Intervention de Serge Goudard contre l'amendement présenté par le SNES à propos de la laïcité (4 février)


Le courant Front unique entend donner une explication de vote concernant l'amendement présenté par le SNES, amendement qualifié de "stratégique" par l'un des rapporteurs.

Cet amendement est présenté au moment où l'Assemblée nationale débat, et durant toute la semaine, du projet de loi Chirac sur "les signes religieux à l'école". Chirac a besoin que cette loi soit votée ; il en a besoin comme un appui pour les élections régionales ; et une victoire de Chirac à ces élections faciliterait ensuite son offensive contre nos acquis.

Or, déjà, le Parti socialiste se dit prêt à voter ce projet de loi. Quant au PCF, il laisse ses députés libres de voter "en leur âme et conscience", c'est-à-dire, libres de voter en faveur du projet de loi de Chirac.

Ceci veut dire que l'opération politique de Chirac peut réussir, qu'il s'agit d'une opération d' "union nationale" analogue à celle d'avril 2002, dont on a vu les résultats.

Parce qu'une telle opération politique sert à Chirac à préparer les élections régionales et, au-delà, à poursuivre son offensive, la FSU doit dire :

- Retrait du projet de loi Chirac !
- À bas l'opération d'union nationale !
- Aucun vote pour cette loi ! Aucun projet de loi !

Or, l'amendement du SNES, en proposant une "bonne loi" sur la laïcité, s'inscrit dans cette opération d'union nationale au lieu de la combattre. Pour cette raison, nous appelons à voter contre l'amendement présenté par le SNES et pour la motion présentée par le courant Front unique, c'est-à-dire : pour le retrait du projet de loi Chirac.

Motion Front unique : loi concernant les "signes religieux".
En présentant son projet de loi sur les manifestations d'appartenances religieuses à l'école, Chirac cherche à réaliser une véritable opération d'union nationale au profit de l'UMP en vue des élections de mars.

Il propose, dans le même temps, d'accentuer l'enseignement des faits religieux, réaliser ce que Darcos indiquait en novembre 2002, c'est-à-dire donner à l'idéologie cléricale la valeur d'un contenu d'enseignement officiel au motif de donner du "sens à la vie". Sous couvert de lutte contre les "signes ostensibles" de l'appartenance religieuse, il s'agit de pérenniser par la loi le droit aux manifestations d'appartenance religieuse. A travers le "code de laïcité" pour les fonctionnaires, il s'agit de s'en prendre aux droits d'expression politique et syndicale.

Le congrès de la FSU se prononce pour :
-L'interdiction de tout signe religieux (ostensibles ou non) dans l'école : ni croix, ni voile, ni kippa…Abrogation de tous les textes autorisant l'expression religieuse à l'école.
-L'abrogation du statut d'Alsace-Moselle. Contre toute présence du clergé dans l'école publique : ni prêtre, ni rabbin, ni imam… Pas d'aumônerie dans les établissements scolaires.
-Refus de la diffusion de l'idéologie religieuse y compris sous la forme de l'enseignement du prétendu "fait religieux".
-Suppression du CAPES de religion.

Le congrès se prononce pour le retrait du projet de loi Chirac sur les "signes religieux".

Pour 55 (8%) ; Contre (78%) ; Abstention (14%)