Compte rendu de la délégation Front Unique au congrès national de la FSU

(28 Janvier - 2 février 2007)


Intervention de Yves Ankaoua sur le décret EPEP en séance plénière le mercredi 31 janvier


Avec le projet de décret relatif à l'expérimentation des EPEP, les enseignants des écoles primaires concernées se trouveraient placés d'une part sous la coupe d'un conseil d'administration composé majoritairement par des représentants de communes et présidé par l'un d'eux et d'autre part sous la tutelle d'un super-directeur nommé directement par l'autorité académique.

Ce projet a été précédé de la part du gouvernement par un sérieux travail préparatoire, qu'on en juge: une campagne de dénigrement des enseignants (rappelons-nous les maîtres de cours préparatoire jetés en pâture sur les questions de lecture) et aussi des sanctions financières contre les directeurs assurant pourtant leur travail. Ce projet vise en instituant un véritable caporalisme au sein des écoles primaires à briser les traditions de résistance et de mobilisation des enseignants du 1er degré.

Il y a vingt ans déjà, souvenons-nous, le gouvernement Chirac avait tenté de remettre en question le mode d'organisation des écoles, fruit de décennies de luttes syndicales, en instituant un statut de maître-directeur. La profession alors s'était vigoureusement dressée contre cette tentative et en définitive c'est la défaite subie par Chirac aux élections présidentielles en 1988 qui avait abouti à l'abrogation de ce statut.

Aujourd'hui, c'est le même Chirac, avec son gouvernement Villepin-Sarkozy, qui récidive en portant l'attaque bien plus loin, même si, par habileté, il camoufle ses attaques derrière une expérimentation qui se ferait d'abord à la demande d'élus locaux.

Avec raison, le Conseil national du Snuipp le 11 janvier a déclaré qu'il rejette ce projet et demande au ministère de l'abandonner.

A juste titre, la quasi totalité des organisations d'enseignants et de parents d'élèves ont refusé de siéger le 25 janvier au Conseil supérieur de l'Enseignement qui avait ce projet à son ordre du jour. Mais dans leur déclaration unitaire, ces organisations, dont la Fsu et le Snuipp, revendiquent un large débat, un véritable dialogue social sur ce dossier, et l'organisation d'une véritable concertation impliquant tous les acteurs concernés.

Une question se pose.

Peut-on, face à un projet aussi dangereux, demander à en discuter?

En aucun cas. Au contraire, le Congrès de notre fédération doit refuser toute concertation ou discussion sur ce projet de décret sur les EPEP et en exiger clairement le retrait immédiat. Il doit se donner les moyens avec le Snuipp pour alerter les enseignants et tous ceux qui sont attachés à la défense de l'école publique pour engager la mobilisation nécessaire à ce retrait.

Motion pour le retrait du décret sur les EPEP

Avec la mise en place des EPEP dans le 1er degré, le gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy veut ajouter un nouveau dispositif à son plan de démantèlement de l'Enseignement public.

Les EPEP visent principalement les objectifs:

1. Procéder à des économies budgétaires par la suppression de postes voire d'écoles sous couvert de mutualisation des moyens

2. Placer les écoles et surtout leurs maîtres sous la coupe des élus locaux par le biais d'un Conseil d'administration composé majoritairement d'élus municipaux et de parents

3. Placer les enseignants et les directeurs sous l'autorité d'un super-directeur nommé directement par l'Inspecteur d'Académie en anticipant l'instauration, prévu prochainement, d'un statut de chef d'établissement du 1er degré. C'est dans cette perspective que s'inscrivent les scandaleuses sanctions financières dont sont l'objet nos collègues directeurs

Conscient de la portée destructrice des EPEP, le Congrès national de la Fsu déclare qu'il ne peut y avoir aucune concertation sur une telle mesure.

Le Congrès exige le retrait immédiat du projet de décret sur les EPEP et prendra toutes les dispositions pour imposer ce retrait.

Pour: 42, abstentions: 6, 74 nppv, contre: 367


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