Intervention des militants FRONT UNIQUE dans les instances de la FSU

Compte-rendu de mandat

Archives 2005


BDFN de la FSU du 12 décembre 2005

CAN du SNASUB des 29 et 30 novembre 2005

Conseil Académique du Snetaa de l'académie de Clermont-Fd du 7 novembre 2005.

BDFN de la FSU du 17 octobre 2005

CDFN de la FSU des 20 et 21 septembre 2005

BDFN de la FSU du 30 mai 2005

Résultats d'élections dans le SNES de Meurthe et Moselle

CA du SNES de l'Académie de Clermont, 24 juin 2005

CDFN de la FSU des 17 et 18 mai 2005

CDFD de la FSU 63, 2 mai 2005

CAN du SNASUB, 5 et 6 avril 2005

CDFN de la FSU des 15 et 16 mars

BDFN de la FSU du 7 février

CDFN de la FSU des 24 et 25 janvier 2005

BDFN de laFSU du 18 janvier 2005

CDFN DE LA FSU DU 13 DECEMBRE


Une partie de nos interventions se trouvent classées dans les Lettres de liaison





Intervention de Roland MICHEL au Bureau National de la FSU du 12 décembre

Le maintien en nombre de voix, la progression en pourcentage des syndicats de la FSU aux élections professionnelles - en même temps que la chute sensible des voix pour la CFDT, dont on connaît le soutien ouvert à la politique du gouvernement - signifie que les enseignants ont voté contre le gouvernement et sa politique. Ils ont voulu donner mandat aux responsables des syndicats pour le combattre.

Quel est le contenu de ce mandat?

Le 6 décembre, Jacob, ministre du gouvernement Chirac Villepin Sarkozy, a confirmé que les "négociations" qu'il entendait engager avec les fédérations de fonctionnaires, ne portait en rien sur une augmentation en point d'indice du salaire des fonctionnaires, puisqu'il a indiqué que là-dessus il n'avait aucune proposition à faire.

Ce que vient d'annoncer Gérard Aschiéri le confirme. Il reporte toute annonce à ce propos à la mi-janvier, mais propose aux directions syndicales une "réunion technique" sur "les autres sujets" le 20 décembre. Autrement dit, il engage les directions syndicales à s'impliquer à fond dans la concertation sur la casse du statut de fonctionnaire d'Etat et de la grille des rémunérations: salaire trinôme, lien qu'il veut établir entre la rémunération et l'évolution du Produit Intérieur Brut - qui permettrait selon la conjoncture une diminution en valeur nominale du salaire.

En aucun cas, les collègues qui ont voté pour nos syndicats n'ont voté pour que la FSU s'associe à cette casse de nos statuts. La question est donc simple: la direction de la FSU doit elle se rendre à la réunion du 20 décembre? Doit elle continuer à participer aux négociations Jacob? La réponse est: évidemment non!

Dans l'Enseignement, le gouvernement vient de décider de présenter, début 2006, une loi appelée par antiphrase loi d' "égalité des chances". Cette loi signifie à la fois l'abolition de l'obligation scolaire jusqu'à 16 ans et une remise en cause du code du travail qui interdit l'apprentissage avant 16 ans.

Sur la question du code du travail, on sait qu'aujourd'hui Villepin rencontre les directions syndicales pour la mise en place du "contrat de transition professionnelle". Il s'agit d'une machine de guerre contre le CDI. Et on voit aujourd'hui dans le journal La Tribune Sarkozy rendre hommage à la direction de la CGT pourra voir proposé une telle formule!

Le code du travail est mis en pièces par tous les bouts. Mais pour ce qui concerne la responsabilité particulière de la FSU, c'est sa responsabilité d'engager le combat contre le gouvernement, contre la liquidation de l'obligation scolaire jusqu'à 16 ans, contre l'apprentissage à 14 ans.

On nous dit que le Conseil Supérieur de l'Education s'est prononcé contre. La belle affaire! Tout le monde sait que l'avis du CSE est purement consultatif, et que le passage au CSE ne vise qu'à une chose pour le gouvernement: se targuer de la participation des directions syndicales à la discussion de ses plans.

Bien au contraire la seule position conforme aux intérêts les plus fondamentaux de la jeunesse, à la défense de l'enseignement public est de refuser toute participation à la discussion sur la "loi sur l'égalité des chances" et d'abord de se prononcer pour le retrait immédiat du projet de loi gouvernemental.

Je viens d'entendre ici proposer l'organisation d'un "forum" sur l'Education au premier semestre 2006. Qui peut penser sérieusement qu'un tel "forum" puisse en quoi que ce soit briser l'offensive du gouvernement?

La première tâche pour la briser, c'est de rompre avec le gouvernement. C'est le sens de la motion Front Unique.

Un écho- certes très assourdi - de l'exigence de la rupture s'est fait jour dans le BDFN de la FSU lorsque plusieurs voix ont proposé que la direction de la FSU ne se rende pas à la réunion "bilatérale" convoquée par Jacob. Ce à quoi Aschiéri a répondu que la direction de la FSU ne s'y rendrait pas… si aucun autre syndicat ne s'y rendait. Il a ainsi l'assurance de pouvoir s'y rendre puisque CFDT et UNSA ont déjà annoncé qu'elles iraient. Il a appelé à rejeter la motion Front Unique qui a recueilli la seule voix de son représentant (Emancipation Abstention, un EE en Refus de Vote)

Motion Front Unique:

La réunion du 6 Octobre l'a confirmé. Le but du gouvernement et de son ministre Jacob n'est en aucun cas de répondre à la revendication des fonctionnaires (augmentation de 5% du point d'indice). Il est d'organiser la casse du statut (salaire trinôme, polyvalence interministérielle). Il est d'organiser la diminution du pouvoir d'achat (en le faisant dépendre du PIB par exemple).

Le BDFN de la FSU décide en défense inconditionnelle du statut et des salaires de boycotter la concertation sur la Fonction Publique et appelle les dirigeants CGT et FO à faire de même.

Par ailleurs le BDFN de la FSU confronté à la violente offensive du gouvernement contre le Code du Travail et la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans se prononce:

- aucune modification du code du travail

- défense inconditionnelle de l'obligation scolaire jusqu'à 16 ans

- retrait du projet de loi sur l'"égalité des chances".

La FSU ne participera à aucune concertation sur cette loi et appelle les dirigeants CGT et FO à faire de même.



Motions présentées à la CAN du SNASUB des 29 et 30 novembre 2005

Motion Front Unique contre l'Etat d'urgence

Le gouvernement Chirac Villepin Sarkozy utilisant les affrontements qui se sont produits dans de nombreuses agglomérations, affrontements dont il porte l'entière responsabilité a décidé le 7 novembre de porter une attaque sans précédent contre les libertés démocratiques à travers la promulgation de l'état d'urgence. Alors que les affrontements avaient cessé, il a décidé le 15 novembre de proroger cet état d'urgence de 3 mois entendant ainsi donné un gage politique à son électorat et banaliser cette situation d'exception en vue de gérer à sa façon les conflits sociaux qui ne manqueront pas de survenir à l'avenir.

C'est un pas qualitatif dans la remise en cause des libertés ouvrières et démocratiques après la réquisition des bagagistes de Roissy, après la décision du tribunal déclarant illégale la grève à la RTM.

Aujourd'hui, le gouvernement veut aller encore plus loin avec le prochain vote de la loi antiterroriste qui vise à liquider encore un peu plus les libertés démocratiques (prolongement de la garde à vue, généralisation de la vidéosurveillance, etc.).

En conséquence, la CAN du SNASUB se prononce pour le retrait du projet de loi antiterroriste, contre l'état d'urgence, pour son retrait immédiat, pour l'arrêt des mesures prises contre les jeunes (expulsions, jugement immédiat, etc.).

Elle se prononce pour le front unique des organisations du mouvement ouvrier contre ces mesures et pour que soit appelée une manifestation nationale vers l'Assemblée Nationale sur cette base

Elle s'adresse à la FSU pour que celle-ci reprenne cette exigence, pour qu'elle s'adresse immédiatement aux organisations ouvrières en premier lieu à la CGT et à Force Ouvrière pour:

-exiger le retrait du projet de loi antiterroriste- exiger ensemble le retrait immédiat de l'état d'urgence

- au cas où le gouvernement refuserait d'obtempérer, appeler ensemble à la grève et à la manifestation centrale, nationale, pour leur retrait.

Pour 4, Contre 18, Abstentions 8


Motion Front Unique: "Fonction publique".

La CAN du Snasub-FSU constate que le gouvernement a décidé d'ouvrir des discussions sur la Fonction Publique dans les prochains jours..

Nul ne doute que l'objectif de ces discussions sera la mise en œuvre de ce que Villepin a annoncé lors de son discours du 27 octobre: diminution de postes, remise en cause du statut, mobilité interministérielle, augmentation du temps de travail, salaire au mérite, etc.

Nul doute que l'objectif de ces discussions est donc d'aboutir à une profonde contre-réforme de la Fonction publique et des statuts comme Dutreuil l'avait déjà proposée et détaillée au printemps. La CAN du Snasub d'avril avait alors refusé de siéger "à une quelconque négociation dans ce cadre et s'était prononcée pour le boycott" de la première réunion sur ces projets.

Le gouvernement veut par ses discussions essayer d'associer les syndicats à la mise en place d'une réforme inacceptable.

En conséquence, la CAN du SNASUB-FSU rejette les propositions du gouvernement. Elle décide le boycott de cette concertation sur la contre réforme de la Fonction publique. Elle décide qu'aucun de ses représentants ne siégera à ces discussions que ce soit au titre du Snasub ou de la FSU.

La CAN demande à la FSU de reprendre immédiatement ces positions et qu'elle s'adresse sur cette base aux autres fédérations de fonctionnaires.

Pour 3, Contre 24, Abstentions 2, refus de vote 1


Motion Front Unique contre le projet de loi sur l'égalité des chances

La CAN du SNASUB-FSU se prononce pour la défense de l'obligation scolaire jusqu'à l'age de 16 ans.

Elle se prononce contre la volonté du gouvernement Chirac-Villepin de remettre en cause cette obligation par la généralisation de l'apprentissage à partir de 15 voir 14 ans.

En conséquence, elle demande à la FSU de se retirer immédiatement de toute discussion sur ce projet de loi sur l'égalité des chances et de se prononcer pour le front uni des organisations syndicales pour le retrait de ce projet.

Pour 5, contre 6, abstentions 17, refus de vote 1




Intervention de Valérie Rougerie, professeur au lycée Amédée Gasquet (Clermont-Fd) au Conseil Académique du Snetaa de l'académie de Clermont-Fd du 7 novembre 2005.

La situation de l'enseignement professionnel public et des statuts de ses personnels est largement mise à mal par la politique menée par le gouvernement Chirac - De Villepin - De Robien.

Quelle est cette politique?

C'est une politique de liquidation avec:

- La loi Fillon qui met de fait en place le "lycée des métiers", c'est-à-dire qui établit une mixité des publics dans une même classe et dans un même établissement, avec des statuts différents: élèves, adultes en formation continue, apprentis et étudiants. Il s'agit donc bien là d'introduire des sections d'apprentissage dans nos établissements et donc d'instaurer des services mixtes pour les collègues, qui, pour une partie de leur service dépendraient de l'éducation nationale, pour une autre des régions, voire même des chambres de commerce et d'industrie. Ils ne seraient plus considérés comme des enseignants mais comme des formateurs. C'est la mise sous tutelle des Etablissements Publics d'Etat aux besoins des patrons locaux! Nos équipements seront à leurs dispositions comme l'indique la note du 6 mars 2003 où: "le lycées des métiers a vocation à constituer un centre de ressources pour le tissu économique local".

- Le décret sur les remplacements de courte durée des enseignants absents organise quant à lui, sous couvert "de gestion souple des temps de formation" et de "suivi pédagogique", l'annualisation des services et l'augmentation du temps de travail des enseignants. Ce décret doit être mis en place par le conseil d'administration dans chaque établissement après élaboration concertée d'un "protocole". Dans la même logique, aujourd'hui, on permet que les Conseils d'Administration des établissements soient directement gérés par un membre extérieur, "acteur de la vie économique locale"!

Face à ces attaques sans précédent la direction du Snetaa se doit d'adopter des positions claires et fermes.

Elle ne peut pas se contenter de dénoncer simplement "de mauvaises lois", pour en réclamer de meilleures, ou de demander "plus de concertation" qu'il n'y en a déjà, en indiquant que ces lois seraient décidées "unilatéralement" ou qu'elles ne seraient pas conformes à la parole donnée!

La direction du Snetaa dénonce une politique "sourde et aveugle" du gouvernement alors que celle-ci n'a qu'une logique: la destruction de l'enseignement professionnel public, la destruction du statut de ses personnels.

C'est pourquoi, je souhaite que le Conseil Académique du Snetaa réunit ce jour se prononce pour:

- L'abrogation des décrets d'application de la loi Fillon, particulièrement du décret sur les remplacements qui met en pièce le statut des personnels enseignants.

- L'abrogation de la loi Fillon qui met en place le "lycée des métiers".

Par ailleurs, il est encore possible, d'organiser, dans l'unité des organisations syndicales, le combat contre le budget 2006 de l'enseignement. Il faut donc s'adresser à la FSU et aux autres fédérations enseignantes pour organiser une manifestation nationale contre le budget qui est discuté à l'Assemblée nationale et non au conseil régional ou à la préfecture!

Je profite de la présence du secrétaire général du Snetaa pour que la direction nationale reprenne la même position.

La camarade a présenté la motion suivante que la direction s'est refusée à mettre au vote:

Le Conseil académique du Snetaa réuni le 7 novembre 2005 se prononce pour:

- L'abrogation des décrets d'application de la loi Fillon, particulièrement du décret sur les remplacements qui met en pièce le statut des personnels enseignants.

- L'abrogation de la loi Fillon qui met en place le "lycée des métiers".

Il s'adresse à la direction nationale du Snetaa pour que celle-ci refuse de participer à tout niveau à sa mise en œuvre.

Cela passe par le boycott des Conseils d'Administration qui ont encore à l'ordre du jour le protocole sur les remplacements.

Considérant qu'il est encore possible aujourd'hui d'organiser, dans l'unité des organisations syndicales, le combat contre le budget 2006 de l'enseignement, le CA du Snetaa demande au bureau national de s'adresser à la FSU, et aux fédérations enseignantes CGT et FO pour organiser une manifestation nationale, à l'Assemblée nationale, contre le budget, au moment de sa discussion.




Déclaration de Roland MICHEL au titre du courant Front Unique au BDFN de la FSU du 17 Octobre 2005

Pour tous les travailleurs, les militants, ce qui vient de se passer à la SNCM doit être une source de réflexion sérieuse. Après plus de vingt jours de grève, le gouvernement vient de réussir à infliger aux marins de la SNCM une défaite totale.

La cause de cette défaite, c'est la trahison des travailleurs de la SNCM par les dirigeants syndicaux - et en l'occurrence essentiellement ceux de la CGT.

Les revendications des marins étaient claires: pas un seul licenciement, pas une seule suppression d'emploi, maintien intégral dans le service public.

Mais Thibault a rencontré dès le 28 septembre pour voir comment dans le cadre des "contraintes européennes" une "autre privatisation" était possible.

Le 9 octobre, alors que la police vient d'intervenir contre les travailleurs au port de Marseille,Thibault va plus loin dans le ralliement complet au plan Villepin de privatisation en renonçant même au fait que l'Etat soit actionnaire majoritaire. Il faut au demeurant remarquer que l'Etat actionnaire majoritaire a toujours été la transition vers la privatisation pure et simple comme à Air France.

Fort de ce soutien, le mardi 11 Octobre, Villepin lance un ultimatum public aux marins: ou bien il y a reprise du travail vendredi ou bien c'est le dépôt de bilan!

Ne restait plus à la direction de la CGT à organiser le référendum pour la reprise, sous la forme particulièrement écoeurante où celui qui votait non à la reprise était censé en même temps voter Oui au dépôt de bilan!

Aujourd'hui, les dirigeants viennent expliquer qu'il n'y avait rien à faire contre la menace du dépôt de bilan. Si! Il existait une autre issue: celle de l'affrontement avec le gouvernement Chirac Villepin Sarkozy! Il existait une force disponible pour cet affrontement: les 100 000 manifestants de Marseille le 4 octobre! Le million de manifestants dans toute la France! Il y avait une volonté de ne pas laisser isolés les marins avec la grève sur le port autonome de Marseille en particulier. Il était possible d'organiser la montée sur Paris, devant et contre l'Assemblée Nationale à l'ouverture de la session parlementaire sur les mots d'ordre: contre ce gouvernement, sa " majorité " UMP, pour défaire ses plans: contre toute privatisation, toute suppression d'emploi à la SNCM, contre son budget et sa loi de financement de la Sécurité Sociale qui liquide le droit à la Santé.

Alors il faut le dire: assez de ce dialogue social sur le dos des intérêts ouvriers!

Assez de ce dialogue social conduisant à la signature annoncée de tous les syndicats sauf la CGT (qui trouve pourtant des "avancées positives" à cet accord) d'un accord sur l'emploi des seniors qui conduit à une nouvelle mouture de CDD et dont l'objectif est explicitement de faire travailler plus jusqu'à … 64 ans, c'est-à-dire qui se situe clairement dans le cadre de la mise en place de la loi Fillon!

Nous ne voulons pas que le même "dialogue social" organise demain la liquidation du statut de la Fonction Publique.

Le gouvernement vient de proposer une "discussion" sur le "volet salarial" de la Fonction Publique. Il n'y a pas un mot sur les augmentations générales de salaire au moment où les prix s'envolent, où les fonctionnaires sont accablés par l'augmentation vertigineuse des prix des loyers, des carburants et du chauffage. Par contre, dans le document ministériel il est écrit:

"Afin de permettre l'émergence d'un consensus le plus large possible sur les revalorisations de traitement accordées, de donner la priorité à des mesures faisant l'objet d'une concertation et d'améliorer le pilotage global de la gestion des ressources humaines dans la fonction publique, notamment dans le cadre de la LOLF, il importe d'œuvrer en faveur d'une rénovation de la négociation salariale.

Des modalités plus innovantes pourraient être recherchées.

Une mesure salariale comprenant une partie fixe et une partie variable pourrait être étudiée. Avec l'entrée en vigueur de la loi organique relative aux lois de finances, la LOLF, (celle-ci) induit une logique d'évaluation de la performance des politiques publiques. Ce changement d'optique devrait avoir des effets significatifs au sein même des services. Ainsi, il importe que les changements induits en matière de gestion des ressources humaines par la mise en œuvre de la LOLF puissent bénéficier aux équipes et aux agents qui concourent à la mise en œuvre des politiques publiques.

A cet égard, une meilleure reconnaissance des efforts fournis par les agents qui concourent à cette performance pourrait être recherchée. S'agissant de la prise en compte des résultats, il convient de distinguer les notions de performance et de mérite. La performance peut être définie comme l'atteinte des objectifs fixés. Elle suppose la mise en place d'un cadre évaluatif fondé sur des objectifs précis et mesurables reposant sur des critères transparents. Le mérite correspond à l'effort fourni pour atteindre les objectifs fixés. La reconnaissance du mérite récompense une manière de servir perçue de façon générale.

En premier lieu, l'avancement au choix pourrait mieux tenir compte encore de la manière de servir des agents. Il pourrait ainsi s'accompagner d'un gain de rémunération plus important qu'actuellement. Par ailleurs, une autre clé de distinction concerne des dispositifs qui permettent de reconnaître les résultats individuels (indemnité de fonctions et de résultats des cadres d'administration centrale) et ceux qui permettent de valoriser les résultats collectifs.
"

Il s'agit de l'individualisation des rémunérations, du "salaire trinôme", du cassage de la grille constitutive du statut de la Fonction Publique d'Etat. Alors participer à cette "discussion", c'est prendre en charge la liquidation du statut de la Fonction Publique; comme hier participer à la discussion sur une "bonne privatisation", c'était prendre en charge le plan de licenciement à la SNCM.

Il faut ouvrir une toute autre voie.

Le 25 Octobre, a lieu le vote à l'Assemblée Nationale le vote de la partie recette du budget. Cela inclut les innombrables dégrèvements d'impôts aux patrons, cela inclut la première partie du plan Villepin de réduction de l'impôt pour les riches. C'est le budget de mise en place de la LOLF en vertu de laquelle, les suppressions de poste déjà considérables annoncées sont bien plus faibles que les suppressions qui vont réellement être opérées, comme l'indique La Tribune du 29 septembre: "Si 5318 postes de fonctionnaires(en équivalent temps plein travaillé) sont supprimés en 2006, cette baisse est en fait un minimum."

