LETTRE DE LIAISON


des militants combattant
pour le FRONT UNIQUE
des syndicats de l'enseignement public


Lettre de liaison N°151 - 9 juin 2009

La tendance "Front Unique" s'adresse aux enseignants, aux personnels:

Combattre jusqu'au bout pour le retrait des projets de décrets sur la formation des enseignants


Nous tenons à porter à votre connaissance les faits suivants qui intéressent tous les enseignants.

- Lors du CTPM du 28 mai, les représentants FSU se sont abstenus sur les projets de décrets traduisant la "réforme de la formation" dans les statuts des certifiés, agrégés, et cpe.

- Lors du bureau national de la FSU, le représentant de notre courant a soumis au vote une position simple, claire et nette: "la FSU se prononce pour le retrait pur et simple des projets de décrets du gouvernement sur la formation des enseignants". Le bureau national a rejeté cette motion.

Dans un premier temps, huit ont voté pour (de toutes tendances, sauf U&A et PRSI, qui ont refusé de voter pour le retrait). Seules deux mains se sont levées en "contre", dont celle de Frédérique Rolet, dirigeante du SNES. Et … quasiment aucune en abstention, ce qui faisait que la motion allait être adoptée. Il a fallu un rappel de Gérard Aschieri aux membres du Bureau et que le vote soit refait pour que finalement, face aux 8 "pour", personne ne votant plus contre, 16 abstentionnistes se découvrent et permettent que cette position soit rejetée.

L'exigence de retrait de ces décrets, qui répond à la volonté exprimée par de multiples instances de la FSU (exemple en Côte d'Or), du SNES (exemple à Bordeaux), du Snesup (par exemple à Grenoble), a donc été portée par notre courant, mais le Bureau National de la FSU s'y est opposé, malgré un écho réel en son sein. Notre courant n'a pas pris part par la suite aux votes sur l'attitude à adopter lors de la prochaine instance paritaire qui doit examiner ces textes puisque l'objectif de la direction de la FSU n'est pas de les combattre.

Peut-on s'y résigner? Non!

Cette "réforme", au nom de l'élévation du niveau de recrutement, signifie:

- La liquidation pour l'essentiel de l'année de stage post-concours,

- La création d'une armada de dizaines de milliers de stagiaires étudiants prenant les classes en responsabilité 108 heures dans l'année pour 300 euros par mois, assurant de facto des remplacements,

- La liquidation des IUFM et en fait de toute formation professionnelle réelle,

- Donc la remise en cause du statut de tous les enseignants, en même temps qu'elle est un levier constituer un réservoir de précaires, qui avec les stagiaires couvriraient les suppressions de postes.

Qu'au sein même du bureau national de la FSU, cette exigence ait reçu un écho montre qu'il est encore temps, tout juste temps, d'y faire échec, en exigeant des dirigeants syndicaux à tous les niveaux qu'ils prennent position pour le retrait de cette "réforme" et des projets de décrets.

La tendance Front Unique a combattu depuis des mois dans la FSU:

C'est "Front Unique" qui a maintenu l'exigence de "retrait de la réforme de la formation" au conseil national de la FSU de mars. Les tendances U&A, Ecole Emancipée et PRSI ont refusé de la reprendre, au profit de "l'abandon" qui s'est avéré être un abandon dans les bras du ministre.

C'est "Front Unique" qui a porté en mai au Bureau National l'exigence du boycott des groupes de travail mis en place pour faire passer la réforme dans le cadre de la commission Marois-Filiâtre. Preuve en a été donnée par la publication des projets de décrets avant même que cette concertation s'achève. La direction de la FSU, les tendances U&A, Ecole Emancipée et PRSI ont refusé de sortir des groupes de travail.

Et aujourd'hui c'est à nouveau notre tendance qui a porté l'exigence du retrait des projets de décrets.

Alors enseignants, personnels, qui mesurent l'ampleur du danger, nous vous disons:

combattons ensemble, faites nous connaître vos prises de positions au sein de vos établissements et de vos instances syndicales, que nous nous en fassions le relais et l'écho.


