LETTRE DE LIAISON


des militants combattant
pour le FRONT UNIQUE
des syndicats de l'enseignement public


Supplément à la lettre de liaison N°146 - 19 mars 2009

La volonté des enseignants et des syndiqués s'est exprimée dans le congrès

Le congrès académique du SNES Clermont s'est prononcé à l'unanimité pour le retrait de la réforme des concours.

Compte-rendu du congrès académique du SNES, Clermont-Fd, 10-11 mars 2009.

Ce congrès a d'abord été le lieu d'une véritable discussion entre syndiqués.

Une discussion marquée par la recherche d'une orientation qui soit un point d'appui pour l'organisation de la défense des enseignants et de l'école publique face à l'offensive gouvernementale . Ceci alors même que tout avait été fait, par la direction académique, pour réduire le dèbat , pour ne parler que d'un fait : la durée du congrès a été amputé d'une demi-journée .

Sur la réforme des concours le débat a porté (notamment) sur la " masterisation " ; de nombreux délégués lui opposant la reconnaissance de l'actuelle formation comme équivalent d'un niveau bac+5.

Le congrès s'est prononcé à l'unanimité pour le retrait de cette réforme, alors même que la direction nationale du SNES se prononce toujours, elle, pour… son report en 2011 ! Rappelons que cette réforme, en plus de l'attaque qu'elle constitue contre les concours, puisqu'elle transformerait l'oral des concours de recrutement en entretien d'embauche, supprime aussi l'année de stage, et ainsi permettrait au gouvernement d'économiser 9000 postes. Ce projet de réforme constitue également une menace pour les décrets de 1950 (qui devraient nécessairement être modifiés si le niveau de recrutement l'était). Le délégué Front Unique combattra pour que la délégation de Clermont fasse valoir cette position au congrès national.

Un autre signe du changement de situation est le fait que nos propositions ont pu rassembler bien au delà de notre courant. Ainsi sur la réforme des lycées. Nul ne peut douter aujourd'hui que la réforme que proposera Descoings, émissaire de Darcos, sera dans son contenu identique à celle qu'ont massivement repoussé Enseignants et lycéens en décembre 2008. Descoings indique son point de départ ; les " 16 points de convergence ", signé par la direction du SNES en juin 2008. Après discussion nous avons proposé une motion d'une phrase demandant que ces " points de convergence " soient dénoncés, motion qu'ont votée plusieurs délégués d'établissement et responsables syndicaux non membres de notre courant.

De même sur la question de la Palestine : nous sommes intervenus pour soutenir l'appel d'Euro Palestine, qui demande d'organiser " le boycott effectif d'Israël - dans les transports, la distribution et le commerce, les universités, les laboratoires… et contre toute initiative de soutien et de propagande en faveur d'Israël ", ainsi que l'on fait les travailleurs grecs en bloquant, pendant le massacre de Gaza, les armes américaines à destination d'Israël dans le port d'Astakos. La aussi, l'écho a été très important.

Le congrès a adopté une motion de soutien aux travailleurs de Guadeloupe se prononçant pour l'arrêt des poursuites contre Elie Domota. Nous avons fait ajouter à cette exigence celle du retrait des forces de répression (gendarmes français) de Guadeloupe.

Ce congrès nous a montré que notre combat pour que les enseignants se réapproprient l'organisation syndicale pouvait avoir des résultats, que ce combat n'est pas vain. Cela ne peut que nous inciter à renforcer le courant Front Unique. Nous vous invitons à vous y associer.