J'ai lu le compte rendu de la rencontre des fédérations de l'enseignement à ce sujet et je me suis dit: pour n'importe quel travailleur la lecture d'un tel compte rendu est insupportable: les uns proposent une grève en novembre, d'autre une manifestation sans grève, d'autres encore des manifestations "régionales" et tous proposent d'attendre que le budget ait été voté!

Ce qu'exige les personnels c'est le Front Unique des fédérations sur un mot d'ordre clair: a bas le budget du gouvernement Chirac Villepin Sarkozy! Aucune suppression de postes! Créations des postes statutaires nécessaires! 5% pour tous les fonctionnaires! Et pour cela manifestation à l'Assemblée Nationale au moment du vote du budget! Il est encore temps! Il est plus que temps!

C'est décisif! Après le budget, c'est la loi de financement de la Sécurité Sociale qui interdira à toute une partie de la population de se soigner! Les directions syndicales doivent cesser de coopérer à la mise en œuvre de la politique gouvernementale! Il faut au contraire lui infliger une défaite décisive.

Voilà pourquoi je dépose au titre du courant Front Unique la motion suivante:

Le Bureau National de la FSU décide de ne pas participer à la concertation sur la réforme liquidation du statut de la Fonction Publique. Il s'adresse aux fédérations de fonctionnaires CGT et FO pour qu'elles prennent la même position.

Le Bureau National de la FSU s'adresse aux fédérations de fonctionnaires CGT et FO pour qu'ensemble les fédérations de fonctionnaires décident sans délai d'appeler à manifester à l'Assemblée Nationale contre le budget du gouvernement, pour le maintien de tous les postes, pour les postes statutaires nécessaires, pour les 5% pour tous les fonctionnaires.

(Cette motion a été repoussée à la demande de Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU)



CDFN de la FSU des 20 et 21 septembre 2005

Présentation:

Le CDFN de la FSU s'est tenu à cette rentrée marquée par l'adoption des décrets de la loi Fillon en particulier. Le décret sur les remplacements provoque l'exigence unanime des collègues que se réalise le Front Unique pour son retrait, pour que l'ensemble des directions syndicales refusent toute participation à sa mise en œuvre, ce qui suppose en premier lieu le refus de participer au CA au cours duquel le protocole sera présenté dans chaque établissement. La motion Front Unique à cet égard s'appuyait sur des prises de positions de près d'une dizaine d'établissements. La réponse d'Aschiéri a constitué un faux fuyant assez pitoyable: la FSU ne pouvait prendre position parce qu'il s'agirait là d'une question concernant les syndicats nationaux et non la fédération. On lira dans l'intervention de Denis Bernard la réponse à cette justification assez honteuse de la politique de "participation" de la direction.

Vous trouverez également l'intervention de notre camarade Olivier Rougerie sur cette question des remplacements. Car il est encore possible de combattre pour le retrait de ce décret et chacun se rend compte de l'importance décisive qu'aurait le fait d'infliger une telle défaite au gouvernement.

Les deux autres motions portent sur le budget et le combat contre toute expulsion de travailleurs ou de jeunes immigrés. Sur la question du budget, nous avons combattu pour le front unique pour la manifestation à l'Assemblée Nationale contre le budget dont le CDFN ne pouvait ignorer les grandes lignes confirmées depuis par Breton. L'appareil y a opposé la promesses de "nouvelles journées d'action" après celle du 4 et sur la même ligne, celle de la concertation, de la négociation avec le gouvernement.

S'agissant de la question des expulsions de travailleurs et de jeunes immigrés, on lira l'intervention de Roland Michel qui explique pourquoi aujourd'hui cette question est particulièrement importante et en quoi la responsabilité des dirigeants du mouvement ouvrier est ici totale. Il faut noter qu'au moment même où se tenait le CDFN de la FSU la mobilisation des enseignants et lycéens d'Epinay sur Seine se dirigeant en direction de Roissy aboutissait au fait que la direction de l'aéroport renonçait à faire décoller l'avion qui devait embarquer le jeune lycéen camerounais. Même s'il s'agit de la part du gouvernement d'un recul provisoire (report d'un an de l'expulsion), il est significatif du fait qu'il est entièrement dans les mains du mouvement ouvrier d'interdire toute expulsion.

Dernière minute: la puissance des manifestations du 4 octobre montre que la force existe chez les travailleurs pour organiser une puissante manifestation à l'Assemblée nationale pour interdire à la "majorité" UMP d'adopter le budget anti ouvrier du gouvernement. La responsabilité des dirigeants syndicaux est entière.


A BAS LE DECRET SUR LES REMPLACEMENTS

Les directions syndicales (Snes FSU, Snetaa, Unsa-éducation CGT FO…) doivent se prononcer clairement et nationalement:

Boycott des réunions de préparation des protocoles sur les remplacements.

Boycott des Conseils d'administration destinés à l'adoption du protocole sur les remplacements.


Intervention d'un représentant Front unique au CDFN des 20 et 21 septembre sur la question des "remplacements".


Camarades,

Le gouvernement Chirac - De Villepin met aujourd'hui en place la loi Fillon de destruction de l'enseignement public votée au printemps dernier. Je voudrais insister sur le décret relatif aux remplacements qui, à mon avis, occupe une place tout à fait particulière.

Dans les collèges et les lycées, le décret sur les remplacements des enseignants absents est massivement rejeté par les collègues. L'application d'un tel décret serait un coup d'une grande importance porté au statut des enseignants, mais au-delà, de tous les personnels de la fonction publique. Nous savons ce qui est en jeu. C'est l'atteinte à la monovalence, c'est la flexibilisation des horaires, la transformation des collègues en employés du proviseur et du Conseil d'Administration, et non plus en fonctionnaires d'Etat.

De façon complémentaire, le décret qui modifie les CA, paru au JO du 11 septembre explique: "dans les lycées technologiques ou professionnels, sur proposition du chef d'établissement, à titre expérimental et pour une durée maximale de 5 ans, décider que son président peut être désigné parmi les personnalités extérieures à l'établissement siégeant en son sein …"! Les collègues ne seraient donc plus des employés de l'éducation nationale mais seraient employés par une personne extérieure, voire par le patron local!!!

Qu'on ne se le cache pas, nous savons très bien comment le gouvernement entend s'y prendre. D'ailleurs le très "laïc" De Robien nous a adressé une lettre dans laquelle il précise la méthode avec laquelle il entend détruire le statut des enseignants: "Cette question [des remplacements] a fait l'objet d'une intense concertation que j'ai menée avec les organisations syndicales. J'ai approuvé leur souhait d'organiser librement et dans la concertation au sein des établissements du second degré ces remplacements […]. Cette concertation devra aboutir pour la fin de l'année 2005".

C'est très éclairant. C'est donc dans chaque établissement, en élaborant un protocole ensuite entériné par le Conseil d'administration que doit s'appliquer le décret sur les remplacements.

Alors, lorsque dans un communiqué de presse début septembre la direction du Snes affirmait que "Les enseignants ne seront pas dupes de ces belles paroles", voulait-elle parler du traditionnel pot de crème servit au début de la lettre par le ministre, ou de l'hommage rendu aux dirigeants syndicaux? Les enseignants mesurent clairement le sens des affirmations du ministre.

Peut-on affirmer comme il est écrit dans l'Université Syndicaliste du 17 septembre "Refusons les remplacements de Robien" et expliquer deux lignes en dessous qu'il faut un remplacement efficace: "des solutions diversifiées peuvent être élaborées, fondées sur le volontariat ou l'ouverture de discussion sur le remplacement"? En gros, ce que souhaite le ministre.

De même, dans le document FSU qui vient de nous être distribué, et qui est intitulé "La rentrée en douze points", on peut lire à ce sujet: "Certes, le problème est bien réel: il faut assurer les remplacements des enseignants absents"!! Le gouvernement n'a pas le moindre souci pédagogique! Son seul but est de détruire le statut des enseignants et de réduire la qualité de l'enseignement dispensé aux élèves. Doit-on continuer à répondre aux souhaits du gouvernement? Les collègues attendent une position nationale, de la FSU demandant le boycott des réunions visant à l'élaboration du protocole et des CA chargés d'avaliser le protocole.

Au contraire, pour enrayer le train des défaites successives depuis 2002, il est plus que jamais temps de rompre avec le gouvernement, c'est pourquoi le CDFN d'aujourd'hui doit prendre cette position.

Dans le Puy de Dôme, circule une pétition: "Non aux remplacements "Fillon " dans laquelle ont pris place plusieurs syndicats de la FSU. Elle indique clairement:

Pas de participation à l'élaboration du "protocole" de remplacement. Retrait définitif de ce décret.

Comment comprendre que cette position ne soit pas la position nationale de notre fédération?

Motion Front unique: décrets loi Fillon.

Le CDFN de la FSU considère que la loi d'orientation Fillon adoptée au printemps dernier est une loi de destruction de l'enseignement public. Il considère donc que les décrets d'application de cette loi, en particulier le décret relatif aux remplacements des absences dans le secondaire, sont un très sérieux coup porté au statut des enseignants, mais au-delà aux statuts des personnels de la toute fonction publique.

Le CDFN se prononce donc pour le retrait immédiat de tous les décrets d'application de la loi Fillon.

Le CDFN constate par ailleurs que le gouvernement entend faire appliquer le décret "remplacements" dans chaque établissement, sous la responsabilité du chef d'établissement.

En conséquence, il se prononce pour le boycott:

- Des réunions visant à élaborer le protocole sur les remplacements.

- Des Conseils d'administration chargés d'entériner le protocole.


La FSU s'adresse à l'ensemble des fédérations syndicales (UNSA éducation, CGT éducation, SNCL FO) pour qu'elles prennent clairement et nationalement une telle position.

Pour: 3 Contre: 68 Abstentions: 20 nppv: 13


Dans plusieurs établissements, des motions d'assemblée générale ou d'heure d'information syndicale s'adressant aux directions nationales des syndicats ont été adoptées dans ce sens. C'est le cas dans les lycées de Briey (Meurthe et Moselle), Bristol de Cannes, Montdory de Thiers, Sidoine Apollinaire de Clermont Ferrand, Virlogeux de Riom, dans les collèges Jeanne d'Arc de Clermont-Ferrand et T. de Chardin de Chamalières. Vous pouvez les consulter sur notre rubrique: On nous communique.

Partout, intervenons de sorte que soient adoptées de telles prises de positions envoyées aux directions nationales des organisations syndicales.


Intervention de Roland MICHEL dans le cadre du débat général mardi 20 en matinée

L'adresse de Sarkozy aux préfets leur indiquant qu'ils avaient une "obligation de résultats" en matière d'expulsions de travailleurs immigrés est un concentré de ce gouvernement et de sa politique. Entre cette prose et la politique de Le Pen, la nuance est mince. Mais y a-t-il un seul domaine de l'action du gouvernement qui ne soit pas dicté par la violence destructrice des acquis ouvriers?

N'est ce pas d'abord le cas des ordonnances Villepin et de ce qui en constitue le centre: le Contrat Nouvelle Embauche?

N'est ce pas le cas de l'organisation de la chasse aux chômeurs, de la liquidation du monopole de l'ANPE, du droit donné aux ASSEDIC, donc aux représentants patronaux en son sein de décider de la suspension des allocations chômage?

N'est ce pas le cas de la réforme fiscale du gouvernement Chirac Villepin de réduction massive de l'impôt des riches?

N'est ce pas le cas encore de toute la politique contre le droit à la santé: déremboursement, remise en cause des qualifications des personnels, préparation d'une loi de financement de la Sécurité Sociale sur la base d'un budget qui ne peut signifier que l'asphyxie de l'hôpital public?

Il y a une première question: pourquoi après le 29 Mai où les travailleurs ont massivement dit: Non à Chirac? Mais au soir du 29 Mai tous les dirigeants des organisations ouvrières leur ont expliqué: le changement du gouvernement n'est pas à l'ordre du jour; ce qui est à l'ordre du jour, c'est un "changement de cap" de ce gouvernement. Et l'éditorialiste de l'US de juin créditait même le nouveau ministre -De Robien - de "commencer à répondre aux aspirations qui se sont fait jour au printemps dernier". De qui se moque t-on?

Et aujourd'hui ce qui serait à l'ordre du jour, ce serait - c'est ce qu'indique la plate forme pour le 4 - la négociation avec ce gouvernement dont on pourrait obtenir de "nouvelles conquêtes"? Mais où conduit la politique de "concertation"? Où conduit-elle en Allemagne où quelques mois après que les directions syndicales avaient " négocié " les réductions de salaire, les augmentations horaires à Mercedes, à Volkswagen, Siemens "pour sauver l'emploi", le patronat de ces mêmes entreprises annonce la perspective de nouveaux plans de milliers de licenciements?

Mais n'est ce pas la même leçon en France? La concertation avec de Robien sur les remplacements a conduit celui-ci à se féliciter avec le plus grand cynisme et à indiquer que son décret remplacement ne fait que répondre à une préoccupation exprimée par les directions syndicales!

La concertation avec le gouvernement dans le cadre des Etats Généraux de la Recherche a pavé le chemin du gouvernement pour la présentation de son projet de loi!

Et il faudrait continuer?

Il faudrait participer à la concertation qui, après l'interruption cet été, va reprendre, avec Jacob, sur la liquidation du statut de la fonction publique?

Il faudrait participer au Conseil d'orientation pour l'Emploi où les dirigeants syndicaux sont invités à la cogestion des prévisions d'effectif, c'est-à-dire aux plans de licenciements?

Il est plus que temps de rompre avec cette orientation désastreuse qui a conduit au fait que depuis 2002, pas une seule offensive du gouvernement n'a été seulement enrayée.

Les dirigeants syndicaux appellent à une journée d'action le 4 octobre.

Il ne fait aucun doute que ce qui est à l'ordre du jour, c'est le combat dans l'unité de toute la classe ouvrière. Mais sur quelles bases?

-Pour défaire le gouvernement ou pour la concertation avec lui comme le propose la plate forme du 4?

-Pour l'abrogation des ordonnances ou pour leur mise en musique dans le cadre du Conseil d'Orientation pour l'Emploi?

-Pour interdire l'expulsion des travailleurs immigrés ou pour de "bons procès" organisant "légalement" leur expulsion?

-Pour interdire à la majorité UMP d'adopter le budget 2006 par la manifestation massive à l'appel des organisations syndicales à l'Assemblée nationale ou pour aller voir "courtoisement" chaque député UMP pour lui demander une "amélioration" du budget?

Voilà les questions qui nous sont posées. Et la seule réponse conforme aux intérêts des travailleurs est: rompre avec le gouvernement! Organiser l'affrontement avec lui pour le vaincre!

Intervention de Denis BERNARD le mercredi 21 au matin: présentation de la motion budget.

Le projet du budget du gouvernement CHIRAC DE VILLEPIN SARKOZY est limpide: il concentre toute la politique de ce gouvernement et il s'agit d'un budget de classe contre les fonctionnaires ; il s'agit de supprimer des milliers de postes statutaires: déjà 3000 suppressions sont annoncées dans le secondaire et même s'il y a 1000 créations de postes dans le primaire, cela ne compense pas, loin de là, l'augmentation des effectifs. Bien entendu cela ne concerne pas que l'éducation nationale: la grande majorité des corps de fonctionnaires sont touchés par ces suppressions: 2848 au ministère de l'économie et des finances, 1773 à l'équipement sauf et bien sûr ce n'est pas neutre les effectifs de police et de gendarmerie vont augmenter!!!

Toutes ces suppression de postes ne vont pas être sans conséquence pour nos collègues: dans le primaire les effectifs par classe augmentent, l'accueil en maternelle des 2 ans est en chute libre, les postes d'enseignants spécialisés pour les enfants en difficulté sont supprimés, les remplacements de courte durée ne seront plus entièrement effectués faute de postes suffisants en remplaçant .Dans le secondaire c'est le même scénario et le décret sur les remplacements est aussi en lien avec ces suppressions de postes permettant d'économiser des postes de remplaçants .Et à propose de ce décret ce n'est pas, comme l'a dit Gérard Aschieri, un problème catégoriel, un problème de syndicat national; quand 24h à l'avance, un prof peut voir son emploi du temps changé,ses horaires augmenter et que le CA peut avoir un droit de regard sur son travail:cela est une attaque contre son statut, et touche l'ensemble des statuts de fonctionnaires, et concerne donc au plus haut point la FSU.

Mais tout ceci n'est qu'un avant goût de ce qui nous attend: déjà la majorité UMP à l'assemblée nationale réclament plus de suppressions mais surtout la mise en place de LOLF va permettre une augmentation de ces suppressions et d'ailleurs c'est bien là son but avoué. Parallèlement à la suppression des postes statutaires, De Robien annonce la création de milliers de postes de vacataires: sous payés, corvéables à merci, sans statut, surexploités. Personne ne peut se féliciter de ce remplacement .Par exemple dans le primaire le gouvernement refuse de créer des postes de P.E. nécessaire pour effectuer les décharges des directeurs mais il crée les E.V.C.: emplois d'éducation et vie scolaire qui, entre autre, aideront les directeurs non déchargés actuellement.

Dans le même temps, le gouvernement annonce une baisse des impôts sur le revenu de l'ordre de 3,5 milliards dont les principaux bénéficiaires seront les classes aisées .Il s'agit donc bien d'un budget de classe et il va de soi que dans cette logique, notre pouvoir d'achat va baisser, car c'est bien le budget qui détermine les dépenses et les salaires liés aux fonctionnaires et si on diminue les recettes... c'est bien nous qui allons subir les diminutions des dépenses.

Face à cette attaque massive la FSU ne peut se contenter d'énumérer les postes supprimés, d'écrire une seule phrase dans le texte action, d'appeler à des journées de grève sans perspective: en clair attendre que le budget soit voté.

C'est maintenant que la FSU doit s'opposer à ce budget et pour l'empêcher d'être voté elle doit appeler à une manifestation massive en direction de l'Assemblée nationale, au moment du débat sur le budget et s'adresser aux autres organisations de fonctionnaires pour qu'elles fassent de même.

C'est le sens de la motion "budget" présenté par Front Unique.

Motion Front Unique: Budget

En octobre 2005, l'Assemblée nationale UMP est chargée d'adopter un budget dont on connaît déjà les conséquences. Dans la fonction publique, ce sont des milliers de suppressions de postes (3000 dans l'enseignement secondaire ; 2848 au ministère de l'économie et des finances ; 1733 à l'équipement ; 1136 dans l'agriculture, etc …) alors que 1500 postes de policiers et gendarmes seront créés!

Dans le même temps, le gouvernement de Villepin annonce des réductions massives d'impôts pour les grosses fortunes (passage de six à quatre tranches avec réduction du taux d'imposition pour toutes, plafonnement du montant des impôts directs à 60% des revenus, …).

De Robien annonce, en lieu et place des postes statutaires nécessaires - 20000 précaires hors statut surexploités dans les établissements scolaires.

Ce budget prépare le blocage des salaires et accentue la réduction du pouvoir d'achat des fonctionnaires.

En conséquence, le CDFN adopte une position claire:

Création des postes statutaires nécessaires! Non aux contrats d'aide à l'emploi de Robien.

A bas le budget 2006!

Il s'adresse aux autres fédérations de fonctionnaires pour organiser, dans l'unité, une manifestation massive, en direction de l'Assemblée nationale, au moment du débat sur le budget pour lui interdire de le voter.

Pour: 3 Contre: 86 Abstention: 9 nppv: 6

Intervention de Roland MICHEL sur la motion présentée par la direction de la FSU et de présentation de la motion Front Unique: "Aucune expulsion de travailleurs et de jeunes immigrés!"

Je voudrais dire en deux mots ce que l'on peut penser de la motion présentée par Gérard Aschiéri. Il suffit de remarquer ce qu'il n'y a pas: il n'y a pas l'exigence d'abrogation des ordonnances et du CNE! Il n'y a pas l'exigence de retrait du projet de budget 2006! Par contre il y a la demande de négociation d'une loi d'orientation sur la recherche que le gouvernement prépare!

Je voudrais maintenant en venir à la présentation de notre motion sur la défense des travailleurs immigrés.

L'expulsion des travailleurs immigrés est partie prenante de l'offensive générale du gouvernement contre toute la classe ouvrière. L'offensive est la plus brutale sur la fraction la plus fragile, la plus dénuée de protections collectives et de droits qu'est la partie immigrée du prolétariat. Voilà pourquoi la défense des travailleurs immigrés ne peut en aucun cas se faire sur le terrain "compassionnel" mais sur le terrain de la défense des intérêts de classe.

