LETTRE DE LIAISON


des militants combattant
pour le FRONT UNIQUE
des syndicats de l'enseignement public


Lettre de liaison N°120 - 2 octobre 2007

La responsabilité des dirigeants syndicaux:
Réalisez le Front Unique contre le gouvernement Sarkozy-Fillon.


Intervention d'Olivier Lestang au titre du courant Front unique au Bureau National de la FSU du 1er octobre

Les 18 et 19 septembre, Sarkozy a prononcé deux discours qui valent déclaration de guerre, notamment contre les régimes de retraites, le contrat de travail et le statut de la Fonction Publique, discours qui ont été ressentis comme tels par les collègues.

C'est à une offensive brutale, calculée, sur tous les fronts, que les travailleurs sont confrontés.

Mais cette offensive est ordonnée: la première question, ce sont les régimes spéciaux de retraite. Si le gouvernement les brisait, alors que ses prédécesseurs s'y sont cassés les dents en 1995 et qu'en 2003 ils ont dû les laisser de côté, ce serait faire sauter le verrou pour allonger la durée de cotisation à 41 annuités, détruire le statut de la Fonction Publique, etc.

A cet égard, quand Gérard Aschiéri et d'autres dirigeants syndicaux disent qu'ils "craignent" que la journée du 18 octobre soit centrée sur les régimes spéciaux, je réponds que c'est en réalité le gouvernement de Sarkozy qui devrait éprouver cette crainte. Au contraire, pour toute la classe ouvrière et les agents de la Fonction Publique, cette question est aujourd'hui décisive.

Alors la FSU doit se prononcer clairement:

- inconditionnellement pour la défense des régimes spéciaux, et contre tout allongement de la durée de cotisation, contre toute aggravation du mode de calcul.

- Pour le retrait du plan "fonction publique 2012".

Dans ces circonstances, ne pas appeler clairement à la grève le 18 serait de la part de la direction de la FSU donner son feu vert au gouvernement pour la destruction des régimes spéciaux. Ce serait s'aligner sur la CFDT et l'UNSA au nom de "l'unité", et l'on peut se rappeler quels furent les résultats catastrophiques de cette politique en 2003, quand la CFDT a fini par apporter son soutien au plan Fillon.

Mais si la FSU appelle au 18, il faut que ce soit dans une perspective claire. Le secrétaire du SNEP vient de dire ici que ce qu'il voulait éviter, c'était un "mouvement anti-Sarkozy". Au contraire, la responsabilité de la direction de la FSU, c'est de s'inscrire ouvertement dans la perspective du combat contre Sarkozy et son gouvernement, préparer dès maintenant le combat d'ensemble, dans l'unité, contre lui, la grève générale.

Cela ne signifie pas qu'il faille appeler à la grève générale dès maintenant, mais que la direction de la fédération dise ouvertement aux travailleurs que c'est cela qu'il faut, sur l'objectif clair de briser net l'offensive du gouvernement Sarkozy-Fillon.

Or un tel objectif est antinomique avec la poursuite de la participation aux conférences sur la Fonction Publique. Quel sens aurait une grève le 18 encadrée par les deux conférences prévues les 15 et 22 octobre, sinon d'affirmer une volonté de chercher un terrain d'entente avec ce gouvernement ultraréactionnaire, dont on explique par ailleurs qu'il veut "dynamiter" la Fonction Publique? Ce matin, à l'issue de la première de ces conférences, le secrétaire de la fédération CGT des fonctionnaires a déclaré "Nous craignons qu'il ne s'agisse que de cautionner les projets du président de la République". C'est l'évidence même!

Voilà pourquoi il faut décider sans délai de boycotter les conférences à venir, d'adresser ainsi le signal clair aux personnels qu'avec ce gouvernement, on ne discute pas, on combat.

Dans le passé, lors de la République romaine, Caton l'ancien savait que la défense de Rome exigeait que Carthage soit détruite, et il martelait dans tous ses discours "Delenda quoque Carthago" (et en outre, il faut détruire Carthage).

Aujourd'hui, tous les discours de dirigeants syndicaux réellement attachés à la défense des enseignants, des personnels de la fonction publique, des travailleurs, devraient avoir comme point de départ et préoccupation essentielle: il faut mettre Sarkozy hors d'état de nuire.




version .pdf de cette lettre de liaison
retour à l'accueil