Déclaration de Julien Barathon, dans le débat sur l'activité, ouvrant le congrès académique du SNES

Ce qui domine la situation actuelle c'est le développement de la crise économique, qui est la crise du capitalisme ! Faillites bancaires, production industrielle touchée, cette crise, dont tous les observateurs indiquent qu'elle sera profonde, pour toute l'année 2009, et sans doute au-delà, tant les prévisions sont révisées chaque jour dans une version toujours plus pessimiste, est une véritable catastrophe. Catastrophe pour les capitalistes, mais bien plus pour les travailleurs. L'OCDE prévoit 20 millions de chômeurs supplémentaires pour 2009 dans les pays développés ! Cette crise, les capitalistes, les gouvernements, par leurs plans dits de " relance " veulent la faire payer aux travailleurs. C'est bien la politique menée par le gouvernement Sarkozy. Financement des banques et de l'automobile par l'impôt des travailleurs… les fonctionnaires la paient aussi, puisque comme le déclarent Woerth et Santini, ils auraient la garantie de l'emploi ! Quelle garantie ? Dans mon lycée 12 postes sont fermés, 9 collègues devront donner un complément de service extérieur. La question est donc qui paie la crise. Si le gouvernement entend la faire payer aux travailleurs, les travailleurs eux ne le veulent pas, comme le montrent les mouvements en Guadeloupe et dans le supérieur. Ils nous apportent d'ailleurs des éléments intéressants quant à l'action.

En Guadeloupe, la réalisation du Front Unique, oui camarade du Front Unique, a permis la réalisation d'une grève générale, oui d'une grève générale, pas d'une grève reconductible, d'une ampleur à l'échelle de l'île qui est proprement formidable. 60 000 manifestants pour 450 000 habitants le 30 janvier ! 44 jours de grève. Malgré la tentative de laisser pourrir le mouvement, et de le réprimer, le gouvernement a dû reculer.

Dans l'enseignement supérieur, le fait que le Snesup ait refusé de participer à la " réécriture " du décret, empêche le gouvernement d'avancer sur la destruction du statut des enseignants chercheurs et impose même à ceux qui s'y sont rendus de ne pas signer (à cette étape). Le fait que le Snesup se soit prononcé pour le retrait du projet de décret sur le statut, ou pour le retrait du projet de réforme des concours, a permis qu'une grève se réalise dans un secteur où il n'y avait pas eu de mouvement depuis décennies.

Dans l'enseignement secondaire, deux problèmes se posent toujours : la réforme des lycées. Repoussée, elle n'est nullement retirée, et parallèlement aux travaux de la commission Descoings, le gouvernement tente d'en appliquer des éléments par avance dans certains établissements, sous la forme d'expérimentation. Il faut donc le dire, aujourd'hui la responsabilité du Snes est engagée, il doit premièrement refuser d'entrer dans la concertation pour remettre le plat de la réforme rejetée par les enseignants en se rendant aux audiences de la commission Descoings. Deuxièmement il doit donner un mot d'ordre national de refus d'entrer dans la concertation. De fait les collègues rejettent totalement cette tentative de mise en œuvre de la réforme, parce qu'ils rejettent la réforme, comme le montre le texte signé par 98 collègues au lycée Virlogeux, qui a échappé à l'expérimentation… Cette position si elle avait été celle du S3 ou du S4 aurait permis qu'elle ne se mette pas en place ailleurs.

Il faut aussi revenir sur la réforme des concours. Alors qu'un mouvement a lieu dans le supérieur sur une question qui nous concerne tout autant, le Snes doit s'y joindre en reprenant le mot d'ordre de retrait du projet de réforme des concours qui représente une régression profonde dans le recrutement des enseignants, et 9000 postes en moins par la simple disparition du statut de stagiaire ! Chacun comprend bien qu'un jeune recruté, lâché 18 heures dès la première année dans des conditions parfois fort difficile, ne peut tenir le choc !

Prendre de telles positions, permettrait la mobilisation et le combat, affaiblirait encore la position du gouvernement qui se sent menacé et a mesuré la puissance du mécontentement généralisé par les manifestations du 29 janvier. Une telle orientation permettrait d'infliger des défaites au gouvernement, c'est pourquoi nous déposerons des motions allant dans ce sens.

MOTIONS Front Unique

Le congrès académique du SNES dénonce les " 16 point de convergence "

14 pour, 16 contre, 8 abstentions.


Le congrès académique du SNES de Clermont-Fd reprend à son compte l'appel d'Euro Palestine et demande au congrès national de faire de même.

14 pour, 14 contre, 8 abstentions.


Nous vous invitons à vous porter candidats sur les listes Front Unique (nationale et académique) pour renforcer ce combat


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