LETTRE DE LIAISON


des militants combattant
pour le FRONT UNIQUE
des syndicats de l'enseignement public


 

Lettre de liaison N° 185, supplément clermontois - 15 septembre 2011

 

Défense inconditionnelle des décrets de 50, défense des garanties statutaires.

A bas le budget. Non au remboursement de la dette.

Intervention du courant Front Unique à la CA académique du SNES Clermont, 12 septembre 2011

 

Extrait de l’intervention de Julien Barathon

L’été a porté la marque de l’approfondissement de la crise du capitalisme. Que signifie pour la jeunesse et l’enseignement l’approfondissement de cette crise ? Que signifient le maintien et le sauvetage de la société capitaliste ?

-En Espagne, où la « règle d’or » vient d’être adoptée dans l’union nationale PP-PSOE, les budgets des communautés autonomes sont en préparation : c’est à ce niveau que se traite la question de l’enseignement en Espagne. Dans la région Castille-Manche, les dépenses sont réduites de 20 %, cela se traduit par l’augmentation de 2 heures du temps de travail des enseignants, la fermeture de 32 des 33 centres de formation des enseignants, et pour cause le recrutement est totalement tari. Les non titulaires voués au chômage, ou au non paiement de leurs congés (5 mois et demi de travail seront nécessaires pour justifier des congés).

Voilà ce que signifient la crise du capitalisme, le paiement de la dette, et la répression sociale qui vont avec !!

En France, le gouvernement a adopté en catastrophe un plan d’austérité qui n’est pas équivalent mais n’est pas anodin, notamment avec les mesures de taxations sur la santé. 

Pour autant, lorsque le gouvernement s’apprêtait à prendre ces mesures, les directions syndicales ont réclamé à être consultées… pour quelle raison cette exigence ? Le texte du 18 août de l’intersyndicale nous le révèle : la préoccupation qui s’exprime dans le texte signé par la FSU, c’est  les plus grands soins pour l’Euro, et l’Union Européenne, la plus grande préoccupation pour les déficits et la question de l’endettement…

            « Pour l’intersyndicale, des réponses nouvelles priorisant l’emploi, la cohésion sociale (protection sociale, services publics,…), la réduction des inégalités (une autre répartition des richesses, le pouvoir d’achat, une autre fiscalité), la maîtrise des déficits publics sont urgentes.

L’intersyndicale, réunie ce jour, demande la tenue d’une véritable concertation sociale avec le gouvernement et le patronat pour examiner les mesures à prendre pour soutenir la croissance, soutenir l’emploi et réduire la dette tout en garantissant la cohésion sociale. »

Parmi les objectifs syndicaux, afin d’assurer la pérennité de l’euro, il y a la maîtrise des déficits publics, et la réduction de la dette !!! C’est la reconnaissance de la dette comme de notre responsabilité, et sa réduction comme une revendication ouvrière ! Non, le principe c’est : la dette publique c’est la nationalisation des pertes bancaires, c’est l’immense détournement des cotisations sociales et la fraude fiscale légale organisée par le pouvoir qui permet aux entreprises dites du CAC 40 de ne payer aucun impôt en France !!! Alors non, cette dette nous ne la reconnaissons pas ! C’est le premier principe syndical ! Et le seul qui permette de s’opposer réellement à la politique de coupes du gouvernement, de mobiliser à commencer à cet automne par le budget ! C’est la ligne de l’affrontement avec le gouvernement du capital, par une manifestation centrale à l’Assemblée nationale, pour interdire aux députés de voter ce budget.

 

Front unique : motion dette

Face à l’ampleur des attaques du gouvernement Sarkozy contre l’ensemble des travailleurs et en particulier les enseignants (suppression de postes, diminution des salaires via l’augmentation de la CSG, ponction sur les mutuelles….),

La CA du SNES s’adresse au SNES national et à la FSU pour qu’ils :

-         se placent radicalement en défense de l’enseignement et des enseignants, ce qui nécessite  d’affronter le gouvernement,

-         rejettent la dette au nom de laquelle sont menées ces attaques car cette dette n’est pas la notre,

-         et  donc se prononcent contre le budget de mise en place de ces attaques.

Dans ce but,

   La CA du SNES s’adresse au SNES national et à la FSU pour qu’ils 

   appellent  à une manifestation centrale à l’Assemblée Nationale contre le vote du budget.