Sur cette question, comme sur les autres, la question est: demandons nous à Chirac Villepin Sarkozy de "changer de politique", d'assurer la protection des travailleurs immigrés, leur droit au logement comme le fait l'appel à la manifestation du 15 Octobre qui demande à l'Etat de faire son devoir?! Mais l'Etat, ce n'est rien d'autre que l'Etat policier auquel Sarkozy a indiqué quel était son "devoir"; réaliser à 100% les quotas d'expulsions en annonçant la prochaine création d'une police de l'immigration!

C'est au mouvement ouvrier qu'il appartient d'assurer la protection de la partie immigrée du prolétariat et de la jeunesse!

Les organisations syndicales en ont parfaitement les moyens: elles connaissent les heures de départ des charters dans lesquels le gouvernement embarque par dizaines les familles d'immigrés. Elles connaissent les logements vides à Paris dans lesquels les familles peuvent être logées.

Les syndicats existent dans les aéroports où il y a des aiguilleurs du ciel, des pilotes, des personnels navigants et au sol sans lesquels les avions ne peuvent partir. Qu'ils appellent au boycott de ces avions! Je remarque qu'en se rendant à Roissy, c'est dans ce sens que voulaient aller les enseignants et lycées d'Epinay qui ont contraint le gouvernement à reporter l'expulsion de Guy, le lycéen camerounais.

Alors, si le mouvement ouvrier donne une telle consigne, organise ce boycott, nul doute que les travailleurs et particulièrement la jeunesse seraient prêts à répondre massivement à l'appel pour une grande manifestation nationale à Paris sur le mot d'ordre: aucune expulsion!

C'est le sens de notre motion.

Motion Front Unique
A bas les expulsions de travailleurs et jeunes immigrés!

Tout récemment des familles entières de travailleurs immigrés étaient décimées par les incendies qui ravageaient les immeubles où ils étaient entassés dans des conditions d'insécurité épouvantables: c'est le résultat de toute la politique du gouvernement de liquidation du logement social, des salaires de misère et des loyers prohibitifs qui interdisent aux familles ouvrières de se loger décemment.

Le gouvernement Chirac Villepin Sarkozy a décidé de répondre à la situation en expulsant des milliers d'immigrés en situation dite "irrégulière", en jetant à la rue, par l'expulsion policière, d'autres travailleurs immigrés qu'ils soient en situation "régulière" ou "irrégulière". C'est ce dont témoigne l'adresse de Sarkozy aux préfets leur donnant ordre de réaliser par tous les moyens les quotas d'expulsion prévus par le gouvernement. C'est ce dont témoigne les discours de Baroin sur la remise en cause du "droit du sol".

Le mouvement ouvrier, les organisations syndicales ont les capacités d'interdire au gouvernement d'expulser les travailleurs immigrés, de boycotter en particulier le départ des avions ramenant de force les immigrés dans leur pays d'origine.

Le CDFN de la FSU s'adresse aux confédérations CGT et Force Ouvrière pour leur proposer le Front Unique en défense des travailleurs et des jeunes immigrés:

-Aucune expulsion!

-Manifestation nationale de toute la classe ouvrière et de la jeunesse sur cet objectif!

-Boycott par les organisations ouvrières elles même du départ de tous les charters affrétés par le gouvernement pour expulser les travailleurs immigrés.

Pour: 10 Contre: 46 Abstentions: 40 nppv: 8



Motion présentée par le courant Front Unique (Roland MICHEL) au BDFN du 30 Mai

Le BDFN de la FSU réuni le lendemain du référendum du 29 Mai constate:

Malgré l'intervention massive des médias aux ordres, malgré l'intervention massive de Chirac lui-même donnant à ce référendum le caractère d'un plébiscite, l'immense majorité des ouvriers, des employés, plus généralement des travailleurs et de la jeunesse ont infligé une défaite cinglante au gouvernement de Chirac, à sa "majorité" parlementaire UMP UDF.

Il ne s'agit pas seulement d'un NON à la prétendue "constitution" européenne, bien que les travailleurs aient clairement apprécié celle-ci pour ce qu'elle était: une nouvelle arme dans les mains des différents gouvernements d'Europe pour concasser les conquêtes et droits ouvriers.

Il s'agit d'abord d'un NON à Chirac.

Le BDFN de la FSU ne peut entretenir la moindre illusion sur le fait que le gouvernement Chirac flanqué d'un nouveau premier ministre puisse faire demain une politique qui ne soit pas au service du capital financier: non seulement parce que toute la politique du gouvernement de Chirac depuis 2002 témoigne du contraire, mais plus particulièrement parce que dans un passé récent sa défaite aux régionales ne l'a nullement empêché quelques semaines plus tard de faire adopter par sa "majorité" la contre réforme de la Sécurité Sociale, la privatisation d'EDF GDF par exemple.

Il n'est pas d'autre manière d'en finir avec la politique de Chirac que d'en finir avec Chirac lui même, son gouvernement, sa prétendue "majorité" UMP UDF à l'Assemblée.

Aucun travailleur ne peut accepter qu'après cette cinglante défaite continuent à s'appliquer la loi Fillon, la loi Morange d'allongement du temps de travail, la loi Borloo de liquidation du monopole de l'ANPE, de développement de l'Apprentissage au détriment de l'Enseignement technique et professionnel public, la chasse aux immigrés notamment.

Aucun travailleur ne peut accepter qu'un gouvernement Chirac puisse continuer dans le sens de la liquidation du statut de la Fonction Publique, du Code du Travail, de privatisation de la Recherche Publique.

Le BDFN de la FSU décide en conséquence que la FSU rompt toute concertation avec ce gouvernement. Elle refusera de même toute concertation avec un prochain gouvernement Chirac, clairement illégitime. Il s'adresse à la CGT et à FO pour qu'elles adoptent la même position.

Il s'adresse à l'ensemble des organisations du mouvement ouvrier (partis et syndicats) pour l'organisation d'une puissante manifestation à l'Assemblée Nationale rassemblant par centaines de milliers les travailleurs, sur le mot d'ordre: dehors CHIRAC, son gouvernement, son Assemblée UMP UDF . Il s'adresse en particulier immédiatement dans ce sens aux confédérations CGT et Force Ouvrière, au Parti Socialiste et Parti Communiste Français.

Cette motion a été rejetée par le BDFN de la FSU suite à l'intervention notamment d'Etiennette Montanant qui a indiqué: "On ne peut demander immédiatement le départ du gouvernement et de Chirac tant qu'il n'y a pas d'alternative politique" et de Gérard Aschiéri: "Ce n'est pas le rôle d'un syndicat de demander le départ du gouvernement".

A noter qu'ont voté contre, outre la direction de la FSU, les courants Ecole Emancipée(LCR) et PRSI (PT), le courant Emancipation n'étant pas représenté.

On notera que la motion de la direction de la FSU (voté unanimement sauf les représentants FU et PRSI) se prononce ainsi: "Le président et le gouvernement doivent entendre et faire sans attendre les gestes nécessaires qui prennent en compte les revendications". Remarquons que dans la discussion Duharcourt (SNESup) a jugé "surréaliste" de faire une telle demande après ce qui s'est passé en particulier en 2004. En toute cohérence, cela ne l'a d'ailleurs pas empêché de la voter!


Une liste Front Unique candidate au renouvellement du Bureau départemental du SNES de Meurthe et Moselle

Résultats:

Inscrits: 819
Votants: 409

Blancs et Nuls: 26
Exprimés: 383

UA 279
EE 90
Front Unique: 14 (3,66% des voix)

A noter que nous avons pu, cette fois réunir le nombre de candidats nécessaires contrairement aux élections précédentes



Motions présentées à la CA du Snes de l'Académie de Clermont, 24 juin 2005

Motion Front Unique: Non aux ordonnances

Le 29 mai, les travailleurs n'ont pas seulement exprimé leur rejet de la prétendue "constitution européenne", ils ont dit clairement "Non à Chirac", et ce fut une défaite cinglante pour celui-ci. Malgré sa défaite, le gouvernement Chirac Villepin Sarkozy a annoncé par la bouche de de Villepin son intention non seulement de continuer mais même d'amplifier la déferlante anti-ouvrière. Ce gouvernement, au nom de la "politique pour l'emploi" entend détruire le code du travail, ainsi que le code de la Fonction Publique. Il entend le faire en légiférant par ordonnances, expression la plus achevée de ce qu'est le fonctionnement de la 5ème république.

Le 28 juin, Chirac et de Villepin ont décidé de faire discuter par le Parlement la loi d'habilitation par laquelle celui-ci doit décider de se faire hara-kiri, c'est-à-dire de donner tout loisir au gouvernement de faire adopter son plan par ordonnances pendant l'été.

La CA du SNES de l'Académie de Clermont-Fd s'adresse aux directions nationales du SNES, de la FSU:

Il est encore temps: appelez à organiser, dans l'unité, avec la CGT et FO, une manifestation massive à l'assemblée Nationale au moment de la discussion de la loi d'habilitation:

· Contre les ordonnances, expression du "coup d'Etat permanent" qu'est la 5ème république.

· En défense inconditionnelle du Code du travail.


Pour: 2; abstentions: 5; contre: 18


Motion Front Unique: Remplacements

Les propos du Ministre de Robien, Ministre du gouvernement Chirac Villepin Sarkozy le montrent: Le gouvernement n'a reculé en rien sur les décrets d'application de la loi Fillon, notamment sur les remplacements des absents par les collègues de l'établissement. De Robien affirmait même à ce sujet le 16 juin:

"Après les concertations que le Ministre a commencé à conduire avec les représentants des personnels et des parents d'élèves, un décret sera pris prochainement: sa mise en œuvre reposera sur le volontariat, sur l'incitation et, à défaut, sur l'obligation, dans le cadre de chaque établissement, d'opérer les remplacements nécessaires."

Le Ministre déclarait par ailleurs le 8 juin aux responsables syndicaux qu'il recevait, "les tensions ont été telles qu'on ne peut passer en force.". Il indiquait par-là la nécessité pour le gouvernement de la participation des dirigeants syndicaux à la concertation pour faire passer sa réforme.

Ce que veulent les collègues aujourd'hui, ce n'est pas un syndicat qui négocie avec le Gouvernement Chirac la mise en œuvre de la loi Fillon.

Ce pour quoi se sont massivement mobilisés les lycéens, ce que veulent les enseignants, c'est le retrait pur et simple de la loi Fillon, et non sa mise en œuvre "expérimentale".

La CA du SNES se prononce:

· Abrogation de la loi Fillon!

Et par conséquent:

· Aucune concertation sur l'élaboration des décrets de mise en œuvre de la loi Fillon!

En particulier, la CA du SNES demande à la direction nationale de prendre position publiquement:

· Aucun remplacement ne doit être assuré en sur-service par les collègues de l'établissement.

Pour: 4; abstentions: 2; contre: 19


CDFN DE LA FSU DES 17 ET 18 MAI 2005:

UN VOTE: "LA FSU appelle à voter NON au référendum du 29 Mai"

Pour: 65; Contre: 43; Abstentions: 5; refus de vote: 12

A L'ENCONTRE DE CE VOTE, UNE DECISION: La FSU ne donnera aucune consigne de vote!

Présentation

Pour tout syndiqué de base de la FSU, il y a quelque chose d'incompréhensible: alors que 60% des membres du CDFN de la FSU se sont prononcés pour que la FSU donne clairement la consigne de vote NON au référendum du 29 Mai, c'est la position de la minorité de non consigne de vote (position minoritaire défendue par ailleurs par Aschieri, secrétaire général de la FSU, Boisseau, secrétaire général du SNES, Moindrot, secrétaire général du SNUIPP) qui va prévaloir. Et ceci en toute légalité du point de vue du fonctionnement de la FSU! En effet pour sceller l'alliance d'Unité et Action et de l'Ecole Emancipée, à la création de la FSU avait été imposée la règle des 70%: il faut 70% de voix pour qu'une décision soit adoptée! On voit mieux à quoi cela sert aujourd'hui; à savoir permettre que même lorsque l'appareil dirigeant est minoritaire (et il est encore bien plus minoritaire parmi les syndiqués qu'il ne l'est au sein du CDFN) sa position prévale!

Il se trouve qu'en même temps qu'avait lieu cette entourloupe au CDFN de la FSU, Monique Vuaillat éclairait publiquement assez crûment la position existant dans certaines sphères de l'appareil: libre de tout contrôle des syndiqués, Vuaillat, chef de file d'Unité et Action pendant quelques décennies, ancienne secrétaire nationale du SNES et de la FSU appelle carrément à voter Oui au dit référendum.

Il est une chose qui apparaît comme le nez au milieu du visage: qu'ils appellent à voter Oui comme Vuaillat, qu'ils se prévalent de la prétendue "indépendance" du syndical par rapport au politique comme Thibault ou Aschieri pour rejeter toute consigne de vote, ils ont surtout peur que les travailleurs se saisissent d'une éventuelle victoire du NON pour en finir avec Chirac, son gouvernement, sa "majorité" UMP.

Le courant Front Unique a expliqué que le contenu que donneraient les travailleurs au vote Non, c'est évidemment celui du Non à Chirac. En conséquence de quoi nous avons présenté une motion demandant que la FSU se prononce pour le vote Non, c'est-à-dire Non à Chirac (voir plus loin). Cette position est celle du seul courant Front Unique, pas un seul des autres courants ne remettant en cause l'existence du gouvernement Chirac. Mais nous ne mettons aucune condition à ce que la FSU appelle à voter NON. C'est pourquoi nous avons voté la motion présentée par PRSI (courant du "Parti des Travailleurs" dans la FSU) qui se prononçait pour un tel appel même si ce courant ne songe pas une seule seconde à remettre en cause l'existence du gouvernement.

Bien sûr à 11 jours du vote, la question du référendum est décisive. Cependant, l'offensive du gouvernement ne connaît aucune interruption. Au grand galop, Fillon met en place la loi Fillon dès la rentrée 2005: socle commun au collège, mise en place des " lycées des métiers " introduisant massivement l'apprentissage patronal au sein même des établissements techniques de l'enseignement public, liquidation de toute formation permanente sur le temps de travail (et en particulier des congés formation), généralisation de l'alternance en collège. Pour tout cela il a besoin de la participation des directions syndicales qui tout en disant que ces décrets ne vont pas du tout, se rendent comme un seul homme à toutes les convocations du ministre. Le courant Front Unique a combattu pour la rupture de la FSU, de ses syndicats de la concertation en vue de la mise en place de la loi Fillon.

Idem sur la question de la Fonction Publique où Dutreil par courrier à tous les fonctionnaires a annoncé que la liquidation des corps de la Fonction Publique devrait être effective en Décembre de cette année. Là aussi le courant Front Unique a combattu pour la rupture des fédérations de fonctionnaires avec la mise en place "concertée" de cette contre réforme.

Les mêmes raisons qui poussent l'appareil dirigeant à refuser toute consigne de vote sur le référendum la pousse à maintenir le lien avec le gouvernement sur la mise en œuvre de ses contre-réformes. Le combat pour submerger le dispositif de protection de Chirac le 29, dispositif dans lequel la "neutralité" des dirigeants de la CGT, de FO, de la FSU a une place décisive est le même combat que celui mené pour que ces mêmes dirigeants rompent le "dialogue social". Ce sont les travailleurs qui imposeront cette rupture et non, faut il le dire, la seule présentation de motions Front Unique que l'appareil appelle régulièrement à rejeter. Mais la position de notre courant vise à constituer dans ce but un point d'appui et un élément d'organisation et c'est pourquoi nous appelons à le renforcer.

Enfin, faisant vivre la tradition internationaliste du mouvement ouvrier qui considère que la lutte des travailleurs en France même est indissolublement liée à celle des peuples combattant le joug de notre propre impérialisme, nous avons présenté une motion pour le retrait des troupes impérialistes françaises en Afrique (en particulier au Togo et en Côte d'Ivoire), pour le soutien à l'exigence des masses togolaises que soit chassé le dictateur que soutient le gouvernement Chirac Raffarin Barnier.

Intervention d'Olivier ROUGERIE dans le débat général le mardi 17 au matin.

Aujourd'hui, il ne fait aucun doute que le gouvernement dirigé par Chirac est honni de la majorité des travailleurs. Pourtant, on peut s'étonner d'une chose: il continue sans relâche sa politique anti ouvrière, archi réactionnaire, qui fait sauter l'un après l'autre les acquis arrachés par la classe ouvrière à la Libération.

Les travailleurs, le 10 mars, en manifestant à près de un million avaient montré leur disponibilité à combattre cette politique. Les lycéens, en se mobilisant massivement sur le mot d'ordre très clair de retrait de la loi Fillon, montraient la nécessité d'en finir avec la politique du gouvernement. Hier encore, la large indignation des travailleurs devant le retour au travail gratuit, à la corvée, au moment où ce même gouvernement supprime par milliers les postes statutaires et les lits dans les hôpitaux publics, ouvrait une possibilité pour que le gouvernement soit affronté et battu. Mais ce que voulait éviter le gouvernement, il a une nouvelle fois réussit à le faire. Eviter que 13 jours seulement avant le référendum voulu par Chirac le 29 mai ne se réalise la grève générale contre la politique du gouvernement: Rien ne devait venir perturber la marche du gouvernement.

Parce que sur le référendum, les choses ne sont pas faites à l'avance:

Malgré le soutien entier de la direction Hollande du PS Malgré aussi le refus, dans l'état actuel des choses, de l'ensemble des directions syndicales CGT FO FSU de se prononcer pour le vote NON.

Comment a-t-il pu éviter que ne se réalise la grève générale ? La responsabilité des directions des organisations syndicales est ici première. Aucune d'entre-elles n'a appelé à la grève sur le seul mot d'ordre qui permette de faire reculer le gouvernement, à savoir, demander l'abrogation pure et simple de la loi du 30 juin 2004 qui instaure le travail gratuit. Si la FSU a appelé à la grève, ce n'est absolument pas sur ce terrain mais pour demander une "véritable solidarité".

L'accord SNCF est en ce sens une vraie merveille: présenté comme une victoire par les directions syndicales, les cheminots font désormais leur journée de solidarité sous la forme d'un travail gratuit d' 1 minute 52 secondes par jour! L'essentiel pour le gouvernement est ici que le principe du travail gratuit soit entériné et surtout que les cheminots n'aient pu se mettre en grève le 16 mai. Dans l'enseignement, le gouvernement avance au galop: la loi Fillon doit être mise en place dès la rentrée 2005. Dutreil, ministre de la Fonction publique avance lui aussi rapidement dans son projet de liquidation du statut qui doit être effectif dès le mois décembre 2005.

Comment peut-il avancer aussi rapidement ? A aucun moment les directions des organisations syndicales ne posent la question de rompre avec le gouvernement, mais au contraire participent à toutes les concertations qui permettent au gouvernement de mettre en œuvre sa politique réactionnaire.

Le CDFN a donc une responsabilité claire: celle de mandater la direction de la FSU pour:

- Qu'elle ne participe à a aucune discussion sur les décrets d'application de la loi Fillon, en commençant par boycotter le CSE du 16 juin 2005.

- Qu'elle décide aussi de boycotter toutes les réunions de concertation prévues dans les semaines qui suivent au ministère pour discuter de la liquidation du statut de la Fonction publique. A 11 jours du référendum, les choses sont maintenant très claires: Le CDFN doit décider de mandater la direction de la FSU pour qu'elle décide d'appeler à voter NON au référendum:

- NON à CHIRAC.

- NON à la prétendue "constitution européenne".


Intervention de Roland MICHEL dans le débat général le mardi17 Mai au matin.

Jack Lang, partisan du Oui, a déclaré: "le vote Non ne sera pas un Non à Chirac".

Bien sûr que si! Si les travailleurs votent NON le 29, ce sera certes pour rejeter la prétendue constitution européenne, mais surtout et d'abord parce qu'ils n'en peuvent plus et n'en veulent plus de ce gouvernement et de sa politique: du gouvernement due la liquidation des retraites, de la contre réforme de la Sécurité Sociale, de l'augmentation du temps de travail, du travail gratuit. Ils n'en peuvent plus de ce gouvernement qui au moment où ils les invitent à travailler gratuitement "pour les personnes âgées" programme la fermeture de 800 lits en gériatrie à l'Assistance Publique de Paris!

Alors, oui, si les travailleurs votent NON ils voteront NON à Chirac.

Mais pour qu'ils votent NON dans des proportions suffisantes pour l'emporter, il faut qu'ils soient appelés à voter NON par leurs organisations - en ce qui nous concerne la FSU - et appelés à voter NON à Chirac.

A cet égard je n'ai pas compris l'intervention de Drevon de l'Ecole Emancipée qui, après avoir déclaré que "la FSU doit se situer clairement dans le camp du NON" a dit ensuite que "la question n'est pas celle d'un appel à voter NON". Bien sûr que si!

