Compte rendu de mandat de Claire MICHEL, déléguée front Unique pour le département du Puy de Dôme au congrès national de la FSU
J'ai été déléguée au congrès National de la FSU au titre de la tendance Front Unique qui a recueilli 19% des voix dans le Puy de Dôme. J'ai donc logiquement défendu par mes votes au congrès national la volonté exprimée par les nombreux collègues qui se sont reconnus dans l'orientation de la tendance FU, à savoir que la FSU soit et demeure un instrument de combat au service des personnels de l'enseignement public, à l'heure où le gouvernement multiplie les attaques et les concertations pour détruire tout ce qui demeure de national dans l'enseignement public, de garanties statutaires pour ses personnels et en général d'acquis de la classe ouvrière.
J'ai voté la motion FU demandant que la FSU refuse et combatte toute concertation sur la loi d'orientation qui liquide les statuts nationaux et les garanties statutaires des personnels, décentralise, déréglemente l'enseignement public, avec en ligne de mire l'autonomie des établissements publics calquée sur le privé.
J'ai voté la motion FU pour que la FSU exige le retrait de la circulaire de rentrée qui met en place cette déréglementation, supprime heures de cours et postes et menace jusqu'à l'idée d'un horaire national.
De même, au moment où le gouvernement s'apprête par la concertation à détruire la Sécurité sociale sous prétexte de la sauver, comme il l'a fait pour les retraites l'an passé de "diagnostic partagé" en liquidation co-élaborée, j'ai voté la motion FU exigeant que la FSU dénonce ce prétendu diagnostic partagé et combatte toute participation aux manoeuvres de concertations que met en place le gouvernement.
J'ai également voté la motion FU qui reprenait le contenu de la motion UNATOS adoptée à l'unanimité du congrès départemental (moins 2 abstentions) pour que la FSU organise en défense des TOS une manifestation nationale à l'ASSEMBLEE au moment du vote sur la loi organique de décentralisation. (Faut-il préciser que le délégué UA du département au congrès ne s'est nullement senti tenu de refléter par son vote cette décision unanime pourtant du congrès départemental ?)
Quant à la redéfinition de la FSU, le congrès de Perpignan a décidé d'élargir le champ de syndicalisation de la FSU à toute la Fonction Publique et a modifié les statuts en conséquence. La FSU cesse donc formellement d'être une Fédération de l'Enseignement Public fédérant des syndicats nationaux constitués sur la base de la défense des corps, des règles et des statuts nationaux des personnels. Non seulement cet élargissement aura, au prétexte de concourir à l'unité syndicale, un effet tout contraire en instaurant une nouvelle concurrence entre la FSU et d'autres Fédérations ; mais plus grave encore, au moment où Darcos parle de rapprocher le fonctionnement des établissements publics de celui du privé, cette modification des statuts de la Fédération va au devant des volontés gouvernementales et revient, au prétexte de renforcer la FSU, à en diluer les contours, la vocation et la raison d'être : la défense de l'enseignement public, des diplômes, programmes nationaux, inséparable de celle des statuts. J'ai donc voté contre au nom des 20% des délégués du congrès départemental que je représentais. Il n'y a pas matière à ce que le délégué UA Michel Bouchet "hallucine" (bulletin FSU 63 février 2004 page 3).
Si donc quelque chose est "hallucinant", c'est la distance, le gouffre, qui sépare la volonté des syndiqués qui attendent de leur Fédération qu'elle défende pied à pied leurs intérêts contre les incessants mauvais coups du gouvernement Chirac Raffarin, et les décisions prises par le congrès national. Défendre le syndicat c'est tout faire pour que le syndicat appartienne aux syndiqués, c'est défendre la démocratie syndicale et le droit de tendance, c'est exiger que le syndicat combatte les attaques du gouvernement et les ruses par lesquelles il entend les faire passer ; c'est ce combat que j'ai exprimé par mes votes au congrès national. C'est le combat que s'assigne la tendance Front Unique à tous les niveaux du syndicat.