LETTRE DE LIAISON


des militants combattant
pour le FRONT UNIQUE
des syndicats de l'enseignement public


 

Lettre de liaison N° 262 - 7 juin 2016   [Version pdf] 

 

 

Intervention du délégué du courant Front Unique

au Congrès national du SNUipp-FSU (Rodez, le 7 juin 2016)

 

Le gouvernement Hollande-Valls-Macron est bien déterminé à imposer la liquidation du code du travail.

Pour lui, tous les moyens sont bons : avec l’état d’urgence, il bafoue les libertés démocratiques, en restreignant la liberté de manifester. Il utilise le 49-3 pour faire adopter sa loi. Et surtout, il fait de la répression policière une méthode de gouvernement. Hier, il était responsable de la mort de Rémi Fraisse, aujourd’hui c’est par dizaines que des manifestants sont blessés, certains gravement, et que d’autres sont raflés et condamnés arbitrairement.

Face à ce gouvernement qui a clairement dit qu’il ne reculerait pas, qui peut croire qu’il serait possible de le vaincre sans l’affronter ?

Qui peut croire que c’est par le dialogue avec lui ou par une votation (remise à Hollande ! On croit rêver !) qu’il serait possible d’obtenir gain de cause ?

Et que penser quand Le Monde informe, sans être démenti, « Depuis le 30 mai, une évolution notable s'est produite à la CGT : Philippe Martinez ne fait plus du retrait du projet de loi un préalable » ? Martinez ajoute même que « Si le gouvernement, demain, dit : on discute, il n’y a plus de grève. Que chacun prenne ses responsabilités. ». Il a déclaré par ailleurs « Il n’est pas question de bloquer l’Euro… » ! Jean-Claude Mailly et Bernadette Groison sont sur la même longueur d’onde. Tous en appellent à Hollande et à Valls pour ouvrir des négociations.

Pour les travailleurs qui combattent pour imposer le retrait intégral de la loi travail, n’est-ce pas un coup de poignard dans le dos ?

Si le gouvernement, grâce à cette orientation de soumission, parvient à faire adopter définitivement sa loi, les dirigeants des confédérations CGT et FO, et ceux de la FSU, en porteront la responsabilité majeure.

Ils ont refusé d’appeler à une manifestation centrale à l’Assemblée nationale, au moment où le projet de loi y était présenté, comme l’avait proposé, en vain, le courant Front Unique au bureau national de la FSU, le 4 avril.

Et c’est justement parce que cette manifestation n’a pas été convoquée que le gouvernement a considéré qu’il avait les moyens de faire passer sa loi en utilisant le 49.3.

Aujourd’hui, alors que la situation est beaucoup moins favorable, CGT, FO, FSU se décident à appeler à une manifestation nationale à Paris, le 14 juin, au moment où la loi est examinée par le Sénat ; Sénat où siège une majorité Les Républicains/UDI qui veut aggraver la loi El Khomri.

Il faut le dire clairement : le 14 juin, c’est à l’Assemblée Nationale, où siège une majorité PS-PCF qui a été élue pour en finir avec la politique de Sarkozy, qu’il faut convoquer cette manifestation, pour concentrer les forces qui permettraient d’imposer à cette majorité, le retrait de la loi Travail.

Et il faut le dire clairement : seule une manifestation massive, de plusieurs centaines de milliers, à l’Assemblée, pourrait inverser le cours des choses. Ce qui implique que les directions syndicales mettent tout en œuvre pour organiser la montée en masse à Paris.

Et bien sûr, face à la répression policière que le gouvernement n’hésitera pas une nouvelle fois à utiliser, il est de la responsabilité des dirigeants CGT, FO, FSU d’organiser la défense des manifestations contre la police et d’assurer pleinement la protection des travailleurs et des jeunes.

C’est en ce sens que notre congrès doit s’adresser, sans attendre, aux dirigeants de la CGT, de FO et de la FSU.