Ce qui manque aujourd'hui pour défaire le gouvernement, ce n'est ni le rejet du gouvernement, ni même la volonté des travailleurs de se battre.

Le 20 Janvier, les fonctionnaires étaient appelés à l' "action". Ils ont fait grève massivement. Le 10 Mars les travailleurs étaient de nouveau appelés à l' "action". Ils ont manifesté à un million. Et le 16 Mai ils étaient encore mobilisés dans des proportions importantes.

Ce qui manque aux travailleurs, c'est un état major prenant les positions, les décisions permettant de défaire ce gouvernement. Prendre les positions nécessaires, c'est pour la FSU appeler à voter NON: NON à Chirac.

Mais cette prise de position est inséparable des positions que doit prendre la FSU sur tous les terrains où se mène l'offensive gouvernementale. Car le gouvernement ne ralentit pas la cadence. L'essentiel de la loi Fillon doit être adoptée dès la rentrée 2005. Et Dutreil annonce par mail aux fonctionnaires que la liquidation des corps doit être effective en décembre 2005.

Alors: peut on dire comme l'a dit Aschieri qu'on est pour l'abrogation de la loi Fillon - encore que si telle avait été réellement la position de la direction de la FSU cela aurait supposé une toute autre orientation que celle qui a été suivie ces dernières semaines et derniers mois!- et participer à toutes les concertations sur la mise en œuvre des décrets, et participer à la mise en œuvre des conseils pédagogiques?

Peut on continuer à se rendre tous les huit jours aux concertations Fonction Publique de Dutreil quand Dutreil annonce aussi clairement ses objectifs?

Non, on ne le peut!

Nous constatons que la CAN du SNASUB s'est prononcé pour la non participation à la concertation "Fonction Publique". Nous constatons que le SNESUP et le SNCS ont décidé de ne pas continuer à se rendre aux concertations d'élaboration de la LOPRI (Loi d'Orientation Recherche). Nous considérons que ces premiers pas correspondent à l'intérêt des personnels.

Le CDFN doit quant à lui décider: boycott de la concertation sur les décrets d'application de la loi Fillon., boycott du Conseil Supérieur de l'Education du 16 Juin; boycott de la concertation Fonction Publique et du Conseil Supérieur de la Fonction Publique.

Intervention de Roland MICHEL sur "l'Europe" mercredi 18 matin

(…)
S'agissant du 29 Mai, j'ai lu ce matin dans la presse une déclaration de Martine Aubry, disant: "Nous appelons à voter OUI avec la plupart des syndicats".

Il est tout à fait clair qu'elle ne pourrait sûrement pas faire une déclaration de ce genre si les dirigeants syndicaux appelaient à voter NON.

Mais la direction de FO n'appelle pas à voter NON.

Mais la direction de la CGT - quoiqu'on en dise, ici ou là - n'appelle pas à voter NON.

Mais la direction de la FSU n'appelle toujours pas à ce jour à voter NON.

Il est très étrange d'entendre Bernard Boisseau dire à cette tribune que l'appel de la FSU au vote NON serait "contre productif". Qu'a-t-il voulu dire: que si la FSU appelait à voter NON, cela pousserait les collègues… à voter OUI? Mais quelle idée se fait il donc des collègues? Et quelle étrange représentation a-t-il des rapports entre la fédération et les personnels? Mais peut être Bernard Boisseau ne croit il pas ce qu'il dit lui-même.

Pour que les travailleurs votent massivement NON, il faut indiquer les enjeux. Il faut dire qu'il s'agit de défaire Chirac.

Le 4 pages de la FSU est assez étonnant. Non seulement, il ne comprend aucun appel à voter NON mais il n'y a pas un mot sur le gouvernement Chirac Raffarin qui n'est pas même évoqué… Et le texte que nous soumet aujourd'hui Gérard Aschieri a les mêmes caractéristiques.

Et j'ai lu dans la presse un texte intitulé "Propositions pour une relance européenne" d'appelants à voter NON qui commencent par déclarer qu'on peut voter NON , qu'il n'y aura pas de "chaos institutionnel", et que tous les textes actuellement en vigueur s'appliqueront… jusqu'en 2014! Etrange argumentation que celle qui consiste à dire: Votez Non et cela ne changera rien!

Les travailleurs ne peuvent aller voter NON que pour en finir avec l'offensive contre l'Ecole, contre la Sécurité Sociale, contre le Code du Travail et les garanties collectives, contre le statut de la Fonction Publique. Ils ne peuvent voter NON que pour défaire Chirac et son gouvernement. C'est ce que propose la motion Front Unique.

Intervention de Mireille Schneider le mercredi 18 mai après midi (motions "Décrets d'application de la loi Fillon" et "Assistants pédagogique").

Hier, j'ai participé à la commission "Education" et entendu les rapporteurs expliquer que le contenu des décrets d'application durcissait la loi Fillon. Pas un seul des intervenants n'y a ensuite trouvé des aspects positifs.

L'école que nous prépare Fillon sera sélective, élitiste, discriminatoire et exclura en masse les enfants d'ouvriers vers l'apprentissage.

L'école maternelle est menacée. Les RASED sont supprimés en primaire.

Les dispositifs dérogatoires s'empilent.

Le contrat de réussite éducative organisera la sous-traitance d'une mission d'enseignement par les collectivités locales, hors du temps scolaire.

Comme le système scolaire doit alimenter les 500 000 places d'apprentissage de la loi de cohésion sociale, il faut justifier, par la philosophie des compétences et du mérite, la déscolarisation massive de milliers de jeunes pour les obliger à s'y orienter. La création des unités de formation par apprentissage dans les lycées publics, la "labellisation" des lycées des métiers où se côtoieront des jeunes sous statut scolaire, en alternance et des apprentis vont dans le même sens.

En parallèle à la loi Fillon le ministre Dutreil s'attaque aux statuts des enseignants qu'il faut casser pour avancer dans la destruction de l'école.

Il nous faudra nous plier aux projets, à la polyvalence, aux diktats des futurs conseil pédagogiques, nous concentrer sur les fondamentaux et sous-traiter les enseignements secondaires aux futurs assistants pédagogiques.

Quelques précisions sur ce nouveau statut précaire en préparation: recrutés à bac plus deux; sur contrats à mi-temps d'environ 9-10 heures hebdomadaires (soit un temps de travail calqué sur la durée de service des enseignants); présélectionnés par une commission où siège un IPR puis recrutés par le chef d'établissement; leur mission sera de l'aide ponctuelle relative à un champ disciplinaire, aux questions méthodologiques en passant par le tutorat à l'exclusion de tâches de vie scolaire.

Ces futurs assistants pédagogiques préfigurent une nouvelle catégorie de sous professeurs précaires voués à compenser la suppression par milliers des postes statutaires d'enseignants. Comment s'opposer à ces décrets?

Les rapporteurs proposent l'écriture d'un mémorandum sur l'apprentissage et renvoient l'action à la rentrée c'est-à-dire lorsque les décrets s'appliqueront!

Ils réaffirment à la fois la nécessité d'exiger l'abrogation de la loi Fillon tout en affirmant la participation aux commissions ministérielles de mise en œuvre de ses décrets d'application. Le prétexte serait d'empêcher le pire! Mais, camarades, le pire est déjà là!

A l'inverse de votre argumentaire, c'est justement en participant à ces réunions dont l'objectif est, et n'est que, la mise en application de la loi que vous contribuerez, au contraire, à sa mise en œuvre.

Fillon a besoin de votre présence à sa table mais n'a cure de ce que vous pourrez y dire ou voter.

Rappelez-vous, camarades, en décembre 2004, au conseil supérieur de l'E.N., vous avez voté contre le projet de loi Fillon avec les autres fédérations syndicales. Le lendemain, le ministre affirmait: "la procédure de consultation a eu lieu, maintenant on applique!"

A l'inverse, camarades,

- vous devez boycotter ces tables de discussion des décrets d'application en commençant par la réunion au conseil supérieur de l'E.N. du 16 juin 2005

- vous devez appeler les enseignants du secondaire à boycotter les futurs conseils pédagogiques

- vous devez refuser toute forme de discussion sur le statut des assistants pédagogiques, refuser leur recrutement et exiger au contraire, la création de postes statutaires d'enseignants.

Intervention de Roland MICHEL Présentation de la motion contre la présence de l'impérialisme français et de ses troupes en Afrique.

C'est le devoir internationaliste de la FSU de se prononcer contre la présence de l'impérialisme français en Afrique, en soutien aux masses africaines qui tentent de secouer le joug des dictatures aux ordres de l'impérialisme français.

Au Togo, l'impérialisme français a soutenu pendant des décennies le tyran GNASSINBE, massacreur du peuple togolais. Le pillage du Togo alimentait les caisses du parti gaulliste notamment.

A la mort du tyran, le "parlement" aux ordres a modifié la constitution pour permettre au fils du tyran de succéder à son père avec la bénédiction de l'impérialisme français.

La mobilisation des masses togolaises a contraint à l'organisation d'élections.

Les "élections" ont eu lieu. Barnier leur a aussitôt accordé un brevet de régularité démocratique. Mais on a vu à la télévision les troupes du tyran Fauré pénétrer dans les bureaux de vote, en chasser les scrutateurs, s'emparer des urnes et les vider etc.

La FSU doit se situer du côté des masses togolaises qui exigent le départ de Fauré et de l'impérialisme français qui le soutient. Comme c'est son devoir d'exiger le départ immédiat des troupes françaises de Côte d'Ivoire dont la "mission" vient d'être prolongée dans le cadre de l'opération Licorne.

Gérard Aschieri a opposé son ignorance de la question tout en disant qu'il lui apparaissait que les élections au Togo n'avaient pas été très démocratiques. Il a opposé à la motion Front Unique la réunion du secteur "droits et Libertés" qui en élaborera une autre.

Intervention d'Olivier ROUGERIE mercredi 18 après midi (motion "Fonction publique").

Dutreil a engagé une réforme de la Fonction publique dont il fait été dans un mail adressé à tous les agents.

Le contenu de sa réforme est sans ambiguïté. Personne ne peut prétendre le contraire. Son but est tout simplement de liquider le statut de la Fonction publique. Dutreil en donne le contenu dans un document de 10 pages, daté du 15 04 2005 et intitulé: "L'avenir de la fonction publique: y réfléchir ensemble". On y trouve:

- Le remplacement des 900 corps (prévu dès décembre 2005) par 28 cadres statutaires qui doivent permettre la mobilité et la flexibilité totale des agents.

- La gestion des carrières sur la base "d'entretiens individuels de carrières", réguliers. Elle n'a d'autres buts que l'individualisation des carrières et des salaires, "tout au long de la vie", selon une gestion "ressources humaines"! - Avec l'argument du "manque de motivation des fonctionnaires", Dutreil propose de "récompenser les agents les plus impliqués dans leur activité professionnelle". C'est le salaire au mérite!

- La liquidation du recrutement par concours au profit "d'autres voies de recrutement externe et interne qui répondent à d'autres facettes de l'exigence d'égalité: lutter contre les inégalités de condition sociale en favorisant le pré recrutement et les formations en alternance (PACTE)".

Dutreil prend donc soin d'expliquer clairement le contenu de sa réforme. Il prend soin également d'expliquer comment il entend s'y prendre pour aboutir: il place au centre le "dialogue social" qui est "un principe et une méthode de préparation et de gestion de toute réforme d'importance".

Alors aujourd'hui, peut-on déclarer comme c'est le cas dans le texte action présenté par la direction "s'opposer à la contre réforme" et continuer de participer aux instances de concertation dont le ministre ne cache pas le véritable enjeu. La position de la FSU doit donc être claire et sans ambiguïté, la rupture de la concertation sur la réforme de la recherche en est un bon exemple. La direction de la FSU doit:

- Rompre immédiatement toute concertation avec le ministre sur la réforme de la Fonction publique.

- Annoncer qu'elle boycottera le Conseil Supérieur de la Fonction Publique du 16 juin comme instance de dialogue social visant à associer les directions des organisations syndicales à l'élaboration de la politique du gouvernement.

C'est le sens de la motion Front unique.

Motion Front Unique: Décrets d'application de la loi Fillon.

Le CDFN de la FSU constate que le gouvernement a décidé de soumettre au Conseil Supérieur de l'Education le 16 Juin l'essentiel des décrets d'application de la loi Fillon, en particulier la mise en place du "socle commun" en Collège et la généralisation de l'alternance, la liquidation du rôle des CIO dans l'orientation, la transformation des lycées techniques et professionnels en "lycée des métiers" permettant en particulier l'introduction de sections d'apprentissage à l'intérieur même de l'enseignement public, la mise en place des assistants pédagogiques etc.

Il décide donc:

-de boycotter toutes les "tables rondes" et autres "concertations" gouvernementales sur l'élaboration et la mise en œuvre des décrets et circulaires d'application.

-De boycotter le Conseil Supérieur de l'Education du 16 Juin

-D'appeler dès aujourd'hui dans tous les établissements, tous les collègues à boycotter les "conseils pédagogiques" inscrits dans la loi.


Motion Front Unique: Assistants pédagogiques.

La FSU considère que le projet Fillon de création d' "assistants pédagogiques" dès la rentrée 2005 est un cheval de Troie contre la qualification des enseignants (recrutement à niveau bac + 2, par les chefs d'établissements …).

En conséquence, le CDFN de la FSU se prononce contre toute forme de recrutement des "assistants pédagogiques" et annonce qu'elle ne participera à aucune concertation en vue de leur mise en place. Il exige à l'inverse les créations de postes statutaires de professeurs enseignant dans leur discipline.


Motion Front Unique: Fonction publique.

Le Ministre DUTREIL vient faire état dans un courriel adressé aux agents de l'Etat de la mise en place, "en concertation avec les organisation syndicales" d'un "programme de modernisation". Ce programme doit préciser les "grands chantiers d'amélioration de la fonction publique pour les mois à venir" devant aboutir en décembre 2005.

Le CDFN de la FSU constate que l'intégralité du programme de DUTREIL n'a d'autre objectif que de liquider purement et simplement le statut de la fonction publique par la suppression des corps et des grades au profit de "cadres statutaires" (dès décembre 2005), la liquidation des concours sanctionnant un niveau de connaissances c'est-à-dire une qualification (Juin 2006), la généralisation de la mobilité et de la flexibilité, la mise en place du salaire au mérite, etc…

Le CDFN décide de boycotter toutes les réunions de concertation prévues dans les semaines, à commencer par celle du 24 Mai, pour discuter de la liquidation du statut de la Fonction publique. Il s'adresse aux directions des autres fédérations de fonctionnaires pour qu'elles prennent la même position et réalisent le Front Unique en défense inconditionnelle du statut.


Motion Front Unique: Référendum.

Le CDFN de la FSU constate que le gouvernement entend s'appuyer sur une éventuelle victoire du "Oui" pour avancer à marche forcée dans la liquidation des acquis ouvriers: Juin 2005: adoption de la loi de liquidation de la Recherche Publique; septembre 2005: mise en place de la loi Fillon; décembre 2005: liquidation des corps de la Fonction Publique.

En conséquence, le CDFN décide d'appeler à voter NON au référendum:

-NON à CHIRAC.

-NON à la prétendue "constitution européenne".

C'est cette position que décide d'adopter la FSU. C'est cette position qu'elle demande à l'ensemble des organisations du mouvement ouvrier (syndicats et partis) d'adopter.


Motion Front Unique: contre l'impérialisme français en Afrique

Le CDFN de la FSU condamne le coup d'Etat intervenu au Togo et accompagné d'une fraude électorale massive lors des élections présidentielles, coup d'Etat suivi d'une vague de répression. Le CDFN dénonce le soutien apporté à ce coup d'Etat par le gouvernement Chirac Raffarin Barnier.

Il soutient l'exigence de la démission immédiate et sans condition du "président" Fauré, se prononce pour le départ immédiat du contingent militaire français stationné à Lomé ainsi que celui des troupes françaises stationnées en Afrique de l'Ouest, notamment en Côte d'Ivoire, au service de la politique impérialiste du gouvernement de Chirac et des grands groupes capitalistes qui pillent l'Afrique depuis des décennies. Elle s'adresse aux organisations issues du mouvement ouvrier (syndicats, partis) pour qu'ils se prononcent dans ce sens.


Rappel:

Motion décrets d'application Fillon: Pour 5 Contre 59 Abstention 9 Refus de vote 26

Assistants pédagogiques: Pour 10 Contre 37 Abstention 16 RV 20

Fonction Publique: pour 3 Contre 67 Abstentions 4 Refus de vote 6

Afrique: Pour 3 Contre 62 Abstention 6 RV 15




Intervention au CDFD de la FSU 63 au sujet du 16 mai

chers camarades

vous trouverez ci-joint les délibérations de la coordination régionale de la FSU Auvergne (telles que vient de me les transmettre l'un des responsables) qui est mandatée notamment pour demander à la FSU d'appeller à la grève nationale le 16 mai en demandant l'abrogation de la loi instaurant le travil gratuit, et qui est mandaté également pour demander à la FSU de modifier sa position sur le référendum en appelant à voter non.

Je précise que ce sont les élus Front Unique du CDFD de la FSU 63 qui ont proposé un texte sur ces deux questions. La question de la constitution a été acquis sans problème. La direction a par contre, sur le 16 mai, réintroduit les revendications de la FSU qui elles ne disaient pas un mot en faveur du retrait de la loi du 30 juin 2004. Ils ont aussi introduit le fait qu'ils appeleraient à la grève quelque soit la décision de la direction de la FSU, conforatnt ainsi l'orientation des dirigeants syndicaux qui appellent à des initiatives variées évitant ainsi une centralisation indispensable de l'opposition à cette mesure.

Je pense qu'il est intéressant de faire connaître ces deux prises de position.

Fraternellement

Eric Panthou, membre du CDFD de la FSU 63

"Michel Bouchet

Secrétaire départemental de la FSU 63

Bonjour,

Nous vous faisons part des délibérations du CDFD de la FSU 63 réuni hier soir et reprises par la coordination régionale de cet après-midi:

· Lundi de Pentecôte: nous demandons que la FSU lance un appel national à la grève le 16 mai, quel que soit la position prise par l'inter-fédérale Education. La plate-forme revendicative doit inclure à notre avis l'abrogation de cette journée de travail gratuit en plus des revendications déjà annoncées. Pour information les FSU des 4 départements de la région Auvergne appellent à la grève.

· Traité Constitutionnel Européen: les FSU des 4 départements de la région Auvergne appellent à voter NON! et s'impliquent dans les collectifs unitaires pour le NON et nous demandons à la FSU nationale d'infléchir sa position dans le sens d'un appel clair à voter NON.

· Décentralisation: Nous pensons qu'il est de la responsabilité de la fédération de relancer l'action sur cette question, en prenant en compte l'évolution d'un certain nombre de collectivités territoriales.

· Loi Fillon: Une position fédérale doit être débattue sur les moyens de s'opposer aux décrets d'application de la loi. Nous souhaitons que ces trois derniers points soient soumis au débat du prochain CDFN.

Pour la FSU Auvergne:

Michel Bouchet

Secrétaire départemental de la FSU 63
"



Compte-rendu de la CAN du SNASUB-FSU des 5 et 6 avril 2005 par les élus Front Unique

La secrétaire générale nous a annoncé en début de réunion plénière mardi 5, que Dutreil, Ministre de la Fonction Publique, avait reçu 7 fédérations de syndicats le jour même en leur proposant à la fin un accord intitulé "Projet d'avenir pour la fonction publique" dont les signataires s'engageraient à négocier toute une série de thèmes avec au centre la réforme de la fonction publique d'état. Ce projet vise à la liquidation pure et simple des statuts tels qu'ils existent avec toutes les garanties que cela suppose tant pour les personnels que pour les usagers. C'est une contre-réforme fondamentale!

Le gouvernement propose donc aux directions syndicales de s'engager à négocier ce qui ne peut être négociable!

La discussion qui a suivi a montré qu'il y avait de nombreuses résistances à accepter un tel cadre de discussion.


Patrick Le Tuhaut: Est-ce qu'on doit mener une négociation avec un ministre qui veut casser les statuts?