Et, au moment où il faut se regrouper au sein de la FSU pour préparer le prochain congrès qui devra revenir sur la question, soutenez nous en vous portant candidats sur la liste Front Unique.

Nous publions ci après l'intervention de note camarade Olivier Lestang au Bureau National du 8 juin

Il y a aujourd'hui une tentative évidente de noyer le poisson sur la question de la réforme de la formation. La position que va prendre le Bureau National de ce jour est d'une grande importance.

D'abord, bien entendu, parce que l'abstention de la FSU sur les projets de décrets concernant les personnels du second degré a indigné nombre de collègues. Ils ont raison de ne pas s'en laisser compter par les arguments techniques de la direction du SNES: c'est un vote politique, c'est un feu vert donné à cette contre-réforme. Mais aujourd'hui le projet de lettre au ministre que soumettent Gérard Aschiéri et Ecole Emancipée couvre totalement ce vote en demandant le "report" de l'examen des textes et non leur retrait.

Mais aussi parce que nous sommes au lendemain des élections européennes. Evidemment, Sarkozy pavoise et ses sbires plastronnent. Ils sont confortés. Mais qu'est-ce qui les conforte le plus? Qu'aujourd'hui même 8 juin, à 17 heures, les dirigeants CGT, FO, avec Chérèque et Olive (de l'Unsa), se rendent à l'Elysée, pour discuter avec Sarkozy de l'intervention que celui ci fera le 15 juin au sommet de l'OIT à Genève.

Difficile de ne pas citer Domota - dont d'ailleurs notre tendance proposera qu'il soit invité au congrès national de Lille. En avril, brocardant les Etats Généraux organisés Outre-Mer (aux colonies) par Sarkozy, il déclarait "l'Etat français sonne sa petite cloche et ils se précipitent tous à table… Mais si vous n'aimez pas la cuisine de votre hôte, si vous ne l'appréciez pas, qu'iriez donc vous faire à sa table?" Et effectivement la participation à ce genre d'initiative est un soutien direct à Sarkozy et aux plats infects que lui et le Medef concoctent contre tous les travailleurs.

A l'inverse, le résultat des européennes souligne la responsabilité plus immense que jamais des organisations syndicales ouvrières, enseignantes, et étudiantes: celle de s'opposer à la politique de ce gouvernement, de s'opposer à ce gouvernement, de le combattre.

Cela vaut naturellement pour la loi mobilité qui doit venir au parlement fin juin. Je propose que le Bureau National reprenne à ce sujet la position quasi unanime du congrès du SNASUB pour une manifestation nationale au moment du vote, pour son retrait. [Personne, en en particulier pas les représentants du Snasub, n'a repris cette position au sein du Bureau National].

Mais c'est cette situation qui donne tout son relief à la question de la "réforme de la formation".

L'abstention de la direction FSU sur la majorité des décrets présentés par le gouvernement a provoqué d'importantes réactions dans la fédération. Mais elle ne tombe pas du ciel, et il est en particulier intriguant de voir s'élever les tendances comme EE et PRSI, lesquelles ont refusé de se prononcer pour le retrait de cette réforme au dernier Conseil National, lesquelles ont refusé que la FSU boycotte les groupes de travail du gouvernement sur cette réforme, ainsi que nous l'avons proposé précédemment.

Or avec la publication des projets de décrets il devient particulièrement évident que cette concertation n'avait pour but que de faire passer la "réforme". C'est de ce refus constant de combattre le gouvernement sur cette question dont procède cette abstention honteuse. Et celle-ci aura des conséquences calamiteuses pour nos organisations syndicales, s'il n'y a pas changement radical d'orientation.

C'est ce qu'ont dit les camarades du Cdfd de Côte d'Or, quand ils demandent que la FSU exige le retrait de la réforme ; elle doit quitter les groupes de travail chargés de la faire passer.

C'est cette position claire, nette et précise que le Bureau National doit adopter aujourd'hui.




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