delà chez les personnels, vont se développer des résistances à cette orientation. Les personnels de l'Education Nationale ont fait l'expérience du " diagnostic partagé " pour une " réforme nécessaire " l'an dernier sur les retraites. Après plus de trois mois de concertation continue, la loi Fillon a été adoptée !

Faudrait-il que, de " tables rondes " en " journées banalisées " la même funeste orientation aille à son terme contre l'école publique avec la loi d'orientation et la loi de " modernisation " de l 'université ? Le courant Front Unique agira à la mesure de ses forces pour que ce dialogue social soit rompu, pour la réalisation de l'unité des organisations ouvrières pour en finir avec ce gouvernement et sa politique.


Conseil délibératif fédéral National de la FSU : les motions présentées par le courant Front Unique


MOTION FRONT UNIQUE POUR LA RUPTURE DU DIALOGUE SOCIAL

Chacun le constate :

Le gouvernement Chirac - Raffarin diminue le remboursement des médicaments, annonce l'augmentation du forfait hospitalier... et il lance avec Mattei un "grand débat" pour préparer la réforme de la Sécurité Sociale.

Le gouvernement réduit brutalement les allocations chômage longue durée et annonce un "grand débat" avant de faire une loi pour rendre plus flexible les contrats de travail comme l'exige le MEDEF. Le gouvernement s'attaque aux retraites, réduit le nombre de fonctionnaires, de personnels de l'enseignement, liquide le statut des MI SE, prépare la dislocation - décentralisation de l'Enseignement Public... et il organise un "grand débat", prévoyant notamment deux journées banalisées, avant le vote de la nouvelle orientation sur l'école.

Personne n'est dupe : l'objectif de ces "dialogues", "débats", "concertations", c'est d'entraver la mobilisation des personnels, d'éviter une réaction massive et immédiate des personnels avec leurs syndicats.

Les projets du gouvernement doivent être caractérisés pour ce qu'ils sont : comme la loi Fillon sur les retraites, comme les lois de décentralisation, ce sont des projets ultra réactionnaires : il s'agit de casser la Sécurité Sociale, il s'agit de casser l'enseignement public, de démanteler l'Université ; il s'agit de casser le statut des personnels.

La brutalité de ces attaques est telle qu'après les mobilisations du printemps dernier, le gouvernement redoute de nouvelles mobilisations. Il lui faut donc à nouveau essayer d'associer les syndicats à sa politique : tel est l'enjeu des différents dialogues, débats et concertations. C'est l'enjeu du "grand débat" sur l'école. En conséquence, la FSU déclare : elle ne participera en aucune manière à ce débat ni dans le cadre gouvernemental ni de manière complémentaire dans des débats parallèles à celui de Ferry Elle décide de boycotter l' "observatoire sur le salaire des fonctionnaires", tous les groupes de travail de mise en œuvre de la loi de transfert des compétences - décentralisation, toutes les concertations d'élaboration des décrets d'application de la loi Fillon, toutes les concertations visant à préparer la mise en œuvre de la "réforme"- liquidation de l'assurance maladie.

MOTION FRONT UNIQUE SUR LE BUDGET 2004

La FSU considère que le budget 2004 du gouvernement Chirac Raffarin est un budget de guerre contre les acquis ouvriers.

C'est le budget du blocage des salaires de la Fonction Publique C'est le budget de diminution de milliers de postes dans le secondaire, de mille postes (5% de l'effectif total) dans l'administration de l'Education Nationale.

La FSU qui se prononce pour le remplacement poste par poste de tous les départs en retraite, la création de tous les postes statutaires nécessaires, l'augmentation massive des salaires pour compenser la diminution non moins massive du pouvoir d'achat ces dernières années rejette le budget 2004.

En conséquence la FSU se prononce pour l'organisation d'une puissante manifestation à l'Assemblée Nationale le jour du vote du budget. Elle propose à la CGT, à FO, à l'UNSA Education, à l'UNEF l'organisation commune d'une telle manifestation.

Ces deux motions ont, suite à l'appel de la direction de la FSU, été rejetées et ont recueilli les seules voix du courant Front Unique.

MOTION FRONT UNIQUE SUR LA SOLIDARITE AVEC LES TRAVAILLEURS ARGENTINS CONTRE L'IMPERIALISME FRANÇAIS ET SES MULTINATIONALES

Pendant des années, les entreprises françaises - dont EDF et France Telecom - ont participé au pillage de l'Argentine. Elles ont en particulier fait main basse sur des entreprises et services qui avaient été privatisées. Après la dévaluation du peso, EDF et France Telecom ont exigé de pouvoir augmenter massivement les tarifs de leurs filières en Argentine. Pour eux les travailleurs argentins réduits à une immense misère doivent payer davantage.

N'ayant pu augmenter ce tarif, EDF - avec l'aval du gouvernement Chirac contrôlant l'entreprise - dépose un recours contre l'Argentine auprès d'organismes internationaux. Voilà ce que signifie le discours de Chirac sur la nécessaire " mondialisation de la solidarité ".

La FSU quant à elle, se place aux côtés du peuple argentin face aux trusts impérialistes. Elle condamne résolument l'attitude des dirigeants d'EDF. Elle exige l'arrêt immédiat de tous les recours visant à pouvoir piller davantage l'Argentine.

Cette motion a recueilli 16 voix pour, 21 contre, 24 abstentions et 2 refus de vote. La direction de la FSU a demandé que soit votée en opposition une motion qui.. naturellement ne dit pas un mot ni de l'impérialisme français, ni des multinationales françaises dans ce pays !
Commission Nationale SNASUB 16/17 septembre

MOTION FRONT UNIQUE DEBAT GENERAL

La Commission nationale du Snasub réunie les 16 et 17 septembre 2003 constate que le gouvernement Chirac-Raffarin, après avoir réussi à imposer sa réforme des retraites, multiplie ses attaques contre tous les salariés et notamment les fonctionnaires :

- milliers de suppressions de postes au budget 2004
- projet de salaire au mérite dans la Fonction Publique.
- projet de loi de modernisation de l'Université.
- casse des statuts, développement de l'apprentissage à travers la future loi sur l'Ecole.
- réforme de la Sécurité Sociale, etc.

La méthode pour faire passer ces plans est rôdée. C'est celle employée sur la question des retraites : aboutir à un diagnostic partagé entre représentants des syndicats, du Medef et du gouvernement pour justifier ensuite les réformes "nécessaires" sur la base exclusive des objectifs du gouvernement et tenter par le biais de la concertation d'éviter un affrontement central contre sa politique.
Défendre nos revendications et nos acquis face à ce gouvernement implique d'abord, mais pas seulement, que notre syndicat, notre fédération : rompent avec le "dialogue social" en refusant notamment de participer aux diverses tables rondes mises en place par le gouvernement (Débat sur l'Ecole, Comité sur le mode de rémunération des fonctionnaires, le Compte Epargne Temps, Modernisation de l'enseignement Supérieur, etc.)

qu'ils s'adressent publiquement aux autres syndicats (CGT, FO, Unsa éducation) pour qu'ils reprennent cette position et appellent à l'unité pour le retrait des plans du gouvernement.

Vote : 2 Pour, 37 Contre, 1 Abstention

MOTION FRONT UNIQUE ACTION

La CAN du Snasub réunie le 16 septembre 2003 n'accepte pas la suppression d'un seul jour férié.

Elle demande à la FSU qu'elle s'adresse aux autres organisations syndicales afin de signifier en commun cette position au gouvernement Chirac-Raffarin.

Adoptée par 20 Pour, 2 Contre, 10 Abstentions, 2 Refus de vote.


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