LETTRE DE LIAISON


des militants combattant
pour le FRONT UNIQUE
des syndicats de l'enseignement public


 

Lettre de liaison N° 197 - 16 avril 2012

Le courant Front unique combat pour que le SNES, la FSU se prononce :

Pour  la défaite de Sarkozy aux Présidentielles

Pour l’appel à voter pour les candidats des partis issus du mouvement ouvrier

 (au second tour pour celui resté en lice)

Compte-rendu de l’intervention au congrès national du SNES

 

Le congrès national du SNES s’ouvrait après cinq années de gouvernement Sarkozy, dans une période qui a vu les enseignants subir une série d’attaques d’ampleur inégalée. Il s’ouvrait aussi trois semaines avant le premier tour des élections présidentielles. Les discussions du congrès étaient donc dominées par cette situation politique. En effet, tous les délégués avait parfaitement conscience de l’enjeu de ces élections : la situation politique sera très différente, selon que Sarkozy sort ou non vaincu de ces élections. Et cette situation aura aussi une influence sur la possibilité que les enseignants combattent pour leurs revendications. Frédérique Rolet, co-secrétaire générale se voyait obligée d’indiquer, dans son intervention d’ouverture : « Barrons impérativement le chemin à ceux qui veulent aller plus loin dans cette décomposition de notre modèle social. Usons du pouvoir donné par les urnes, c’est urgent, c’est vital ».

Le délégué du courant Front unique a donc combattu, au cours de ce congrès, pour que l’orientation du SNES soit une orientation de combat contre le gouvernement Sarkozy. Non seulement pour que le congrès se prononce pour la défaite de Sarkozy aux élections, mais pour que la direction du SNES, alors que les enseignants sont confrontés  à l’offensive du gouvernement Sarkozy Fillon jusqu’au dernier jour de son existence, rompe avec lui.

Le premier combat a été celui du décret évaluation. Tout en se prononçant formellement pour le retrait de ce projet de décret, la direction UA-EE du SNES refuse d’affronter le gouvernement sur cette question. Elle joue avec lui à un jeu dangereux, prétendant chercher à gagner du temps, alors que le gouvernement, en fin de vie, a convoqué 10 fois en trois semaines le conseil supérieur de la fonction publique de l’Etat, faisant passer au forcing décret sur décret. Le délégué Front Unique a été le seul à poser la question d’un boycott immédiat du CSFPE, jusqu’au  bout. La direction du syndicat a refusé de soumettre sa motion aux voix.

Le délégué Front Unique a ensuite combattu sur la question du baccalauréat, menacé par le rapport Buchaillat-Fort (voir motion). Notre courant a été le seul à demander que ce rapport soit rejeté, et que la direction du SNES déclare qu’elle refuserait toute concertation sur celui-ci. On nous a répondu que « Ce rapport fait des propositions inacceptables » mais qu’ « il propose une analyse très intéressante sur le bac » ! En d’autres termes la direction du Snes partage le diagnostic.

La « réforme », en réalité la destruction de toute formation des maîtres, ainsi que la masterisation ont été une défaite majeure des enseignants face au gouvernement Sarkozy. La direction du SNES porte une responsabilité majeure dans cette défaite : elle s’est opposée jusqu’au bout à exiger le retrait du projet gouvernemental au nom des prétendus bienfaits de la « masterisation ». Il était inévitable que cette question resurgisse dans le congrès : la direction du syndicat continue de se prononcer pour la masterisation !  Là aussi, notre courant a été seul à demander que le syndicat se prononce pour un retour à la situation antérieure à la réforme Darcos, c'est-à-dire à une situation où les enseignants stagiaires bénéficiant d’une véritable année de formation pédagogique comme fonctionnaire stagiaire avec un nombre d’heures en responsabilité limitée au maximum au tiers du service, et donc pour l’abrogation pure et simple de cette  « réforme ».

De même, nous avons combattu pour que le SNES se prononce pour la défense inconditionnelle des décrets de 50, qui sont aujourd’hui le rempart face à toutes les attaques contre nos statuts. La direction s’est opposée à cette motion au prétexte que les décrets seraient améliorables : quelques semaines après les déclarations de Sarkozy sur les 26 heures !

Le combat décisif de ce congrès a été celui pour que le congrès du SNES appelle à battre Sarkozy en utilisant pour cela, dans le cadre des élections, le vote pour les candidats présentés par les partis issus du mouvement ouvrier, chacun selon son choix au premier tour ; et au second tour pour celui d’entre eux resté en lice.

