Intervention de Serge Goudard concernant la modification des statuts (6 février)

Concernant la modification proposée des statuts, il faut faire deux remarques de forme et de fond.

Sur la forme, il y a eu vote, hier et ce matin, vote politique, vote d'orientation sur l'élargissement de la FSU. Mais le vote sur l'élargissement de la FSU est une chose, la modification des statuts en est une autre.

En premier lieu, les statuts imposent que toutes les propositions de modification des statuts soient communiquées aux syndicats dans un délai défini préalable au congrès. Or, entre les projets initiaux et la proposition finale, il y a plus que des nuances.

En outre, il n'y a pas stricte identité entre la position votée sur l'élargissement et les modifications statutaires qui en découleraient. Chose remarquable : la discussion s'est déroulée en commission sans même un texte écrit. Quant au congrès, il n'a connaissance des propositions écrites qu'un quart d'heure avant le vote. Est particulièrement dangereuse, et maximale dans ses possibilités d'utilisation, la phrase qui définit désormais la FSU comme étant "ouverte à des syndicats nationaux qui interviennent dans l'un des secteurs des fonctions publiques". Avec une telle définition, il n'y a guère de syndicat du privé qui ne pourrait, du fait de telle ou telle intervention "dans un secteur" d'une Fonction publique, postuler à rejoindre la FSU.

Mais l'essentiel, c'est que dans les semaines qui viennent, il va falloir mener de durs combats contre ce gouvernement et sa politique, et non pas utiliser tant d'énergie à tenter d'élargir la FSU en dehors de l'Enseignement public, ce qui va affaiblir et dissoudre les syndicats nationaux de la FSU. Les personnels ont besoin de l'unité, ils ont besoin de leurs syndicats et de la FSU. Cette nécessité, on n'y répondra pas en transformant la FSU en autre chose.

Il faut donc refuser de modifier les statuts.

Et même les délégués qui, sur les questions de l'élargissement avaient choisi le "refus de vote", doivent aujourd'hui voter "contre" les modifications statutaires.