LETTRE DE LIAISON


des militants combattant
pour le FRONT UNIQUE
des syndicats de l'enseignement public


Supplément académie de Clermont à la LL 148 - 29 avril 2009

Contre la volonté des enseignants, la direction du SNES impose au congrès national l'orientation de coopération avec le gouvernement de mise en œuvre des contre- réformes du gouvernement Sarkozy Fillon.

Le délégué Front Unique a combattu pour que le congrès national se prononce pour le retrait de la contre-réforme des concours et de la formation des enseignants et pour le retrait définitif de la réforme du lycée


La réforme des concours sous couvert de mastérisation ne vise qu'à liquider l'année de stage, à fournir des milliers d'étudiants qui, titulaires du nouveau master éducation mais ayant échoué au concours, n'auront d'autres choix que de fournir une armée de précaires surexploités se substituant aux titulaires. C'est ce que montre dans le primaire le chiffre de postes mis au concours en 2009 : de 9331 postes en 2008 à 6577 en 2009 !

C'est pourquoi la volonté des enseignants s'est exprimée largement dans les congrès académiques : près de la moitié des congrès académiques se prononçant pour le retrait de cette contre- réforme parmi lesquelles les académies les plus importantes (Créteil, Versailles, Lille, Nantes, Nancy Metz, etc.).

A cette volonté, la direction du SNES a opposé le mot d'ordre d'" abandon " de la dite réforme. Querelle sémantique, direz- vous ? La suite allait montrer que non. Le congrès n'était pas terminé que la direction du SNES, dès le 27 - accompagnée de celle de la FSU et des dirigeants d'autres syndicats nationaux - se précipitait au ministère pour discuter de sa mise en œuvre étalée sur deux ans. C'est sur ce terrain que se met en place aujourd'hui la commission Filâtre- Marois qui doit rendre ses conclusions avant le 15 Juillet 2009. Le courant Front Unique a été le seul au congrès national à combattre jusqu'au bout sur les mots d'ordre qui étaient ceux des enseignants et étudiants mobilisés à l'université en présentant une motion se concluant ainsi : "Le congrès se prononce donc pour le retrait de la réforme des concours et la mastérisation. Il annonce que le Snes ne prendra pas part aux discussions chargées d'aménager la mise en œuvre de cette réforme." Avec un seul délégué, Front Unique obtenait 38 voix pour (383 contre 9 abstentions, 15 nppv)

La réforme des lycées "reportée" par le gouvernement à la suite de la mobilisation lycéenne en décembre est en fait remise en selle par le gouvernement. Plus de100 établissements l'expérimentent dès la rentrée prochaine. Sur ordre du gouvernement, les programmes de mathématiques de seconde anticipent sa mise en œuvre. Et Descoings fait la tournée des popotes pour établir dans un rapport qui sera remis mi- mai que bien sûr lycéens et enseignants n'aspirent qu'à sa mise en œuvre !

La réforme vise non seulement à supprimer massivement des heures de cours, à instaurer l' "autonomie" des établissements contre les programmes et diplômes nationaux, mais aussi à liquider les garanties statutaires des enseignants via en particulier l'annualisation des services. A cet égard, la semestrialisation (et les modules semestrialités) constitue la pièce maîtresse de la dite réforme. Que s'est il passé au congrès national ? La direction du SNES s'est acharnée à maintenir la possibilité de la semestrialisation au point qu'un vote par mandat ayant donné un vote majoritaire pour le rejet catégorique de toute semestrialisation, la direction du SNES au prix d'un artifice de procédure a fait recompter les mandats (découvrant des "erreurs" dans le premier vote) pour faire adopter son texte ouvrant sur la semestrialisation.

Là aussi le délégué Front Unique a été le seul à combattre sur le texte suivant : "le congrès…. se prononce pour le retrait définitif de la réforme des lycées… dénonce les 16 points de convergence… déclare publiquement que le Snes ne se rendra pas à la convocation de la commission Descoings … exige l'arrêt de toute expérimentation de la réforme des lycées dès la rentrée prochaine et la mise en œuvre des nouveaux programmes" (pour 18, contre 400, 3 abstentions, 14 nppv)

La seule conclusion : renforcez le courant Front Unique ! Votez Front Unique là où notre courant est présent.