A cela, la direction du SNES répond par une adresse aux candidats, leur proposant d’ouvrir le débat sur les statuts, sur les programmes, sur les horaires ! Il faut toutefois noter que dans son discours de clôture, Daniel Robin, au nom de la direction du SNES était contraint de se prononcer pour que Sarkozy soit défait, à l’encontre de la position défendu par lui-même la veille encore. C’est là la manifestation tangible de l’aspiration des enseignants qu’il ne peut totalement ignorer.  C’est cette aspiration que le courant Front Unique, à la hauteur de ses forces, a exprimée.

Alors que chaque jour de la campagne voit de nouvelles attaques contre les travailleurs, alors que Sarkozy et ses Ministres multiplient les attaques contre les syndicats dès que ceux-ci font le moindre pas en dehors des clous que leur a fixé le gouvernement, le courant Front Unique continuera de combattre, jusqu’au bout, pour assurer la défaite de Sarkozy aux élections. Il vous invite à le rejoindre dans ce combat.

 

Motions présentées :

Le congrès du SNES réitère son exigence de retrait du projet de décret évaluation, il décide de boycotter jusqu’au bout le CSFPE et propose aux autres organisations de faire de même.

 

Motion Front Unique : défense du baccalauréat.

Le rapport Buchaillat-Fort, intitulé : « propositions pour une évolution du baccalauréat » vient d’être remis au Ministre de l’Education nationale.

Ce rapport préconise en particulier la diminution du nombre d’épreuves terminales au profit du contrôle continu ; la suppression des épreuves optionnelles, le remplacement du deuxième groupe d’épreuves par un simple examen du livret scolaire.

Il s’agit clairement d’une attaque contre le baccalauréat, diplôme national, premier grade universitaire. Cette attaque provoquerait, de plus, des réductions de postes (les matières dites « optionnelles » étant particulièrement menacées).

C’est pourquoi le congrès du SNES se prononce inconditionnellement pour la défense du baccalauréat en tant que diplôme national anonyme, basé sur des épreuves terminales, et rejette le rapport Buchaillat-fort.

Il se prononce contre toute concertation sur ce rapport.

 

Pour : 46 ; Abst : 47 ; Nppv : 20 ; Contre : 329

 

Amendement Front Unique

Le projet de loi Grosperrin a été adopté en première lecture à l’Assemblée Nationale. La modification du code de l'Education voulue par ce projet de loi signifie la suppression des IUFM. La formule initiale, « la formation des maîtres est assurée par les IUFM » est remplacée par « elle est assurée notamment par les universités ». Ceci signifie la possibilité offerte à des entreprises privées de former les enseignants.

Le SNES se prononce pour le retrait définitif du projet de loi Grosperrin et pour le rétablissement de l’année de stage comme fonctionnaire stagiaire telle qu’elle existait avant la réforme Darcos.

 

8 pour

 

Motion Front Unique : décrets de 50

Le congrès du SNES se prononce pour la défense inconditionnelle des décrets de 50.

 

Pour : 7 ; Abst : 18 ; Nppv : 33 ; Contre : 380

 

Le congrès du SNES doit se prononcer lors de l’échéance des présidentielles pour chasser Sarkozy

 

 Le CDFN de la FSU a adopté le 13 mars une résolution dans laquelle on peut lire :

"La poursuite de cette politique ouvrirait la voie à de nouvelles régressions pour les salariés et tous les citoyens. La réélection de Nicolas Sarkozy renforcerait les attaques subies au long de son mandat."

C’est une évidence. Il faut ajouter : pas un jour de campagne ne se passe sans que le candidat Sarkozy – récemment son ministre Sauvadet - ne s’en prenne violemment à l’existence même des organisations syndicales

En conséquence de quoi, le congrès national du SNES ne saurait rester neutre.

Il considère que la défense des travailleurs, des services publics, de l’Enseignement public exige que Sarkozy soit battu et chassé lors des élections présidentielles.

Il se prononce évidemment aussi pour que soit balayée Marine Le Pen et les candidats des partis bourgeois ennemis de l’Ecole Publique.

Sans à aucun moment prendre en charge ni cautionner leurs programmes, et en se situant quelle que soit l’issue des élections sur le terrain de la défense des revendications de ses mandants, le Congrès National du SNES appelle par conséquent les travailleurs à voter, chacun selon ses convictions pour les candidats des partis issus du mouvement ouvrier au premier tour et au second tour et à assurer la défaite de Sarkozy (ou Le Pen).

 

Pour : 2 ; Abst : 5 ; Nppv : 31 ; Contre : 381



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