Etienne Valyi (Front Unique): Dutreil a dit il y a quelques jours qu'il invitait les organisations syndicales à discuter "sans tabou". Il invite à discuter sans préjugés, de toutes les questions qui intéressent le gouvernement. Gérard Aschiéri a dit qu'il faudrait d'abord que le gouvernement compense au moins la perte du pouvoir d'achat sur 2005 pour qu'il puisse discuter d'autres sujets. Le gouvernement, trop heureux de l'aubaine, a dit: les 0,8 %, les voilà, et maintenant on discute des choses sérieuses!
On voit clairement ses objectifs dans le texte remis par Dutreil aujourd'hui: "les organisations signataires s'engagent à négocier". On veut ligoter les organisations syndicales à la cogestion de la destruction de la Fonction Publique!
On a tous les éléments en main. On connaît les projets de réforme, on connaît les objectifs de la négociation. La seule conclusion c'est de dire: nous n'irons pas dans cette galère! Nous ne prêterons pas la main à cela.
Certes, cela ne fera pas tomber le gouvernement ipso-facto. Mais les camarades se rendent compte de là où on veut entraîner les syndicats. Soit on se met du côté du gouvernement, soit on boycott ce genre de réunion.

Jean-François Besançon: Ce document remis par Dutreil, c'est une véritable provocation. On demande un blanc seing aux organisations syndicales. Il ne faut pas discuter de cela comme il ne fallait pas le faire sur les retraites et la Sécurité Sociale. Il faut demander immédiatement à Gérard Aschiéri de ne pas y participer, de les condamner et de demander aux membres de l'intersyndicale d'en faire de même.
La FSU a une responsabilité énorme en tant que 1ére fédération de la Fonction Publique d'Etat. C'est le moment où jamais de condamner ces projets. Le gouvernement n'est pas dans une situation confortable.

Philippe Rampon: S'il y avait une raison de ne pas y aller, ce serait parce que le gouvernement demande aux syndicats de s'engager à négocier sur ses thèmes.

Pierre Piepzrownick: La façon dont c'est présenté, c'est un piège manifeste et c'est inacceptable.

Jacques Aurigny: Le gouvernement veut aboutir à un calme social début mai avec les organisations syndicales, quelques semaines avant le référendum. C'est dans ce contexte que le gouvernement propose ces négociations.

Etienne Valyi: Le fait de négocier ne signifie pas qu'on va signer dit le camarade Antoine Meylan. Mais le gouvernement n'a pas besoin de cela. Il lui en suffit d'un pour signer, par exemple la CFDT. Mais pour que la CFDT puisse signer, il faut que les discussions se mènent et qu'elles se poursuivent jusqu'au bout. Or, si la FSU, 1ére fédération de fonctionnaire, boycottait ces négociations, je voudrais bien voir la CFDT y aller. Cela viderait le contenu des discussions. Ils prendraient les travailleurs sur la gueule.

Michelle Hazard: On sait que la CFDT et la CGC vont y aller et signer. Je suis mal si on va là dedans. Même si cela permet d'avoir les infos, cela ne justifie pas d'y aller. Si on n'y va pas, personne n'y va. Est-ce qu'on peut s'inscrire dans les points évoqués par Dutreil? La mobilité, évaluation-notation, horaires d'ouverture des services d'accueil du public, etc.? Non! Alors? Le gouvernement veut se refaire une virginité. J'en appelle à ne pas participer à de telles discussions et à une telle initiative!

Discussion en séance plénière mercredi 6 avril


Eric Panthou (Front Unique): La Can se tien alors que la loi Fillon vient d'être adoptée. C'était la 3éme grande réforme programmée par Chirac après les Retraites et la Sécu. Cette réforme ne concerne évidemment pas les seuls enseignants et élèves. Les personnels ont cherché à combattre cette réforme. Ils ses sont massivement mobilisés en décembre, janvier, février et le 10 mars alors qu'il s'agissait pourtant de journées d'action appelées sur la base d'une plate-forme minimum qui étaient celles de la CFDT et de l'UNSA qui ne voulaient pas entendre parler de retrait de la réforme Fillon. C'est exactement la même chose qu'en 2003 sur la question des Retraites.
Et puis, il y a eu la très importante mobilisation des lycéens qui eux réclamaient clairement le retrait de la réforme Fillon. Or, que s'est il passé? La direction de la FSU a refusé d'appeler à la grève quand les lycéens étaient dans la rue, elle a refusé d'appeler à une manifestation nationale en direction d e l'Assemblée Nationale au moment du vote de la loi, elle a refusé d'être aux côtés des lycéens laissant ceux-ci se faire casser la gueule dans la grande manifestation parisienne.

Mais le mouvement lycéens nous a appris quelque chose. D'une part, ils défendaient le seul mot d'ordre possible: retrait de la réforme Fillon. Ensuite, le gouvernement a dû reculer en manœuvrant sur la question du bac au moment quand les directions syndicales ont refusé de continuer à siéger aux discussions sur sa réforme. Voilà qui doit nous permettre de tirer les enseignements de ce que signifie la rupture avec ce gouvernement et de ces conséquences.

Aujourd'hui, le gouvernement est confronté à une remontée des mobilisations au moment où Chirac décide de la tenue d'un référendum sur l'Europe. Pourquoi utilise t-il le procédé référendaire alors qu'il pouvait tranquillement s'appuyer sur sa majorité UMP-UDF pour faire adopter cette Constitution? Parce qu'il espère tirer une nouvelle légitimité de la victoire du "Oui", afin d'obtenir des moyens politiques supplémentaires pour amplifier avec son gouvernement toute son offensive réactionnaire contre les travailleurs et leurs acquis.

Pour cela, il compte sur le soutien ou la neutralité des organisations du mouvement ouvrier, et pas seulement sur la question de la Constitution. Cela place clairement les responsabilités des directions syndicales et d'abord de la FSU!

C'est dans ce contexte que Dutreil propose aux directions de s'engager à négocier la liquidation des statuts. Il voudrait que les syndicats s'engagent à négocier … ce qui n'est pas négociable! S'il propose un tel accord ce n'est pas par provocation mais au contraire parce qu'à quelques semaines du référendum il aurait absolument besoin d'une telle signature qui lierait les directions syndicales à un moment clé. Et il espère bien obtenir leur signature. Voilà pourquoi il faut absolument que nous rejetions ces négociations.

Pierre Piepzrownick: Je me questionne sur le positionnement de notre fédération et pourquoi, alors que nous subissons des attaques sans précédant, cela ne bouge pas.

Christian Eury: Raffarin ne trouve pas face à lui un front de résistance suffisant et suffisamment clair. Peut-être faut-il mettre au même niveau l'exigence d'affronter le gouvernement et celle de le faire sauter.

Etienne Valyi: Il y a dans le Monde d'aujourd'hui un article sur les discussions qui ont eu lieu hier et qui vante le dialogue social. Je cite: "Le cap est désormais fixé: c'est par la négociation que passera la réforme de la fonction publique. Elle "en sera même le moteur", assure Renaud Dutreil, désireux que ce changement se manifeste, dès sa nouvelle rencontre, mardi 5 avril, avec les sept fédérations syndicales de fonctionnaires. La "sorcière thatchérienne" - comme l'appelle, aujourd'hui, le ministre de la fonction publique - est remisée au placard. Celle qui n'évoque les agents de l'Etat que pour en déplorer le coût et réclamer des réductions d'effectifs. Qui fait figure de chiffon rouge et ne contribue qu'à créer "des peurs et anxiétés". Désormais donc, elle est enfermée à double tour, explique le ministre qui lui préfère la gentille fée "négociation".

M. Dutreil promet que tout peut être discuté et mis à plat. Il verrait bien la discussion se dérouler comme suit: les organisations syndicales proposeraient leurs thèmes prioritaires de négociation pour 2005 et 2006, lui avancerait les siens (notamment la fameuse réforme des corps). On mixerait le tout et un compromis serait trouvé sur une feuille de route.
"

Voilà camarades exactement le cadre qu'on veut nous imposer!

Et l'article se poursuit ainsi: "Pour marquer le changement de ton, il y a eu les 0,8 % supplémentaires d'augmentation salariale accordés le 29 mars. "Pour rentrer dans la réforme, il fallait faire ce geste", fait valoir M. Dutreil qui rêve maintenant d'accords gagnants-gagnants et semble lorgner du côté de la CFDT et de l'UNSA."

Voilà la manœuvre. On accorde les 0,8 %, qui étaient déjà prévus fin janvier par Raffarin et ensuite, amenez vos propositions, j'amènerai les miennes, on mixera le tout ce qui aboutira à ce que ce seront les projets du gouvernement qui seront adoptés. Voilà pourquoi on ne doit pas y aller et pourquoi il faut appeler au boycott de ces négociations.

Je conclue sur la question du référendum. Le sort du gouvernement peut dépendre du résultat de ce scrutin et dans ces conditions, il faut massivement appeler à voter non.

Discussion sur les motions

Les représentants Front Unique avaient préparé une motion sur la question centrale des négociations de Dutreil sur la liquidation de la fonction publique. Le courant UetA également. Nous leur avons dit qu'il serait peut-être possible d'aboutir à une motion commune. Voici ce qui a été déposé en commun à la discussion.

MOTION Front Unique et UetA sur Salaires et réforme de la Fonction Publique d'Etat

"Le Ministre DUTREIL a proposé aux directions syndicales le 5 avril 2005 de signer un accord qui les engagerait à négocier un calendrier de négociations sur plusieurs dossiers dont le principal est son projet de réforme de la Fonction Publique d'Etat dévoilé dans le document "l'Avenir de la Fonction Publique: y réfléchir ensemble".

Le Ministre de la Fonction Publique lie les négociations à la signature de l'accord, ce mode de fonctionnement est inacceptable pour le S.N.A.S.U.B

Dans le même temps, lors des négociations salariales du 29 mars 2005, le gouvernement a octroyé symboliquement 0.8 % d'augmentation salariale aux fonctionnaires en occultant toutes les années antérieures à savoir une perte du pouvoir d'achat cumulé depuis 2000 de plus de 5 %

Le projet de réforme de la Fonction Publique est une contre - réforme fondamentale visant à la liquidation du statut de la Fonction Publique d'Etat par la suppression de corps, la généralisation de la mobilité et de la flexibilité, la mise en place du salaire au mérite, etc…

En proposant ces négociations, le gouvernement Chirac-Raffarin vise à associer les directions syndicales à la liquidation de nos statuts et des garanties que cela implique pour les services publics. Dutreil a précisé que ces négociations " étaient même le moteur de la réforme "!

Dans une situation où le gouvernement a besoin plus que jamais de faire croire que ces projets de réforme sont négociables et que leurs discussions avec les partenaires sociaux se déroulent normalement, à quelques semaines du référendum du 29 mai, la C.A.N du SNASUB/FSU réunie le 6 avril 2005 demande à la FSU:

· de refuser de signer un tel accord et de refuser de siéger à une quelconque négociation dans ce cadre en boycottant en premier lieu la réunion convoquée le 18 avril 2005

· demande à la direction de la FSU qu'elle s'adresser aux autres directions syndicales pour qu'elles adoptent la même position"


Nous avions convenu avec les camarades que nous voterions tous cette première motion et qu'ensuite eux proposerait la motion suivante, sur laquelle nous leur avions annoncé que nous nous abstiendrons:

Motion U et A

"la C.A.N du SNASUB/FSU exige une ouverture de négociations immédiate sur:
1. l'annulation des suppressions des emplois budgétaires
2. un collectif budgétaire avec restitution des postes supprimés
3. la réouverture de négociations salariales pour 2006 et le rattrapage des pertes subies depuis 2000
4. le retrait de l'évaluation -notation
5. la titularisation de tous les agents non titulaires
et demande à la F.S.U de s'inscrire dans cette démarche et d'organiser la mobilisation des personnels pour peser sur le gouvernement."

Après discussion, le courant UetA décide donc de faire voter les deux textes en même temps et apporte les modifications suivantes au premier: 6,8 % au lieu de 5 % à la fin du 3éme paragraphe; suppression du terme Chirac-Raffarin accolé à gouvernement au 5éme paragraphe, suppression de "en premier lieu" dans la première demande à la FSU et enfin suppression complète de la seconde demande à la FSU (les suppressions apportées par UetA dans leur motion figurent en gras dans le texte ci-dessus).

Eric Panthou: Nous regrettons que les camarades ne maintiennent pas cette motion commune. Je vais expliquer pourquoi nous ne pouvons voter votre motion dorénavant? Parce que vous réintroduisez dans un seul et même texte l'exigence de négociations après avoir pris position contre les négociations proposées par Dutreil. Vous accréditez l'idée qu'il pourrait y avoir quelque chose à négocier face à un tel gouvernement. Mais toute l'expérience depuis deux ans nous montre à quoi a abouti une telle orientation! Dans ces conditions, à la motion initiale Front Unique UetA que nous maintenons intégralement, nous rajoutons à la fin le passage suivant:

"Bien évidemment, les revendications massivement exprimées par les personnels ces dernières semaines demeurent:

· 5% d'augmentation du point d'indice, c'est-à-dire le rattrapage en priorité du pouvoir d'achat perdu depuis 2000
· abrogation des décrets de janvier et avril 2002 mettant en place l'évaluation-notaton-modulation
· rétablissement des postes supprimés"


Votes: 20 pour la motion UetA, 4 pour la motion Front Unique, 1 contre les deux motions

Voici la motion Front Unique qui a ensuite été soumise au vote concernant la suppression d'un jour férié.
Motion Front Unique

La CAN du Snasub-FSU réunie le 6 avril 2005 se prononce:

§ pour que la FSU exige l'abrogation de la décision du gouvernement Chirac-Raffarin d'instaurer le travail gratuit par la suppression du lundi férié de Pentecôte.

§ pour que la FSU appelle à la grève le lundi 16 mai sur ce mot d'ordre

§ pour qu'elle s'adresse aux autres organisations syndicales afin qu'elles appellent sur ces bases à une grève générale de 24 heures le 16 mai 2005.

Eric Panthou: La question à laquelle nous sommes confrontés c'est: est-ce que nous acceptons l'instauration du travail gratuit comme Chirac-Raffarin l'ont décidé? Bien évidemment non. Dans ces conditions, la seule possibilité que nous ayons de protester et de refuser de travailler ce jour là, c'est la grève. Ce n'est certainement pas d'aller se faire porter pale, attitude qui refuse d'assumer son absence et qui de toute façon ne peut être possible pour tous. C'est la même chose pour celui en formation syndicale. En faisant cela, le camarade se protège lui, mais c'est une absurdité de faire croire que tout le monde peut aller en formation syndicale. Alors certes, ce n'est pas satisfaisant de voir l'Etat récupérer l'argent de notre journée de grève mais c'est la seule solution. Par ailleurs, il faut agir pour qu'il y ait un appel du public et du privé, et là, cela aurait un impact.

Enfin, n'oublions pas que le 16 mai, c'est 2 semaines avant le référendum. Imaginez l'effet qu'aurait une grève générale de 24 heures à l'appel de la CGT, de FO et de la FSU dans un tel contexte?

Finalement, la direction a opposé sa propre motion à la nôtre, se prononçant pour un préavis de grève seulement. Adoptée par 6 pour. La motion Front Unique a reçu 3 voix et 3 camarades se sont abstenus sur les 2 motions.

Une motion condamnant la demande faite par l'Etat de mise en berne des drapeaux lors de l'enterrement du pape et appelant les personnels à ne pas obtempérer a été adoptée

Voici deux motions que nous avons distribuées mais que la CAN n'a pas eu le temps de discuter et donc de voter.


Motion proposée par Front Unique: référendum

La CAN du SNASUB-FSU rejette la "constitution" européenne comme "constitution" réactionnaire visant à conforter et amplifier l'offensive des différents gouvernements d'Europe contre les acquis sociaux.

En tant que syndicalistes, nous ne pouvons accepter:

- qu'une constitution fixe comme fondement de l'Europe le marché libre et sans contrainte (articles I-3, III-78, etc.)
- Le nivellement par le bas des droits sociaux: ni le droit au travail (article II-75), à l'éducation (articles II-74) ou au logement (article II-94) ne sont reconnus. Il n'y a plus d'obligation de protection sociale, les citoyens n'ayant que le droit " d'accéder " à des prestations (article II-94. De même, les codes du travail vont être réformés pour rendre les travailleurs plus disponibles et flexibles.
- L'obligation de mise en concurrence destructrice des services publics, l'ouverture programmée de l'ensemble des services à la privatisation, y compris la santé et l'éducation (articles III-48, III-166 et III-167).
- La reconnaissance du lock-out, autorisation de licenciement sans contraintes des salariés (II-88)
- L'absence du droit à l'avortement et à la contraception, etc.
En utilisant le procédé référendaire, Chirac espère tirer une nouvelle légitimité de la victoire du "Oui", afin d'obtenir des moyens politiques supplémentaires pour amplifier avec son gouvernement toute son offensive réactionnaire contre les travailleurs et leurs acquis.

Les travailleurs qui rejettent et s'opposent à la politique du gouvernement Chirac-Raffarin doivent aussi contribuer à lui infliger une défaite sur le terrain électoral à travers le vote Non qui doit signifier:

· Non à Chirac et son gouvernement!
· Non à la " constitution " européenne!
La CAN du Snasub-FSU réunie le 6 avril 2005 demande à la direction de la FSU et aux syndicats de la FSU qui ne l'ont pas fait, de se prononcer pour le vote NON, d'informer, de mobiliser et de prendre sans tarder l'initiative de la construction d'un front uni des organisations du mouvement ouvrier (syndicats et partis) pour le vote Non à la Constitution, Non à Chirac

Motion Front Unique sur la Recherche

Alors que depuis plus d'un an, les chercheurs se sont massivement mobilisés contre la politique du gouvernement, l'avant-projet de loi sur la Recherche contribue porter à un nouveau coup à ce secteur et ses personnels:

Ø Concentration de l'aide de l'Etat vers le secteur privé par le biais de vastes incitations fiscales

· Remise en cause des statuts à travers l'essor de la précarité.

· Mise sous tutelle de l'orientation de la Recherche et de la répartition de ses budgets par un organisme (Agence Nationale de la Recherche, déjà mis en place par le gouvernement) principalement orienté vers la défense des intérêts du secteur privé et de l'innovation au profit de la Recherche publique et fondamentale

Le gouvernement entend parvenir à faire adopter ce projet néfaste en continuant à associer les syndicats à sa discussion et sa mise en œuvre comme il l'a fait depuis des mois.

Alors que partout, les prises de positions se sont multipliées depuis janvier jugeant le projet Fillon-Daubert inacceptable, il faut aujourd'hui en exiger le retrait pur et simple.

Il faut cesser immédiatement de discuter avec ce gouvernement et cesser d'accréditer l'idée que d'un tel gouvernement pourraient sortir des mesures positives pour les Chercheurs, y compris au niveau budgétaire.

La CAN du SNASUB-FSU réunie le 6 avril 2005 se prononce:

- pour le retrait du projet de loi d'orientation et de programmation pour la recherche et l'innovation (Lopri)

- pour le retrait immédiat des représentants syndicaux des discussions à ce propos avec le gouvernement.

- pour la défense inconditionnelle du statut de Chercheurs et Enseignant-Chercheurs

- pour des créations immédiates de poste statutaires à hauteur des besoins

Il est encore temps aujourd'hui de faire reculer le gouvernement. Pour cela, la CAN du SNASUB-FSU demande aux syndicats de l'enseignement et de la Recherche ainsi qu'aux fédérations de l'Education Nationale de préparer et d'appeler à une manifestation nationale sur ces mots d'ordre en direction de l'Assemblée Nationale avant que le gouvernement ne soumette ce projet au vote des députés dans les semaines qui viennent.

N'hésitez pas à réagir à ce compte-rendu. Merci aussi de nous signaler le nom et le mail de camarades syndiqués qui pourraient selon vous êtres intéressés par les positions défendues par notre courant.

Fraternellement

Les élus Front Unique à la CAN, Eric Panthou, Etienne Valyi




CDFN DE LA FSU, 15 et 16 mars 2005. Compte rendu de l'intervention de la délégation Front unique.


Présentation

Le CDFN placé après le vote de la loi Fillon à l'Assemblée mais aussi après la puissante participation à la journée du 10 Mars avait un enjeu clair.

Il restait encore au moment où il se tenait une ultime possibilité d'organiser le combat pour interdire l'adoption de la loi Fillon. Après le passage au Sénat qui avait lieu le 15, jour où se tenait le CDFN, dans le cadre de la procédure d'urgence décidée par le gouvernement Chirac Raffarin doit se tenir la "Commission paritaire mixte" qui se termine par le vote final le 24 Mars.

Le 24 Mars restait donc la possibilité d'appeler avec les autres fédérations de l'enseignement, avec les lycées à une puissante manifestation à l'Assemblée Nationale pour interdire à l'UMP d'adopter définitivement la loi.