 

3 pour, 4 abstentions, 6 contre.

La direction académique UA, suite à notre intervention, a indiqué son désaccord avec le texte de l’intersyndicale du 18 aout, qui se réclame de la maîtrise des déficits et de la « nécessaire réduction de la dette publique ». Le texte de la direction académique, à l’inverse, va jusqu’à caractériser la dette comme illégitime et indique que « le mouvement syndical n’a pas à entériner le principe de son paiement. Voyant là une possibilité d’obtenir une prise de position unanime de la CA sur le mot d’ordre : « cette dette n’est pas la nôtre », les élus FU ont proposé la motion suivante, très courte et contentant l’exigence minimum qui pouvait faire accord. Cette motion aurait pu servir de point d’appuis à tous ceux qui, dans le SNES et la FSU, veulent combattre contre l’orientation du texte du 18 aout.

 

Motion Front Unique

 

La CA académique considère que le mot d’ordre qui s’impose au sujet de la « dette publique » est :

« Cette dette n’est pas la nôtre. »

            Elle s’adresse à la direction de la FSU pour que celle-ci reprenne cette position.

 

4 pour, 2 abstentions, 7 contre.

 

Hélas, les velléités de la direction académique ont disparu dès qu’il s’est agi  de s’adresser à la direction de la FSU. Les élus UA (sauf une exception) ont refusé de voter cette motion, arguant qu’ils avaient déjà énoncé ce principe dans leur texte (pourquoi alors refuser de le voter séparément ??), et qu’il ne fallait rien exiger de la direction de la FSU.

 

Nous sommes intervenus aussi au sujet du rapport du COPIL sur les rythmes scolaires. Ce rapport ne concerne en réalité en rien les rythmes scolaires. En réalité, ce qui est visé ici, ce sont les décrets de 50. Le gouvernement n’a aujourd’hui d’autres moyens pour supprimer davantage de postes que de s’en prendre aux statuts des enseignants, et aux décrets de 50. Nous avons donc proposé la motion suivante :

 

Motion Front Unique – défense inconditionnelle des décrets de 50.

 

            Le comité de pilotage sur les rythmes scolaires a rendu son rapport en juillet. Ce rapport contient un certain nombre de propositions qui sont autant d’attaques contre les statuts des enseignants, et notamment :

·         Augmentation de la durée du travail de 2 semaines par an.

·         Annualisation des services.

·         Modification de la définition hebdomadaire des services.

Ces propositions sont contradictoires avec les décrets de 50 définissant les services des enseignants. Il s’agit bien là d’une attaque contre ces décrets. En conséquence de quoi, la CA académique s’adresse à la direction nationale du SNES :

·         Rejetez le rapport du Copil

·         Ne vous rendez à aucune négociation ou concertation sur ce rapport.

·         Aucune augmentation de la durée de travail.

·         Pas touche aux congés des enseignants.

·         Défense inconditionnelle des décrets de 50.

 

3 pour, 1 abstention, 9 contre

 

Là aussi, la direction académique a refusé d’adopter cette motion. Nous nous sommes vu répondre que, tout d’abord, le gouvernement pouvait parfaitement diminuer les congés d’été sans toucher aux décrets de 50. Ensuite, qu’il fallait bien quand même discuter des rythmes scolaires (donc du rapport qui, sous ce prétexte, propose d’en finir avec nos statuts !). Enfin, et surtout, il nous a été indiqué que l’on ne saurait défendre inconditionnellement ces décrets, qu’ils étaient après tout très imparfaits et améliorables !!

Quel enseignant aujourd’hui peut croire une seule seconde que la discussion avec le gouvernement Sarkozy-Fillon, gouvernement qui propose de détruire de nouveau 14000 postes l’an prochain, qui a mis en place la réforme des lycées, pourrait amener à l’amélioration des décrets de 50 ! Le but du gouvernement est d’en finir avec ces décrets, il l’a dit assez clairement.

Une telle position de la part de la direction du SNES n’a pour seul but que de justifier l’injustifiable discussion avec le gouvernement sur nos statuts, à éviter la nécessité d’affronter ce gouvernement. Il y a quelques années, une position similaire de la direction de notre syndicat avait abouti à la destruction du statut des MI-SE. Le courant front Unique continuera à combattre pour que la direction du SNES adopte une orientation de défense des intérêts des enseignants. Nous appelons les collègues à se joindre à nous dans ce combat.









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