(nb : le courant Front Unique empêché par un règlement anti démocratique de présenter une liste nationale ne soutient aucune liste en présence au plan national pour des raisons que ce compte- rendu explique, contrairement à ce que laisse entendre l'appel à voter Emancipation. Pour plus de précision consultez notre site www.frontunique.com)


Lettre de Thierry Faugier, tête de liste Front Unique pour le renouvellement de la CA du SNES aux syndiqués:


Chers collègues et camarades,

Richard Descoings, représentant du gouvernement, chargé par Sarkozy et Darcos de remettre à flot la réforme des lycées, fait actuellement une tournée des établissements de France pour organiser une "concertation", sensée aboutir à une nouvelle réforme. De quoi s'agit-il en réalité? La réforme Darcos, qui a été combattue par les lycéens et les enseignants en décembre 2008… va s'appliquer dans de nombreux endroits dès la rentrée prochaine! 115 établissements en France vont l'expérimenter, comme, par exemple, le lycée de Chamalières!

Les nouveaux programmes de mathématiques sont une application de la réforme: une partie obligatoire, une partie modulaire, réduction drastique des contenus (avec quasi-disparition de la géométrie…)

On le voit bien: cette consultation est un piège: on veut faire avaler la réforme aux lycéens et personnels, en leur faisant croire qu'ils ont été "consultés".

Le 10 avril, j'ai dans un courrier averti la direction académique du SNES de la venue de Descoings au lycée Blaise Pascal, à Clermont-Fd, le mardi 21, venue dont j'avais été informé en tant que coordonnateur de discipline. J'indiquais alors:

"Je pense donc que le S3 doit appeler à manifester mardi 21 au matin, devant le lycée Blaise Pascal, sur les mots d'ordre:

Retrait définitif de la réforme
Rétablissement de tous les postes supprimés.

Le S3 doit aussi appeler à la grève ce jour-là, afin que les collègues puissent manifester, et aussi que les collègues convoqués à la consultation puissent ne pas s'y rendre. Je suis persuadé de la nécessité d'une réaction rapide de la part de notre syndicat.
"

Réponse du Secrétariat le… 20 avril à 20 heures: appel à un " rassemblement " le lendemain… sans grève. Résultat: 6 collègues présents le 21 au matin. Il faut le constater: le secrétariat académique a refusé de mener combat contre la tenue de la pseudo-consultation " Darcos-Descoings "! Le constat est d'autant plus clair en comparaison avec le combat mené par l'UNEF, qui a appelé à manifester, s'est adressé au SNES pour qu'il appelle lui aussi, et a entraîné une trentaine d'étudiants dans ce combat, allant jusqu'à manifester devant la salle où avait lieu la réunion, et à provoquer au sein de la consultation des réactions de parents d'élèves contre la réforme Darcos.

Il en va de même en ce qui concerne l'expérimentation: La direction de SNES, nationale et académique, n'a mené aucun combat réel contre celle-ci. Alors que ce combat était possible! Là où il a été mené, avec les forces locales, l'expérimentation a été repoussée: au lycée Virlogeux, Riom, 98 collègues ont signé un texte refusant l'expérimentation au nom du combat mené contre la réforme des lycées, et l'administration a immédiatement reculé.

Il est donc fondamental d'en finir aujourd'hui, avec cette orientation qui refuse tout combat contre les réformes destructrices de ce gouvernement. Pour cela, pour rassembler une force qui impose à la direction du SNES de reprendre les revendications des personnels, je vous invite à
Voter Front Unique aux élections académiques dans le SNES.


T. Faugier
Membre de la CA académique
Lycée Virlogeux, Riom, (contact: th.faugier@free.fr)

PS J'apprends ce jour la raison qui a poussé la direction du SNES à refuser de mener quelque mobilisation que ce soit par rapport à la venue de Descoings. Trois jours plus tard, elle était invitée " à sa demande " à la réunion du 23 avril de mise en place de l'" expérimentation " de Chamalières, lui apportant ainsi son onction. Chacun peut voir d'ailleurs dans le compte-rendu de la direction académique elle-même que loin de demander le retrait de la réforme Darcos, loin de demander que l'expérimentation n'ait pas lieu, elle s'est inscrite en terme de proposition dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme, se plaignant dans la conclusion de ne pas y être assez associée!




Version .pdf (prêt à imprimer) - supplément clermontois à la lettre de liaison N°148

retour à l'accueil