Une ultime possibilité alors que les deux précédentes - en particulier le 15 février au moment où s'ouvrait sur cette loi la discussion parlementaire sur la loi et le 2 Mars au moment du vote - les dirigeants syndicaux ont laissé les députés discuter et adopter tranquillement la dite loi. En particulier le 15 février alors que des dizaines de milliers de lycéens étaient dans la rue, les dirigeants syndicaux ont refusé d'appeler à la grève et à la manifestation centrale à l'Assemblée. La manifestation lycéenne, elle, fut conduite le plus loin possible de l'Assemblée, à Denfert Rochereau.

Cette volonté délibérée de l'appareil de la FSU de laisser le passage au gouvernement et à sa majorité s'est manifestée à nouveau à ce dernier CDFN. A la motion Front Unique exprimant la volonté que soit centralisé le combat à l'Assemblée le 24, les dirigeants ont opposé l'organisation de manifestations régionales…. Le 2 avril, plus de huit jours après l'adoption de la loi, tout en appelant à "marquer" le 24 par des "expressions diversifiées". On sait ce que cela veut dire: c'est l'organisation de la dislocation dans une situation où par ailleurs la mobilisation lycéenne inévitablement s'épuise et est dévoyée sur un autre terrain que celui qui était le sien jusqu'à ce jour: celui du retrait pur et simple de la loi Fillon.

Il est donc probable après ce CDFN que le gouvernement réussira à faire adopter la loi Fillon. En tirer le bilan avec un maximum de syndiqués, plus généralement de personnels de l'Education nationale est la tâche du courant Front Unique. Et tirer ce bilan, c'est mettre en évidence la responsabilité écrasante des dirigeants syndicaux dans la défaite qui se profile.

Quelques voix se sont élevés dans le CDFN pour essayer de tirer ce bilan telle cette responsable du Tarn qui indiquait dans son intervention: "Il n'y a pas eu d'appel à la grève au moment nécessaire. Nous nous interrogeons: a-t-on véritablement l'intention de gagner? Pour gagner il aurait fallu anticiper le calendrier. En 1995, en 2003 et à nouveau aujourd'hui, le point de vue qui prévaut dans mon département est que nous avons été bernés. On a l'impression que la FSU nous lâche".

Tirer ces leçons pour les combats à venir est de la première importance. Car désormais ce qui est devant nous, c'est le plan gouvernemental de liquidation du statut de la Fonction Publique, plan qui est le véritable ordre du jour de la concertation du 22 mars.

Depuis le 20 Janvier sans qu'on puisse prétendre que la défaite de Juin 2003 ait été effacée, la classe ouvrière a commencé à relever la tête comme en témoigne le million de manifestants du 10 Mars. Elle cherchera à sa saisir y compris du référendum qui lui est imposé pour tenter de le retourner contre Chirac par le vote Non. C'est le sens de la motion présentée par front Unique pour le double Non: Non à Chirac! Non à la prétendue "constitution" européenne! La lutte de classes ne connaît pas d'interruption. Pour les combats à venir, dans l'enseignement, il faut renforcer le courant Front Unique.

Le 18 Mars 2005

Intervention d'Olivier ROUGERIE dans le débat général le 15 mars (matin).

Le 10 mars, les travailleurs, notamment ceux du privé, qui se trouvent sous le feu le plus violent de la politique gouvernementale, mais aussi les personnels de l'éducation nationale, ont répondu massivement à l'appel à la journée de grève. Ils ont montré qu'ils étaient prêts à affronter le gouvernement.

Dutreil a annoncé que " des négociations sur les salaires ainsi que sur la modernisation de la fonction publique " allaient s'ouvrir le 22 mars. Un dirigeant de la CGT (Canon) a déclaré: "Nous avons le sentiment d'avoir été entendu"! Mailly, pour FO a dit grosso modo la même chose. Ces négociations, quand bien même elles permettraient une augmentation misérable de 1 %du point d'indice - ce qui n'est d'ailleurs nullement garanti - n'ont d'autre objectif que de justifier la liquidation liquider le statut de la fonction publique.

Comment comprendre alors la déclaration de G Aschieri demandant à Dutreil "un premier geste significatif pour rétablir la confiance et pour que nous puissions reprendre le dialogue sur d'autres sujets". Sur les salaires, les fonctionnaires ont exprimé leurs exigences:

- 5% d'augmentation du point d'indice, c'est-à-dire le rattrapage du pouvoir d'achat perdu depuis 2000. Mais il n'est pas un seul fonctionnaire qui envisagerait de troquer son statut contre une augmentation de son salaire.

Dans le même temps où le gouvernement visait à laisser croire qu'il allait lâcher du lest sur les salaires, Raffarin annonçait: "la loi Fillon ne sera pas retirée"!!!

Or, depuis plusieurs semaines les lycéens manifestent par dizaines de milliers pour que le gouvernement Chirac Raffarin Fillon retire dans sa totalité sa contre réforme. Aujourd'hui, la FSU demande "l'abandon du projet de loi Fillon" et "l'ouverture de négociations". Il n'y a rien à négocier sur la loi Fillon. Au contraire, la première des exigences, la seule qui position que doit adopter notre fédération, est de reprendre clairement le mot d'ordre lycéen de "retrait total de la loi Fillon"!!

Dans quelle situation sommes nous?

Le 2 mars, la loi Fillon a été adoptée à l'Assemblée nationale. Tout le monde peut le constater, le 15 février, des dizaines de milliers de lycéens ont manifesté pour que cette loi soit retirée. La direction de la FSU, comme les autres directions syndicales, a refusé d'appeler à une manifestation à l'Assemblée nationale, quand s'ouvrait le "débat parlementaire". La manifestation lycéenne a été dirigée loin de l'Assemblée, laissant tranquillement les députés débattre.

Il reste une ultime possibilité, puisqu'après la réunion de la commission mixte paritaire, l'Assemblée doit voter définitivement le texte le 24 mars. La FSU doit donc organiser une manifestation des lycéens et des personnels de l'éducation nationale, dans l'unité, à l'Assemblée nationale, tant qu'il est encore possible de le faire, peut interdire à la majorité UMP de voter définitivement cette loi réactionnaire.

Ce n'est pas en organisant "une journée d'expression et de mobilisation sous toutes les formes possibles" partout dans les départements que le gouvernement cédera. Les lycéens, comme les enseignants, ne sont pas dupes! Le gouvernement doit être affronté et battu!

Intervention de Roland MICHEL dans le débat général le 15 Mars au matin

A peine le 10 Mars passé, nous avons assisté à un véritable tamtam médiatique sur le terrain: "le gouvernement a reculé". Le quotidien de ma région titrait: "les fonctionnaires premiers servis". Et on a entendu les dirigeants CGT, Mailly pour FO et l'ensemble des dirigeants syndicaux dire: le gouvernement a changé de position à 90°.

Je pose la question: quel recul? Dans le Monde du 22 Janvier, on apprenait déjà que le gouvernement était prêt à mettre l'équivalent d'un point d'indice pour faire passer la réforme de la Fonction Publique dans le cadre d'un "grenelle de la Fonction publique".

Alors, quel est le sens de cette campagne? Il s'agit de préparer la "concertation" sur la liquidation du statut que le gouvernement a convoqué pour le 22 Mars.

Le contenu du projet de réforme de la fonction publique est connu de tous les membres de ce CDFN. Au CDFN précédent a été distribué le projet de réforme ministériel. Depuis il y a déjà eu une rencontre "bilatéralle" entre le ministère et la FSU - comme avec les autres dirigeants des fédérations de fonctionnaires. A ce CDFN a été distribué un document ministériel plus complet. Nous savons très bien quelles sont les intentions du ministre et di gouvernement: suppression des corps et des grades, suppression de la progression à l'ancienneté, individualisation des rémunérations, liquidation du recrutement sur concours.

Alors le tam tam médiatique s'explique: il s'agit bien d'une grossière manœuvre pour associer les directions syndicales à la liquidation du statut de la fonction publique. Le 22 Mars, il ne s'agit en aucun cas d'une négociation salariale. Et c'est pourquoi la responsabilité de la direction de la FSU est en même temps qu'elle réitère l'exigence de l'augmentation des 5% du point d'indice est de boycotter la concertation du 22 Mars, d'appeler les autres fédérations de fonctionnaires à faire de même.

Le 10 Mars il y avait un million de manifestants. Cela indiquait de la manière la plus claire la volonté des travailleurs de combattre le gouvernement Chirac Raffarin. Je ne reviens pas sur ce qu'a expliqué le camarade Olivier Rougerie sur la question du combat contre la loi Fillon mais je voudrais terminer mon intervention sur la question du référendum.

Les travailleurs n'ont pas toujours le choix du terrain de bataille. Mais il est clair qu'y compris sur ce terrain du référendum qu'ils n'ont pas choisi ils vont chercher à combattre. Car il faut le dire: le premier enjeu du référendum, c'est de dire: Non à Chirac!

C'est la responsabilité aujourd'hui de la FSU de se déterminer dans ce sens, de se prononcer pour le Vote Non, pour le double Non: Non à Chirac! Non à l'Union Européenne et sa prétendue "constitution" réactionnaire.

Intervention de Denis BERNARD (16 mars, après midi). Présentation de la motion Front unique sur la réforme de la Fonction publique.

Raffarin a déclaré dimanche qu'allait s'ouvrir le 22 mars des négociations sur les salaires de 2005 et 2006 ainsi que sur la modernisation sociale et pour bien enfoncer le clou il précise: je ne perds pas mon cap, celui de la réforme, de la modernisation de la société française. On ne peut pas dire qu'il cache ses intentions pour le 22 mars. Que veut dire cette soi-disant modernisation de la société française: pour cela il suffit de lire le texte distribué au CDFN: on y lit bien sûr exactement les projets gouvernementaux quant au devenir de nos statuts, de la fonction publique en général;

Dès le début, il est précisé qu'il faut casser les grilles trop liées à l'ancienneté et les remplacer par le mérite; je cite "les pratiques en vigueur font une trop large place à l'ancienneté sans accorder à l'examen de la valeur professionnelle toute l'attention qu'elle mérite" et d'expliquer plus loin qu'il faut moderniser en récompensant les fonctionnaires les plus méritants. Ceci pourra se faire en organisant la gestion des carrières autour des rendez-vous réguliers par des entretiens individuels de carrière. Et au cas où nous ne comprendrions pas le langage gouvernemental: plus loin on précise dans le texte qu'il faut passer d'un pyramidage du corps à un ratio nombre de promus /nombre de promouvables car bien sûr il faut casser la pseudo rigidité du passage à l'ancienneté et seront récompensé les meilleurs agents, c'est à dire ceux qui ont accompli un parcours professionnel et suivi des formations ayant réellement élevé leur niveau de compétence.

En même temps, si les concours internes sont toujours prioritaires pour obtenir une promotion, il est expliqué qu'il est temps de favoriser les compétences au détriment justement de ces concours. Le gouvernement ne cache pas ses intentions: la rénovation du cadre statutaire de gestion des fonctionnaires est une nécessité et il se plaint qu'actuellement les rapports entre les fonctionnaires et l'administration demeurent régie par un statut et non par un contrat. Alors on peut toujours écrire que les recrutements se feront prioritairement par concours mais tout de suite il est expliqué qu'il y a aura de nombreuses exceptions comme le PACTE mais aussi la mobilité à l'intérieur même des fonctions publiques avec séparation du grade et de l'emploi; Tout cela au nom d'une soi-disant liberté: choix de carrière plus libre avec comme signification élargissement de l'espace statutaire d'affectation avec une gestion des ressources humaines réorienté vers le suivi individualisé des carrières. Tout doit être individualisé, il faut en finir avec les statuts, il faut plus de mobilité; Tout ceci s'accompagne de la suppression de tous les corps avec une refonte en 28 cadres statutaires; d'ailleurs pour le gouvernement les corps c'est scandaleux car certains syndicats défendent ces corps et c'est un frein à la rationalisation du système: cassons les corps cela nous aidera à casser les syndicats.

Avec cela s'ajoute la polyvalence, liée bien sûr à la suppression des corps. Les fonctionnaires auront vocation commune à occuper de nombreux emplois, permettant ainsi une meilleure adaptation des profils et des emplois et on pourra ainsi opérer des ré affectations sur d'autres emplois au sein des bassins d'emploi. La mobilité, la flexibilité, la fin de l'augmentation par pyramidage et le salaire au mérite sont donc à l'ordre du jour avec cette réforme qui devrait être progressive et doit tenir compte de la diversité des métiers et c'est pourquoi les corps correspondant à des fonctions administratives, techniques, financières, sanitaires ont naturellement vocation à entrer les premiers dans la réforme. Face à cette attaque globale contre nos statuts, nos conditions de travail, le gouvernement sait qu'il ne peut faire passer cela en force sans une réaction des fonctionnaires et c'est pur cela qu'il indique clairement qu'il favorisera la concertation avec les organisations syndicales car c'est un facteur clé de la gestion du changement.

Voilà l'ordre du jour de la réunion du 22 mars. D'ailleurs la CFDT n'a pas tardé à répondre par la voix de Chérèque: "La CFDT est prête à négocier, quelque chose d'un peu plus ambitieux qu'une négociation sur la valeur du point" et un autre responsable enfonce le clou en disant: on attend du gouvernement qu'il ouvre n chantier d'ampleur sur les classifications dans la Fonction Publique: le système est bloqué et obsolète; la question du contentieux salarial se réglera par l'ouverture d'un chantier global. Ca tombe vraiment bien, c'est ce que propose Raffarin pour le 22.

La position de la FSU doit être tout le contraire: nous refusons la convocation du ministre du 22 qui a pour but une discussion "sans tabou", la mise en place de la réforme de l'état (avec comme monnaie d'échange une augmentation de 1%). Ce n'est en aucun cas une ouverture des négociations salariales comme présentée par la direction de la FSU et la motion PRSI.

La FSU doit exiger 5 % d'augmentation du point d'indice, c'est à dire le rattrapage du pouvoir d'achat perdu depuis 2000. La FSU doit rejeter toute forme d'individualisation des salaires, et en conséquence elle boycottera la concertation proposée par le gouvernement dont le véritable objet est la liquidation du statut de la fonction publique.

C'est le sens de la motion présentée par Front Unique.

Présentation de la motion "Loi Fillon" (Olivier ROUGERIE). Le 16 mars (après midi).

J'ai écouté le ce qui vient d'être dit à l'instant et les débats d'hier sur la situation. Des choses très intéressant y ont été dites. Concernant la loi Fillon, qu'est-ce qui est proposé? Dans la mesure où la loi doit être adoptée définitivement le 24 mars, il ne s'agit pas, si l'on veut défaire réellement le gouvernement de "pointer" le 24 mars comme le propose notre secrétaire général, ou d'organiser "des actions sous des formes diverses". Que veut dire "pointer le 24"?

Il ne s'agit pas non plus, une nouvelle fois, d'organiser des manifestations un peu partout en France le 2 avril après l'adoption définitive de la loi comme cela a été proposé.

C'est peut-être que "la bataille ne sera pas terminée après le 24 mars" comme je l'ai entendu, et que "ce sont les textes d'application" de cette loi réactionnaire qui "seront déterminants"!! On voit ce que cela donne pour la décentralisation des TOSS.

Camarades, soyons sérieux, hier, la manifestation parisienne des lycéens était faible, en reflux par rapport aux précédentes, sans commune mesure en tout cas. J'ai lu tout à l'heure dans le journal gratuit Métro: "Lycéens cadenassés". Pourquoi? Par qui? Depuis des semaines, l'ensemble des directions syndicales a laissé les lycéens seuls dans le combat frontal avec le gouvernement. Fillon a pu déclaré: "rien ne me fera reculer"! Assez de cette orientation, il est encore tant d'organiser une manifestation centrale, dans l'unité, à l'Assemblée nationale en reprenant le mot d'ordre du "retrait total de la loi Fillon".

C'est le sens de la motion proposée par le courant Front unique.

Intervention de Roland MICHEL le 16 mars (après midi). Présentation de la motion front Unique sur le référendum.

Notre CDFN de la FSU doit se déterminer à nouveau sur cette question du référendum et ce pour trois raisons.

La première est que Chirac a annoncé officiellement la tenue du référendum depuis notre dernier CDFN. Nous avons expliqué clairement au titre du courant Front Unique dans les deux CDFN passés que c'était la responsabilité de la direction de la FSU, de l'ensemble du mouvement ouvrier de se prononcer contre la tenue du référendum lui-même. Telle n'a pas été la position des dirigeants du mouvement ouvrier.

De sorte que désormais le référendum est une réalité qui s'impose à l'ensemble des travailleurs comme elle s'impose à nous. La seconde est que depuis notre dernier CDFN, la mobilisation massive de la jeunesse contre la loi Fillon comme la présence d'un million de manifestants le 10 mars indiquent la volonté des travailleurs, de la jeunesse d'affronter ce gouvernement, de le défaire.

La troisième est que du sein même de notre fédération monte l'exigence d'une prise de position claire pour que celle-ci prenne sa place dans l'appel à voter Non au référendum de Chirac. C'est ce qui s'exprime en particulier dans un certain nombre de congrès académique du SNES tels celui de Clermont Ferrand qui vient de se prononcer très majoritairement pour le Non.

En effet affronter le gouvernement sur le terrain du référendum, ce ne peut être fait autrement désormais que par l'appel à voter Non. Ce Non est un double Non: Non à Chirac! Non à la prétendue "constitution" européenne.

Précisons: ces deux Non ne peuvent être aucunement dissociés. Nous avons entendu Hollande justifier son appel à voter Oui en disant: "Il s'agit de l'Europe; il ne s'agit pas de Chirac. Chirac, c'est en 2007". Mais il indiquait par là même et malgré lui que ce Oui était un double Oui: Oui à la réactionnaire "constitution" européenne et … Oui à Chirac jusqu'en 2007.

Mais nous avons aussi entendu d'autres dirigeants qui appellent à voter Non dire que le gouvernement, ni Chirac ne sont en cause dans ce référendum.

La réalité est toute autre. Ce que recherche Chirac à travers le Oui, c'est l'onction "populaire", le viatique pour pouvoir continuer à frapper à bras raccourcis contre les acquis ouvriers. Par exemple pour détruire le statut de la fonction publique d'Etat. A l'inverse la victoire du Non ne ferait sans doute pas disparaître ipso facto le gouvernement Chirac Raffarin, mais elle créerait des conditions politiques nouvelles pour le défaire et le chasser.

Or nous le savons le premier obstacle à la défense des acquis, à la satisfaction des revendications, c'est l'existence de ce gouvernement lui-même.

C'est pourquoi le courant Front Unique présente cette motion pour le double Non au référendum de Chirac.

Motion front Unique Loi Fillon


Depuis plusieurs semaines, par dizaines de milliers les lycéens se mobilisent en masse sur le mot d'ordre de: RETRAIT TOTAL DE LA LOI FILLON.

C'est le même mot d'ordre qui correspond aux exigences du corps enseignant confronté à une loi de destruction de l'enseignement public, de liquidation du droit à l'instruction de la jeunesse et des diplômes nationaux, de liquidation des garanties statutaires des personnels, d'implosion de l'Education Nationale.

Le CDFN de la FSU reprend à son compte le mot d'ordre de RETRAIT TOTAL DE LA LOI FILLON!

Il considère qu'après le vote à l'Assemblée Nationale le 2 Mars et avec la procédure d'urgence mise en place par le gouvernement Chirac Raffarin, il reste une ultime possibilité de combattre pour que la loi Fillon soit retirée. Après le vote au Sénat et la convocation de la "commission paritaire mixte", l'Assemblée doit procéder à l'adoption finale de la loi.

C'est à ce moment là, dans l'unité des fédérations de l'enseignement et du mouvement lycéen que doit être convoquée une puissante manifestation à l'Assemblée Nationale pour interdire à la "majorité" UMP d'adopter cette loi.

Le CDFN de la FSU prend position en ce sens et décide de proposer aux autres fédérations de l'enseignement comme au mouvement lycéen l'organisation d'une telle manifestation.

3 pour; 63 contre; 12 abstentions; 9 refus de vote

Motion sur le référendum proposé par Chirac


Le CDFN de la FSU rejette la "constitution" européenne comme constitution" réactionnaire visant à conforter l'offensive des différents gouvernements d'Europe contre les acquis ouvriers.

Chirac a annoncé l'organisation d'un référendum le 29 Mai.

Tout le monde le sait: de la victoire du "Oui", Chirac attend des moyens politiques supplémentaires pour amplifier avec son gouvernement toute son offensive réactionnaire contre les travailleurs et leurs acquis.

La tenue du référendum est désormais un fait qui s'impose à la classe ouvrière et ses organisations.

Les travailleurs qui rejettent la politique du gouvernement Chirac Raffarin, n'ont pas d'autre possibilité aujourd'hui de combattre le gouvernement sur ce terrain que le vote Non qui signifie:

Non à Chirac!
Non à la "constitution" européenne!