Congrès national du SNUipp-FSU (Rodez, le 7 juin 2016)

 

Intervention de présentation de la motion Front Unique

« Pour la manifestation centrale à l’Assemblée Nationale le 14 juin »

 

Le gouvernement, lui, a bien perçu la portée de la manifestation nationale à Paris.

D’ailleurs, il met tout en œuvre pour l’entraver en faisant pression sur la SNCF, sur les compagnies de transport.

Et nous ? Donnons-nous à cette manifestation nationale toute la force dont elle est porteuse ?

N’est-ce pas la rabaisser que de la mettre sur le même plan qu’une votation, remise à Hollande lui-même… et ce… le 28 juin ?

N’est-ce pas l’amoindrir que de refuser de lui donner son but nécessaire qui est de la diriger à l’Assemblée nationale ?

Car c’est bien là qu’il y a une majorité de députés PS et PCF. Et les enseignants n'ont pas été pour rien dans l'élection, en 2012, de cette majorité, pour en finir avec la politique de Sarkozy-Fillon. C'est donc bien en leur direction que la manifestation nationale doit être convoquée.

Or, le communiqué adopté par le congrès, insiste sur le fait que le 14 juin, le projet de loi sera examiné au Sénat.

Et le communiqué de l’intersyndicale du 8 juin va dans le même en prévoyant une journée d’actions, le 23 juin, « jour du vote au Sénat… pour interpeller les parlementaires ».

Pour interpeller les parlementaires du Sénat !!? Faut-il rappeler que le Sénat est constitué d’une majorité Les Républicains/UDI qui rêve de pouvoir aggraver la loi travail ?

Les seuls parlementaires que l’on peut et que l’on doit interpeller sont à l’Assemblée, ce sont les députés PS et PCF, pour leur imposer le retrait.

Alors, il faut le dire clairement : « c’est à l’Assemblée nationale qu’il faut conduire la manifestation ». Ce serait un signal fort ! Cela montrerait la volonté d’affronter le gouvernement, pour lui infliger une défaite.

Et puis, ça tombe bien, le gouvernement y siègera ce jour-là, journée de questions au gouvernement.

Et puis, franchement : le trajet de la manifestation prévue va s’arrêter aux Invalides, c’est à dire à 300 mètres de l’Assemblée nationale ! Vous imaginez la symbolique : finir aux Invalides ? Pourquoi ne pas aller jusqu’au bout et l’annoncer ? Pour montrer que nous sommes valides, debout et déterminés !

C’est le sens de la motion proposée par notre courant :

 

Pour la manifestation centrale à l’Assemblée Nationale le 14 juin

Pour imposer le retrait pur et simple de la loi Travail, le congrès du SNUipp réuni à Rodez, se prononce pour que la manifestation nationale du 14 juin soit convoquée à l’Assemblée Nationale, où siège une majorité de députés PS/PCF élus en 2012 pour en finir avec la politique de Sarkozy-Fillon.

Il s’adresse en ce sens à la direction de notre fédération et à celles de la CGT, de FO et de l’UNEF.

Pour : 34 (14,4%) / Contre : 202 (85,6%) / Abstention : 84 / Refus de vote : 7

Congrès national du SNUipp à Rodez le 10 juin 2016 :

Intervention de présentation de la motion Front Unique « rythmes scolaires »

 

Notre courant a décidé de présenter une motion sur les rythmes parce que les formulations présentées ne nous semblent pas assez nettes.

A cette tribune, un de nos secrétaires généraux a déclaré qu’il n’avait pas imaginé ce que signifierait pour nos collègues la perte de la coupure du mercredi.

Nos collègues, quant à eux, l’imaginaient trop bien et c’est pourquoi ils se sont dressés contre cette contre-réforme.

Puisque nous sommes tous désormais convaincus de sa nocivité, disons-le clairement et sans détour !

 

C’est le sens de la motion que je vous propose :

Le congrès du SNUipp, réuni à Rodez, se prononce pour l’abrogation des décrets Peillon et Hamon instaurant les nouveaux rythmes scolaires.

Pour : 85 (35,3%) / Contre : 156 (64,7%) / Abstention : 100


 



retour à l'accueil