Intervention d'Hélène Bertrand sur "l'avenir de la FSU" (5 février)

Cette discussion sur l'avenir de la FSU se tient alors même que le gouvernement mène une nouvelle offensive pour disloquer les statuts : projet de loi sur la Fonction publique, projet de loi d'orientation, en particulier.

À l'évidence, les personnels chercheront à nouveau à utiliser la FSU, ses syndicats nationaux pour se rassembler, combattre en défense de leurs acquis statutaires contre le gouvernement. Le gouvernement en a une claire conscience.

Pour le gouvernement, l'existence des syndicats nationaux, rassemblant et unifiant les corps, les catégories de personnels liés par l'existence de statuts nationaux, est un obstacle à la réalisation de ses projets de dislocation des garanties statutaires. L'existence d'une fédération de syndicats nationaux de l'enseignement public est un obstacle à la dislocation du caractère national de l'Enseignement public.

Voilà pourquoi, le courant Front unique se prononce contre toute modification statutaire.

Il vient d'être fait référence à la nécessité du combat "Tous ensemble" ! Pourtant, au printemps dernier, en dépit d'une mobilisation extraordinaire, c'est le gouvernement qui a gagné. Certes, le "Tous ensemble" est nécessaire. Mais ce mot d'ordre est totalement lié à l'orientation, à la direction qu'il faut donner au combat à mener.

La question à laquelle nous sommes confrontés, c'est que la FSU cesse de se situer sur le terrain des réformes nécessaires au gouvernement et au patronat ! Que la FSU cesse de "négocier" dans les nombreuses instances du ministère, la mise en cause de nos acquis !

Dix ans après la dislocation de la FEN, les propositions de "recomposition syndicale", sont faites au nom du "renforcement du syndicat". Elles consistent, en réalité, à dissoudre la FSU, ses syndicats nationaux dans un vaste magma baptisé "rassemblement interprofessionnel". Au moment même où le gouvernement s'attaque aux statuts nationaux, cette proposition ne peut que faciliter son opération !

Dans les salles des profs, ce que les collègues attendent de la FSU, c'est qu'elle combatte contre les plans du gouvernement !

Ce sont les mêmes qui, hier, ont appelé à voter contre notre proposition que le congrès "demande le retrait du projet de loi organique de décentralisation" qui va conduire 95 000 de nos collègues TOS hors de la Fonction publique d'État et qui, aujourd'hui, militent pour la "transformation de la FSU", c'est-à-dire pour sa dissolution. On ne peut combattre pour le maintien des TOS dans la Fonction publique d'État et en même temps œuvrer à la dissolution de la FSU, de ses syndicats nationaux dans un vaste magma.

À l'inverse, répondre aux attentes des syndiqués, des personnels, c'est maintenir une FSU composée de syndicats nationaux de l'Enseignement public dans la perspective de la "réunification syndicale" dans une confédération ouvrière unique telle qu'elle existait avant 1947 ! Et c'est donner une perspective au "Tous ensemble" : celle du combat résolu contre le gouvernement !

Motion sur la recomposition syndicale proposée par Front Unique

Le congrès national de la FSU se prononce pour la défense de la FSU comme fédération de l'enseignement public constituée de syndicats nationaux défendant le statut national des personnels de l'enseignement public.

Le congrès national considère que la volonté d'élargir le champ de syndicalisation à la Territoriale et ainsi d'intégrer les syndicats de la Fonction publique Territoriale conduit inévitablement à une adaptation à la politique de "décentralisation" du gouvernement.

Un tel élargissement est contradictoire avec l'objectif historique de réunification syndicale, dans une confédération, unitaire, démocratique et indépendante de la bourgeoisie et de ses gouvernements.

En conséquence, le congrès rejette toute perspective d'élargissement du champ de syndicalisation de la FSU et se prononce en premier lieu contre l'affiliation du Snu-Clias.

Pour 22 Abstention 5 Reste en contre