C'est cette position que décide d'adopter la FSU. C'est cette position qu'elle demande à l'ensemble des organisations du mouvement ouvrier (syndicats et partis) d'adopter .

11 pour; 60 contre; 5 abstentions; 28 refus de vote.

Motion: Salaires Fonction Publique

Le CDFN de la FSU considère que par tous les moyens dont ils disposaient les fonctionnaires ont massivement exprimé leurs exigences:

- 5% d'augmentation du point d'indice, c'est-à-dire le rattrapage du pouvoir d'achat perdu depuis 2000

- rejet de toute forme d' "individualisation" des salaires, du salaire au mérite, rejet du "salaire trinôme" que veut mettre en place le gouvernement.

- défense inconditionnelle du statut de la fonction publique.

Le CDFN de la FSU constate que le gouvernement répond à ces exigences en proposant une augmentation dérisoire et d'ailleurs hypothétique de 1% - augmentation qu'il avait déjà prévu avant le 10 Mars -, augmentation qui constituerait d'ailleurs une monnaie d'échange pour la mise en place de la réforme de l'Etat, contre réforme de liquidation du statut de la fonction publique d'Etat. C'est très exactement le sens de l'invitation de Dutreil aux fédérations de fonctionnaires à une rencontre "sans tabou" - c'est-à-dire où la défense du statut ne soit pas tabou. En conséquence le CDFN de la FSU décide:

- d'exiger l'augmentation générale de 5% du point d'indice et de rejeter l'aumône gouvernementale.

- de boycotter la concertation proposée par le gouvernement dont le véritable objet est la liquidation du statut de la fonction publique.

5 pour; 73 contre; 5 abstentions; 11 refus de vote

Bref compte rendu du bdfn de la fsu du 7 février

Le bdfn de la fsu s'est tenu huit jours avant l'ouverture du débat parlementaire sur la loi Fillon.

Comme je l'ai souligné au titre du courant front unique, il est encore possible de défaire le gouvernement Chirac Raffarin, d'obtenir le retrait de la loi.

Après le 20, le développement significatif de la mobilisation lycéenne sur le terrain du retrait de la loi (appréhendée à travers la question centrale de la défense du bac), la disponibilité des enseignants au combat comme le montrent les nombreuses prises de position dans les établissements demandant aux dirigeants syndicaux en particulier de la FSU d'appeler à la manifestation centrale à l'Assemblée à l'ouverture du débat parlementaire en témoignent. Pourtant le BDFN de la FSU a confirmé la mise en œuvre du dispositif de dislocation de la volonté de combat des enseignants et jeunes: -par l'adoption d'un communiqué commun des fédérations évacuant jusqu'au mot d'ordre pourtant édulcoré d'"abandon" de la loi Fillon -par des appels à géométrie variable en région parisienne (certains appellent à la grève le 15, d'autres non), tous ces appels convergeant vers un appel à rassemblement... devant l'Hotel de Ville de Paris, c'est à dire protégeant l'Assemblée Nationale.

Mais le refus d'appeler à la manifestation nationale à l'Assemblée a trouvé un éclairage singulier puisque nous avons appris au BDFN de la FSU que Gérard Aschiéri devait rencontrer le 16 février -en plein débat à l'Assemblée- Jean Pierre GIRAN, député UMP, secrétaire national à l'Education de ce parti!

Informé en cours de BDFN de cette rencontre, j'ai présenté une courte résolution, à la hâte, qui disait simplement ceci: "Le BDFN de la FSU se prononce contre la rencontre de représentants de la FSU avec Pierre GIRAN, député UMP, secrétaire national à l'Education le 16 02 au moment du débat parlementaire sur la loi Fillon"

Ma motion a eu une voix (la mienne!) 24 contre, 4 abstentions (dont 1 PRSI, et quelques EE), 4 refus de vote (dont 1 Emancipation et quelques EE)

Le vote sur la loi Fillon n'aura finalement lieu que début mars. Je pense donc qu'il faut continuer la bataille engagée sur de nombreux établissements - voir nouvelles prises de position sur ce site.

Roland MICHEL, représentant Front Unique au BDFN

BDFN de la FSU du 18 janvier 2005

Motion du courant Front Unique

Le BDFN de la FSU, considérant le caractère totalement réactionnaire de la loi d'orientation Fillon, se prononce pour son retrait pur et simple et appelle tous les personnels de l'Education Nationale à manifester à l'Assemblée Nationale au moment de la discussion de cette loi, pour interdire à la majorité UMP d'adopter cette loi scélérate.

La FSU appelle l'ensemble des fédérations syndicales de l'enseignement (UNSA Education, CGT Education, FNEC FP FO) à organiser dans l'unité une telle manifestation.


1 pour, 5 abstentions, 16 contre.


Compte rendu du Conseil Délibératif Fédéral National de la FSU du 13 décembre


La FSU doit se prononcer: Retrait pur et simple du projet de loi Fillon!

Rupture immédiate de la concertation!


Intervention de Roland MICHEL lundi matin

Dans l'offensive du gouvernement Chirac Raffarin, il n'y aura aucun répit. Le capital exige au contraire que la marche à la destruction des acquis ouvriers s'accélère. Il faut aligner les attaques contre la classe ouvrière de la France à la hauteur de ce qui se passe ailleurs en particulier aux Etats Unis. La baisse du dollar, si dangereuse qu'elle soit pour l'impérialisme US lui-même signifie que cet impérialisme entend faire retomber le poids de la crise sur ses concurrents en particulier d'Europe. Mais aux Etats Unis même le temps de travail a augmenté de près de 20% durant ces deux dernières décennies. C'est à ce niveau d'attaques que le gouvernement Chirac Raffarin entend porter les coups contre le prolétariat en France. Les lois Aubry n'ont jamais été un " acquis ": bien au contraire, ce sont des lois de flexibilité et d'annualisation. Mais maintenant qu'elles ont rempli leur office, il faut déchirer jusqu'à l'enveloppe qui contenait ces attaques: les prétendues "35 heures" pour faire sauter toute législation du temps de travail, et toute rémunération des heures supplémentaires. C'est ce qu'annonce le gouvernement. Le " contrat intermédiaire de Borloo a pour but de faire sauter dans le secteur privé les protections que contenait le Contrat à Durée Indéterminée (CDI). En même temps le recours aux CDI - ce n'est pas contradictoire - vise dans le public à faire sauter le statut de la Fonction Publique en particulier de la Fonction Publique d'Etat. Le gouvernement, s'agissant des salaires de la Fonction Publique, ne fait pas que bloquer les salaires. Les mesures qu'il annonce d' "augmentations ciblées" pour ceux qui n'ont pas eu de promotion depuis plusieurs années ont pour objectif de faire sauter la grille unique, d'avancer vers l'individualisation des salaires.

Il est impossible de séparer le contenu de la loi d'orientation Fillon de l'ensemble de l'offensive du gouvernement et du MEDEF. Comment séparer la liquidation des diplômes nationaux - via le "contrôle continu" en particulier - du projet de l'IUMM (patronat de la métallurgie) de réforme de la convention collective faisant sauter toute référence aux diplômes dans la grille de rémunération? Comment séparer la transformation des Lycées Professionnels en Centre de Formation des Apprentis de l'objectif de doublement du nombre d'apprentis affiché par la loi Borloo?

Comment séparer les mesures qu'annonce la loi Fillon sur le recrutement des enseignants (concours à affectation régionale, mise en place d'un recrutement d'un deuxième type avec des concours ouverts aux personnels venant du privé sans aucune condition de diplôme) et le projet de loi de modernisation de la Fonction Publique de liquidation des corps et grades nationaux au profit d'un regroupement en "métiers" ou encore à nouveau de la loi Borloo qui prévoit le recrutement par dizaines de milliers de "fonctionnaires" sans diplôme et sans concours?

Dans ces conditions, n'y a t-il pas matière à stupéfaction quand on entend Thibault à propos du "contrat intermédiaire" se féliciter d'y voir la reprise de la "revendication" de la direction CGT de la "Sécurité Sociale Professionnelle"?

N'y a t-il pas matière à stupéfaction d'entendre et de lire de la part des dirigeants de la FSU, du SNES, du SNUIPP, que les objectifs de la loi Fillon sont "louables" puisque Fillon parle de "réussite pour tous", de "80% d'une classe d'âge au baccalauréat" etc. Qui peut accepter que les dirigeants syndicaux se transforment ainsi en pourvoyeurs de la monnaie de singe du gouvernement quand le contenu réel de la réforme, c'est la disparition pour un grand nombre de collégiens - l'écrasante majorité des collégiens d'origine populaire - de tout enseignement de Langue Vivante 2, d'Arts, d'Education Physique, de sciences, d'histoire et de géographie? Quand la réforme prévoit de faire disparaître 200 heures d'enseignement par an au lycée au moment même où pour les enfants de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie pullulent les boîtes privées de bachotage où sont délivrés des cours à des tarifs prohibitifs?

Alors on va entendre disserter à l'infini sur l' "action". D'aucuns vont s'interroger gravement pour savoir si "nos collègues sont prêts à se mobiliser". Mais commençons par poser une question: celle de la décision que doit prendre le CDFN de la FSU et qui ne dépend que de lui: celle de se prononcer pour le retrait pur et simple du projet de loi Fillon! Celle de décider de se retirer immédiatement de toute concertation sur ce projet de loi, ce qui signifie immédiatement décider de boycotter le Conseil Supérieur de l'Education qui doit se tenir dans trois jours, le 16 décembre. Celle d'en appeler aux autres organisations syndicales (la CGT, FO, l'UNSA Education) pour qu'ils prennent la même position. Cela constituerait le premier acte d'une politique d'affrontement du gouvernement Chirac Raffarin. Car pour obtenir le retrait de la loi d'orientation, c'est ce gouvernement qu'il faut affronter et qu'il faut vaincre. Le courant Front Unique déposera une motion dans ce sens.

[Depuis les dirigeants de la FSU - comme les autres du reste - ont participé au CSE qui a largement voté " contre " le projet de loi. Fillon a immédiatement réagi en déclarant que le résultat du vote n'avait pas d'importance et que le projet de loi serait néanmoins présenté au Conseil des ministres du 12 janvier. Ainsi Fillon indique lui-même que l'essentiel est que le CSE se soit tenu. C'était une étape nécessaire à l'adoption de loi. Par leur participation, les dirigeants syndicaux ont aidé le gouvernement à franchir cette étape.
Aschiéri a opposé à cette motion la perspective d'une "commission d'enquête parlementaire" sur la Côte d'Ivoire, autrement dit une "enquête" dirigée par l'UMP "!]


Le courant Front Unique déposera un autre texte sur la Côte d'Ivoire. Tout le monde a vu à la télévision l'armée française tirer et tuer des dizaines de manifestants ivoiriens avec mitrailleuses, hélicoptères. Tout le monde sait que l'ordre a été donné par Chirac. Sa porte-parole, Alliot Marie a revendiqué le fait que l'armée ait fait "usage total" de ses armes. L'intervention en Côte d'Ivoire quels que soient les alibis visant à la justifier est une intervention impérialiste visant à défendre les intérêts de l'impérialisme français en Afrique. Il est positif qu'un syndicat national, le SNASUB ait pris position pour le retrait inconditionnel des troupes françaises, contre la résolution de l'ONU - adopté par toutes les puissances impérialistes y compris l'impérialisme US - d'embargo sur les armes. Toutefois, il faut préciser: ce qui est nécessaire, c'est que dans la rue, au grand jour, les travailleurs et les jeunes manifestant nationalement à Paris sur ces objectifs. Cela aurait une énorme importance politique en particulier pour les peuples sous le joug de l'impérialisme. C'est pourquoi notre courant reprend la motion SNASUB mais en l'incarnant sous la forme de l'appel à manifester.

Intervention d'Olivier Rougerie, lundi 14 heures 30

J'ai écouté le rapport de Gérard Aschieri avec attention. Le contexte est clair: Il n'y a pas une journée sans que le gouvernement présente ou adopte une attaque anti ouvrière. Le gouvernement et son ministre Fillon ont maintenant largement avancé dans la troisième étape de leur calendrier celle de la loi d'orientation sur l'école, après les retraites et la sécurité sociale.

Nous sommes le 13 décembre, nous connaissons maintenant depuis plus d'une semaine le projet de loi d'orientation sur l'école. Son contenu est totalement réactionnaire, répondant en tous points aux exigences du patronat. Je ne reviens pas sur ce qui a été dit ce matin, mais si on prend un seul exemple, celui des Lycées Professionnels, l'adoption de la loi Fillon serait tout simplement la mise à mort des L.P., leur transformation en CFA. Celle-ci s'accompagne évidemment de la liquidation du statut de nos collègues PLP. Doit-on en discuter avec le gouvernement?

Alors que le gouvernement a engagé des concertations sur le dit projet de loi, les collègues constatent que les directions des organisations syndicales, et en premier lieu celle de la FSU, y participent.

Quelle est le but de ces concertations si ce n'est d'associer notre fédération à l'élaboration de la contre réforme gouvernementale? N'a-t-on pas vu, sur les retraites, comme sur la sécurité sociale, où conduisaient les concertations?

Le gouvernement a pu ainsi mener jusqu'au bout ses projets de loi réactionnaires. Ce sont deux dures défaites pour l'ensemble de la classe ouvrière en France.

Doit-on poursuivre ainsi et permettre au gouvernement d'emporter une nouvelle victoire qui satisfera une nouvelle fois Seillière et ses amis?

Si la question est de mobiliser les collègues (Aschieri hier soir dans Riposte sur France 5), il faut avant tout que la FSU se prononce clairement pour le retrait pur et simple du projet de loi Fillon. Ce projet, comme tout autre qui viendrait de ce gouvernement ne peut être négocié, mais doit être combattu.

J'ai entendu ce matin que "mettre à bas la loi Fillon, c'est promouvoir le rapport Thélot", outre le fait que présenter les choses de cette manière ne correspond pas du tout à la réalité, mettre à bas la loi Fillon, c'est stopper l'offensive gouvernementale!

Comment doit être comprise la proposition de la direction du Snes de poursuivre la grève du 7 décembre en faisant "entendre la voix des personnels à l'occasion du Conseil Supérieur de l'Education du 16 décembre, à l'occasion du Conseil des Ministres du 12 janvier qui doit examiner le projet de loi d'orientation et tout au long du débat parlementaire par des interventions auprès des députés"? Cela veut-il dire que les personnels devront se mobiliser pour " peser " sur les débats, pour obtenir une bonne loi d'orientation sur l'école?

Au contraire, la première des responsabilités de la direction de notre fédération est de ne pas se rendre au CSE du 16 décembre. C'est sur cette base que les personnels pourront affronter et vaincre le gouvernement Chirac Raffarin Fillon, pour que celui-ci retire son projet de loi.

Je terminerai en faisant une rectification par rapport à ce qu'a dit Hélène Bertrand ce matin. Pour Front unique, il ne s'agit pas de la motion du seul Roland Michel, mais de la motion de R.Michel et O. Rougerie sur mandat du courant Front unique.

Intervention de Roland MICHEL lundi 16 heures

J'ai pris connaissance de la motion présentée par Gérard Aschiéri. Tout le monde peut lire: elle ne se prononce pas pour le retrait du projet de loi. On nous dit: "Mais c'est la même chose, on dit qu'on est contre, qu'on s'oppose". Non ce n'est pas la même chose. Car s'il s'agissait de combattre pour le retrait, décision serait prise de boycotter le CSE. D'ailleurs la motion juge que l'essentiel est dans les propositions pour une "bonne loi d'orientation". Et Bernard Boisseau, secrétaire général du SNES a expliqué dans quelle perspective se situait l'appel à la grève du 20 janvier: "Il nous faut nous engager dans une intense campagne de lobbying auprès des parlementaires". Le lobbying auprès de l'UMP, on sait où cela mène: le même "lobbying" a été fait sur les retraites et la Sécurité Sociale avec les résultats qu'on connaît. Ce que propose la motion Front Unique, ce n'est pas le "lobbying" auprès de l'UMP, c'est le combat pour affronter le gouvernement Chirac Raffarin et sa "majorité" UMP. C'est le sens de notre motion.

Motions présentées par Roland MICHEL et Olivier ROUGERIE sur mandat du courant Front Unique

Loi d'orientation

Le CDFN de la FSU réuni le 13 décembre caractérise comme totalement réactionnaire le projet de loi d'orientation du gouvernement Chirac Raffarin: ce projet de loi organise la déscolarisation massive d'une partie de la jeunesse (augmentation massive de l'apprentissage, alternance au collège), il détruit les diplômes nationaux (en particulier via l'extension du contrôle continu au baccalauréat), il s'en prend au caractère national de l'enseignement public (via l'autonomie des établissements), il détruit le statut des personnels en particulier des enseignants.

Le CDFN de la FSU rejette dans sa totalité le projet de loi et se prononce pour son retrait.

Il considère qu'il n'y a rien à discuter. En conséquence de quoi il décide de rompre immédiatement toute concertation avec le gouvernement sur ce projet.

Il décide immédiatement de boycotter le Conseil Supérieur de l'Education du 16 décembre .

Il s'adresse à l'ensemble des fédérations de l'enseignement (UNSA - Education, CGT - Education, FNEC FP FO) pour qu'elles adoptent la même position.

C'est le premier acte de la mobilisation pour défaire le gouvernement et lui imposer le retrait de son projet de loi.

Pour 3 Contre 67 Abstention 5 Refus de vote 1

Motion Côte d'Ivoire Le CDFN reprend à son compte la motion adoptée par la CAN du SNASUB-FSU du 8 décembre 2004.

"En Côte d'Ivoire les troupes françaises ont tiré aux fusils sur la foule assassinant de nombreux Ivoiriens, ont tiré aux canons sur un pont causant la mort d'autres civils victimes du mouvement de la foule, ont détruit entièrement l'aviation de ce pays.

L'ordre en a été donné par Chirac, qui en est totalement responsable.

La situation en Côte d'Ivoire est le produit de l'affrontement entre impérialismes, en particulier entre les impérialismes français et américains pour le contrôle des richesses de ce pays.

Une fois de plus, ce sont les populations ivoiriennes qui subissent les conséquences de ces guerres d'influence.

La présence meurtrière de l'armée française n'a pas d'autre but, au-delà des prétextes invoqués, que de préserver la position de l'impérialisme français à savoir: la présence des entreprises capitalistes (Bouygues, Total, France Telecom, etc.) et l'existence de la "zone franc" dans laquelle le maintien de la Côte d'Ivoire est décisif pour l'impérialisme français.

Le 15 novembre, l'ensemble des puissances impérialistes faisait adopter à l'ONU une résolution d'embargo sur la Côte d'Ivoire (les troupes impérialistes françaises ou sous la bannière de l'ONU restant, elles, bien sûr armées jusqu'aux dents).

La CAN du SNASUB-FSU réunie le 8 décembre 2004 se prononce:

inconditionnellement

- pour le retrait immédiat des troupes françaises
- pour le retrait de toutes les troupes impérialistes

Elle condamne la résolution de l'ONU du 15 novembre et tous les accords visant à préserver la présence impérialiste en Côte d'Ivoire (accords de Marcoussi en particulier).

Elle s'adresse à la FSU ainsi qu'aux autres organisations du mouvement ouvrier, partis et syndicats, pour qu'elles adoptent la même position.

Sur ces mots d'ordre, elle propose à l'ensemble de ces organisations de prendre toute initiative pour que cette position soit défendue.

Adoptée par 6 Pour, 0 Contre, 3 Abstentions, 18 refus de vote "

En conséquence de quoi le CDFN de la FSU s'adresse aux organisations du mouvement ouvrier (syndicats et partis) pour l'organisation d'une manifestation centrale à Paris pour le retrait inconditionnel des troupes de l'impérialisme français, de toutes les troupes impérialistes.

Pour 8 Abstention 10 Contre 48 refus de vote 11

A nouveau à ce CDFN (cela s'était déjà produit au précédent), Hélène BERTRAND, élue sur la liste FU a présenté concurremment aux motions Front Unique ses propres motions. Pire, elle ne les a pas présentées en son nom propre mais au nom de Front Unique. Pourtant, c'est Roland MICHEL qui a été "convoqué" par l'appareil et sommé de retirer des motions présentées au nom de notre courant par Roland MICHEL et Olivier ROUGERIE la mention "sur mandat du courant Front Unique". La question de savoir qui donne le mandat pour intervenir au CDFN est donc posée. Nous avons décidé de la résoudre par les méthodes de la démocratie ouvrière en convoquant une assemblée générale des colistiers Front Unique (candidats lors du dernier vote national) dimanche 9 janvier à 14 heures à Clermont Ferrand Salle Poly Place Poly.





