Intervention Roland MICHEL sur l'élargissement du champ de syndicalisation (5 février)
Camarades, la proposition qui nous est faite d'élargir le champ de syndicalisation de la FSU doit être étudiée en regard des objectifs du gouvernement. Quel but poursuit-il ? Darcos l'a indiqué : aligner le fonctionnement des établissements de l'enseignement public sur le privé, réaliser l'autonomie des établissements, le recrutement local des personnels, bref pulvériser les statuts nationaux, liquider l'enseignement public comme enseignement public national.
Pour cela il a besoin de " faire la peau " aux syndicats nationaux.
Pour faire passer la loi d'orientation il faut "faire la peau" du SNES ; pour transformer les professeurs d'EPS en moniteurs - animateurs sportifs, il faut "faire la peau" du SNEP etc. Pour liquider l'enseignement public, il faut qu'il n'y ait plus de fédération de l'enseignement public.
Or c'est précisément à ce résultat qu'aboutirait l'adoption de l'extension du champ de syndicalisation de la FSU : noyer la FSU comme fédération de syndicats nationaux de l'enseignement public dans un magma.
On nous propose cela au nom de l'unité. Unité, que de crimes on commet en ton nom ! Le premier résultat de cette extension serait d'aller créer des syndicats de division contre les syndicats CGT et FO dans des secteurs où la FSU ne syndiquait pas jusque là. En somme, on essaie de nous faire croire que la division est le plus court chemin de l'unité.
J'invite le congrès à rejeter cette proposition d'extension du champ de syndicalisation de la FSU.
Un premier vote "indicatif" avait lieu le jeudi 5 avec trois "variantes". La "variante" prévoyant l'extension du champ de syndicalisation à la totalité de la Fonction Publique - les autres variantes allant encore plus loin - obtenait 55% pour, 20% contre, 25 % abstention. Si on en était resté là, l'extension était refusée (une mesure n'est adoptée que si elle recueille 70 % des votes exprimés). Les manoeuvres de couloir reprenaient de plus belle pour faire passer coûte que coûte l'extension du champ de syndicalisation. Le lendemain, le dirigeant du SNEP, celle du SNIC (Infirmières) qui avaient la veille invité à ne pas voter l'extension, invitaient lors d'un nouveau vote à "ne pas participer au vote". C'était ouvrir la voie aux partisans de l'extension comme le reconnaissait Lafontan, dirigeant du SNEP, lui-même en déclarant : "Je ne veux pas bloquer le congrès". Le courant Front Unique réintervenait alors en conséquence.
Intervention de Roland MICHEL vendredi 6 février
Il est étrange qu'on nous invite à voter sur l'extension du champ de syndicalisation de la FSU. Le vote a déjà eu lieu hier et en vertu de ce vote (55%pour, 20% contre, 25% abstention), et en vertu des statuts, l'extension aurait du être rejetée. Mais voilà qu'on nous propose de revoter après une nuit de tractations de couloir. Et voilà que ceux qui hier faisait des phrases contre l'extension du champ de syndicalisation nous invitent à "ne pas participer au vote".
Camarades, comment pourrait-on ne pas participer au vote sur cette question, c'est à dire considérer que le résultat est indifférent ?
La vérité, c'est que les collègues qui par l'abstention ou le vote contre ont dit hier qu'ils ne voulaient pas de l'extension sont invités à "avaler leur chapeau". Nous invitons particulièrement ces camarades à confirmer leur vote d'hier, à ne pas se déjuger et à maintenir leur opposition à l'extension du champ de syndicalisation.