COMPTE RENDU DU CDFN DE LA FSU DES 24 ET 25 JANVIER:

RETRAIT PUR ET SIMPLE DE LA LOI FILLON!

Il faut imposer aux fédérations de l'enseignement:

APPELEZ A LA MANIFESTATION DE MASSE A L' ASSEMBLEE AU MOMENT DU VOTE DE LA LOI!


Présentation

Le CDFN de la FSU s'est tenu quelques jours après la grève massivement suivie du 20 janvier et trois semaines avant le 15 février, date d'ouverture de la discussion parlementaire sur la loi Fillon.

Tout faire pour empêcher la "majorité" UMP (flanquée de l'UDF) d'adopter cette loi scélérate: tel était l'enjeu réel de ce CDFN de la FSU. Et ce d'autant plus que derrière l'adoption de la loi Fillon, il y a le projet gouvernemental de liquidation du statut de la Fonction Publique d'Etat pour lequel Dutreil a annoncé la convocation d'un " Grenelle de la Fonction Publique " au moment même où il annonçait aux fonctionnaires qu'il n'aurait pas un sou de plus. On lira ci dessous à ce dernier propos la motion présentée au titre du courant Front Unique par Olivier Rougerie.

Or il faut le constater: le dispositif de l'appareil de la FSU (commun largement avec celui des autres directions syndicales) est un dispositif de dislocation de la volonté des collègues: " actions tournantes " par Académie en février et manifestation nationale... en mars après que la loi ait été votée!

Il faut toutefois remarquer que ce véritable dispositif de protection de l'Assemblée Nationale n'est pas passé au CDFN de la FSU sans que se manifeste une certaine résistance. La direction du SNEP (syndicat national de l'Education Physique) a du louvoyer avec l'aspiration des enseignants d'aller à l'Assemblée le 15 en annonçant le 15 une "nuit blanche" (sic!) aux abords de l'Assemblée Nationale. Plus significatif: un délégué Ecole Emancipée a présenté l'amendement suivant: "La FSU propose la grève le 15 dans les académies de la zone C (ndlr seule la zone C travaille le 15) une montée nationale à Paris, une manifestation (et des initiatives) en direction de l'Assemblée Nationale". Même si cet amendement essaie de concilier la perspective de la manifestation nationale avec "des initiatives" qui proposent l'inverse (délégation au député UMP du coin, actions "originales"), il est significatif que cette motion ait recueilli 30 voix pour et 28 abstentions (53 contre). A l'évidence dans le CDFN est parvenu un écho, certes assourdi et déformé, de l'aspiration des collègues. Naturellement le courant Front Unique par la voix de Jean Michel Spinazze a, lui, exprimé cette aspiration. On lira son intervention et la motion que nous avons déposée.

Par ailleurs le CDFN a refusé (il aurait fallu 70% de votes favorables pour que ce soit adopté) l'intégration à la FSU de syndicats de l'enseignement privé, et ce malgré les prises de position à la tribune de quelques dirigeants d'importance:

Boisseau, secrétaire général du SNES a expliqué que les débats sur l'antagonisme du public et du privé étaient "dépassés", et la direction de l'Ecole Emancipée s'est désolée de cette "défaite" (Pour 52 ; contre 51 Abstention 9 refus de vote 9). Visiblement, quelle que soit la volonté des dirigeants, il leur est bien difficile de passer à la trappe toute l'histoire du syndicalisme enseignant qui en particulier depuis la constitution de la 5ème République est lié à l'histoire du combat des enseignants du public contre la politique visant à remettre l'enseignement entre les mains de l'Eglise. En dernière analyse cet " échec " traduit le fait que les syndicats de la FSU demeurent, quelle que soit la volonté contraire qui se manifeste dans les sommets de l'appareil, des syndicats relevant du mouvement ouvrier. On lira la contribution de Roland MICHEL au titre du courant Front Unique qu'il a reprise à la tribune.

De ce CDFN on ne peut tirer qu'une leçon: pour le retrait pur et simple de la loi Fillon pour la manifestation massive à l'Assemblée au moment où la loi y est en discussion, multiplions partout les initiatives dans les établissements visant à regrouper les collègues sur cette orientation.

Les représentants Front Unique au CDFN

Débat général

Intervention d'Olivier Rougerie

Le 20 janvier, les personnels de l'éducation nationale, et en particulier les enseignants, ont massivement répondu à l'appel à la grève. Ils ont aussi massivement manifesté dans la rue, et manifesté leur volonté de voir le projet de loi d'orientation Fillon retiré. Evidemment, cette mobilisation pose la question de la suite du 20 janvier: c'est bien la question la plus importante aujourd'hui. Le gouvernement a bien décidé d'aller jusqu'au bout pour faire voter par l'Assemblée nationale son projet de loi. Il y est déjà parvenu sur les retraites comme sur la Sécurité sociale.

Alors, peut-on considérer qu'il faille continuer à répondre aux invitations du ministre pour discuter de la mise en place de la future loi? Non, il faut rompre toutes négociations avec lui. Nous avons pris connaissance que les directions du Snes et du Snep ont annoncé qu'elles refuseraient de continuer à participer au groupe de travail sur la mise en place du bac Fillon qui transforme le diplôme national en un diplôme "maison" si le ministre "persiste à imposer une réforme sur des bases aussi restreintes".

Elles constatent pourtant que le gouvernement ne lâchera rien, alors à quoi servent les concertations? Il faut une décision ferme et définitive de quitter la table de concertation sur la réforme du bac, de cesser toutes les concertations avec le gouvernement Chirac Raffarin. On ne peut pas demander d'une part le retrait du projet de loi, et de l'autre, demander "que le gouvernement ouvre enfin une vraie négociation pour aboutir à une loi qui soit en accord avec les besoins de l'école"! (Aschieri le 12 01).

Après le 20, quelle action? Les collègues savent pertinemment que les journées de grève ou d'action de 24h00 ne feront pas plier le gouvernement, ils n'ont aucune illusion. Les "actions tournantes" jusqu'au mois de février ne le feront pas plier non plus. Lorsque notre secrétaire général déclare le 12 janvier que "L'Ecole n'a pas besoin de nouveaux conflits, elle a besoin d'un nouvel élan, d'une dynamique", on se demande si c'est l'enseignement public ou le gouvernement qui n'a pas besoin de nouveau conflit!

J'ai entendu qu'il fallait "une étape forte en mars", "des grèves de façon tournante pendant les vacances avec une initiative forte le 1er jour de débat à l'Assemblée".

Entre, le gouvernement Chirac Raffarin et les personnels de l'éducation nationale, une bataille s'est engagée. Le gouvernement doit être affronté et battu sur le projet de loi d'orientation. La seule action qui aujourd'hui permette de faire plier le gouvernement est d'organiser une manifestation centrale à Paris à l'Assemblée nationale, pour interdire aux députés UMP de voter la loi. C'est donc, au moment du débat à l'Assemblée que doit être organisée cette manifestation et non au mois de mars, après l'adoption de la loi par le Parlement.

Aujourd'hui, alors que le temps qui nous sépare de la mise en débat de la loi au Parlement au mois de février est court, le CDFN doit avant tout prendre position:

Pour le retrait pur et simple du projet de loi Fillon, Pour la rupture de toute concertation avec le gouvernement sur cette question.

Pour faire reculer le gouvernement, il doit inviter tous les personnels de l'éducation nationale à une manifestation massive, à l'Assemblée nationale pour lui interdire de voter cette loi réactionnaire.


La FSU doit aussi s'adresser à l'ensemble des fédérations syndicales de l'enseignement pour organiser dans l'unité cette manifestation. Une telle victoire contre le gouvernement sur la loi d'orientation serait un point d'appui important pour lui interdire de faire voter la loi d'orientation sur la Recherche.

Intervention de Roland Michel

Je voudrais attirer l'attention du CDFN sur le contenu de ce qu'a dit Raffarin au soir du 20 Janvier: "Il faut entendre la revendication sociale. Il faut se parler(...) celui qui prendrait la responsabilité de rompre le dialogue social doit s'attendre de la part du gouvernement à la plus grande fermeté."

Raffarin dit ainsi ce qu'il attend des dirigeants: qu'ils continuent à participer au dialogue social. Pourquoi faire? Dutreil l'indique sans ambages: "Je n'ai pas un sou à donner aux fonctionnaires". Voilà pour ce qui est des salaires. Mais "je me propose de convoquer un Grenelle de la Fonction Publique". Le contenu de ce Grenelle, on le connaît: c'est la liquidation de la Fonction Publique d'Etat, des corps nationaux, des garanties statutaires en matière d'avancement, de mutation; c'est l'individualisation des carrières.

Alors, il faut être clair. A l'inverse des injonctions de Raffarin, les directions des organisations syndicales en premier lieu celle de la FSU doivent rompre le dialogue social qui ne peut porter sur rien d'autres que sur la mise en œuvre des contre réformes du gouvernement. j'ai lu la déclaration des responsables du SNES et du SNEP indiquant que si le gouvernement persiste dans sa volonté de mettre en œuvre la totalité de sa "réforme" du bac, ils ne pourront plus participer aux groupes de travail ministériels sur cette question. Je propose que le CDF N les "aide" à prendre la décision définitive de quitter la concertation sur la liquidation du bac, de quitter toutes les concertations de mise en œuvre de la réforme. S'agissant de la réforme, il faut une prise de position claire: retrait pur et simple de la réforme! On me dira: mais dans l'appel commun, c'est la même chose; on dit "abandon de la réforme". Non, ce n'est pas la même chose et d'ailleurs ce qui l'éclaire, c'est qu'en même temps qu'on dit "abandon", fleurissent les appels tels ceux de la direction du SNEP demandant que l'EPS puisse avoir toute sa place "dans le cadre de la réforme en cours".

J'ai entendu le rapport de Gérard Aschiéri: il nous propose une kyrielle de journées d'action à des dates diverses et variées. Mais il y a une date qui nous intéresse: les 15, 16 et 17 la loi Fillon est discutée à l'Assemblée Nationale. C'est à ce moment là, et pour interdire à la majorité UMP (et UDF) qu'il faut appeler à manifester en masse. Tout le monde le comprend: qu'une défaite soit infligée au gouvernement Chirac Raffarin sur cette question et c'est toute son offensive contre le statut de la Fonction Publique, contre la Recherche Publique et de concassage du code du travail qui peut alors être défaite. Voilà l'enjeu de ce CDFN.

Débat sur l'intégration de syndicats de l'enseignement privé

Roland MICHEL a repris la tribune libre que le courant Front Unique avait fait paraître dans " POUR info " que voici:

La proposition de la direction de la FSU d'y intégrer des syndicats de l'enseignement privé en ayant recours à l'hypocrite procédé de la consultation des syndiqués constitue la négation de toute l'histoire du syndicalisme enseignant dans ce pays.

La FEN s'est constituée contre la scission CGT - FO. Son existence même est liée au combat contre les attaques incessantes de la 5ème République contre l'Ecole Publique, ses mesures en faveur de l'enseignement privé, essentiellement catholique. La victoire en Mai Juin 1981 du PS et du PCF avait remis de manière brûlante à l'ordre du jour me mot d'ordre laïc: une seule école, l'école publique. Le gouvernement d'"union de la gauche" a combattu cette aspiration ; les dirigeants de la FEN comme ceux d' "Unité et Action" à l'époque l'ont trahi. Les privilèges de l'école privée ont été maintenus et renforcés.

En 1992, les dirigeants de la FEN comme ceux d' "Unité et Action" ont conjointement brisé la FEN comme cadre du Front Unique réalisé des personnels de l'enseignement public. Le gouvernement Balladur a cru pouvoir s'appuyer sur cette destruction pour porter le coup de grâce. Ce fut l'amendement Bayrou, amendement "caisses ouvertes" pour l'enseignement privé. Mais le gouvernement Balladur avait présumé de ses forces. Avant même la mobilisation d'un million de travailleurs à Paris en Janvier 2004, il dût avoir recours à un artifice juridique pour ne pas avoir l'air de reculer devant la mobilisation. Mais l'amendement Bayrou passa à la trappe.

En proposant d'intégrer les syndicats de l'enseignement privé à la FSU, c'est l'histoire de ce combat que la direction de la FSU prétend rayer d'un trait de plume. Les conséquences en seraient meurtrières pour l'enseignement public. Il faudrait donc juger également légitimes les revendications de l'enseignement privé en termes de classes, de postes et celles de l'enseignement public! Il faudrait donc prêter la main à l'offensive pour rayer l'enseignement public de la carte dans un certain nombre de départements et secteurs! (...)

Le combat pour la défense de la FSU comme fédération de syndicats de l'Enseignement Public est inséparable du combat pour imposer à sa direction (...) de se prononcer contre l'intégration à la FSU de syndicats de l'enseignement confessionnel.

A propos de la position de la FSU sur le référendum de Chirac sur la "constitution européenne".

Intervention de Roland MICHEL. Présentation de la motion front Unique.


S'agissant de l'Union Européenne et de la prétendue "constitution européenne", il ne fait aucun doute que celle ci est totalement réactionnaire et par conséquent que la FSU doit se prononcer: à bas la "constitution européenne".

Ceci étant il faut établir plusieurs choses:

Depuis ses origines avec le "marché commun" l'Union Européenne n'a jamais été rien d'autre que le cadre de la coopération des différents états bourgeois et puissances capitalistes d'Europe contre les prolétariats.

Par ailleurs, présenter comme on le lit et l'entend suivant les différents gouvernements bourgeois comme de malheureuses victimes des "décisions de Bruxelles" est une mystification. La plupart des "décisions de Bruxelles" sont prises conjointement par les dits gouvernements. Et cette mystification a une fonction: dégager la responsabilité des différents gouvernements, et en France finalement protéger le gouvernement Chirac Raffarin.

Il faut noter que Chirac a décidé d'organiser un référendum. Celui-ci obéit à des impératifs internes: c'est un point d'appui pour toute son offensive réactionnaire contre les travailleurs. C'est aussi une diversion par rapport à l'offensive présente.

Or on peut faire un premier constat: les dirigeants du PS et du PCF se sont rendus à l'invitation de Chirac pour coorganiser le référendum: c'est l'union nationale pour une bonne organisation du référendum. Je constate que la motion qui nous est proposée par la direction avec ces variantes (certains proposent d'appeler à voter Non, d'autres pas) commence elle aussi par demander que le référendum soit bien organisé.

Au contraire l'ensemble des organisations syndicales aurait du se prononcer contre le référendum de Chirac, pour son boycott. Dans l'état actuel pour faire capoter l'opération référendaire de Chirac, la première responsabilité de la FSU est dans son propre domaine de responsabilité de faire en sorte que Chirac soit défait sur la loi d'orientation, qu'elle soit retirée.

Intervention d'Olivier Rougerie: présentation de la motion Front Unique pour le boycott du "Grenelle de la Fonction Publique"

Nous avons pris connaissance hier du projet de réforme de la Fonction publique proposé par Dutreil.

Le courant Front unique considère que ce projet est d'une grande violence.

C'est un projet de destruction pure et simple du statut de la Fonction publique, statut conquis par la classe ouvrière il y a un demi-siècle.

Je ne reviens pas sur ce qui a été dit ce matin, de très juste. D'ailleurs, le texte "action" présenté par Gérard Aschieri indique "qu'il constitue une attaque sans précédent contre les statuts de la Fonction publique"!

Je reviendrais simplement sur quelques points de ce projet: 1- Il s'agit de la liquidation des corps nationaux, du recrutement sur concours auxquels on substitue des examens professionnels, des concours régionaux interministériels.

2- C'est l'instauration de "cadres statutaires" où le fonctionnaire sera flexible, polyvalent et donc déqualifié.

3- C'est la suppression de la notation au profit de l'évaluation selon "la manière de servir", la suppression de l'ancienneté comme élément de promotion.

4- C'est le salaire trinôme: détermination du salaire non selon le grade mais selon le poste occupé, c'est le salaire au mérite.

Enfin le projet transforme les CAP en organe de "dialogue social", de cogestion des ressources humaines. C'est la liquidation des CAP comme instances paritaires où les organisations syndicales peuvent défendre les collègues non sur le terrain du clientélisme mais de la défense des règles communes, des barèmes statutaires.

Dutreil a dit: "Vous n'aurez pas un sou"! , et en même temps il a annoncé la tenue d'un "Grenelle de la Fonction publique", dont on connaît maintenant le contenu: la destruction des statuts de la fonction publique d'Etat.

Peut-on discuter de ce projet, comme du projet de loi d'orientation, en particulier sur la mise en place du nouveau bac? Non!
Alors si le texte action condamne ce projet, il faut aussi que la FSU se prononce pour son retrait pur et simple, et qu'elle annonce d'ores et déjà qu'elle ne participera pas au "Grenelle de la Fonction publique".

Intervention de Jean Michel Spinazze: présentation de la motion Front Unique pour la manifestation de masse à l'Assemblée Nationale pour le retrait pur et simple de la loi Fillon

Début janvier j'ai participé à une délégation de mon établissement au rectorat. Toutes les organisations syndicales, les parents étaient représentés. L'objet de cette délégation était en particulier de dénoncer la situation que nous avons connue à la rentrée 2004 et de demander les moyens dont nous avions besoin. Des enseignements étaient menacés, langues rares et anciennes, certaines options. C'était avant que la nouvelle DHG ne soit connue. Mais je n'interviens pas ici pour vous parler de mon établissement.

Les réponses que nous a opposées le secrétaire général du rectorat ont une portée plus générale qui me semble éclairer le débat que nous avons ici. Voici ce qui nous a été répondu sur la question des moyens: "Les moyens dont vous disposez dépendent du budget, nous partageons ce dont nous disposons. Le budget c'est le produit du vote du parlement. C'est la loi suprême de la république, l'expression de la démocratie. En conséquence il n'est pas question de vous donner des moyens supplémentaires." Devant les réactions de la délégation il a prévenu: "la rentrée 2005 sera encore plus difficile en particulier dans les lycées". Il faudra se débrouiller "en interne":

Remplacement des enseignants absents par ceux de l'établissement, regroupement de certaines classes à faibles effectifs. Quant aux langues rares il a posé la question: "est ce bien nécessaire qu'un élève fasse du russe? Il peut en faire ensuite après le bac"

C'est tout simplement l'application du projet de loi Fillon qui rentre déjà dans la réalité. D'ailleurs il nous a clairement expliqué que la volonté de Filon était d'aller vite. Vous connaissez tous le calendrier: adoption du projet de loi en janvier au conseil des ministres, 15 février débat au parlement et début mars vote et adoption par le parlement.

Depuis nous avons reçu la DHG pour 2005: moins 269 heures, ce qui signifie l'impossibilité d'assurer touts les options des suppressions de postes.

On voit ainsi que le dialogue social, (grands débats, groupes de travail etc..) n'a eu comme résultat que de permettre au gouvernement de passer toutes les étapes nécessaires de l'élaboration de son projet de loi jusqu'à son dépôt au parlement. Dans le même temps il a déjà commencé à l'appliquer notamment à travers les dispositions budgétaires dont nous subissons déjà les conséquences.

Ce qui est proposé dans le texte action poursuit cette politique d'accompagnement. Proposer au personnel de "s'adresser à leur parlementaire, développer les initiatives de débat et d'appel à l'opinion" ne répond pas à l'exigence de l'heure: interdire à la majorité UMP d'adopté la loi d'orientation Fillon.

Et comment penser qu'il est possible de faire reculer le gouvernement par des actions au plan local comme le propose le communiqué des fédérations de l'EN distribué ce matin.

La responsabilité de la FSU est de s'appuyer sur la mobilisation du 20 janvier pour appeler et organisé des maintenant à une manifestation centrale à l'assemblée nationale pour interdire la majorité UMP d'adopter la loi Fillon.

Motion Front unique "Projet de Loi d'Orientation".


Le CDFN de la FSU, considère que le projet de la loi d'orientation Fillon est un projet de destruction de l'enseignement public, de liquidation des enseignements et du statut des enseignants.

En conséquence, il se prononce:

§ Pour le retrait sans condition du projet de loi Fillon.

§ Pour la rupture de toute négociation sur ce projet.

Il appelle tous les personnels de l'Education Nationale à manifester à l'Assemblée Nationale au moment de la discussion de cette loi, pour interdire à la majorité UMP d'adopter cette loi scélérate.

La FSU appelle l'ensemble des fédérations syndicales de l'enseignement (UNSA Education, CGT Education, FNEC FP FO) à organiser dans l'unité une telle manifestation.

Pour 8 Contre 75 Abstentions 3 refus de vote 19

Motion Front Unique contre la participation au " Grenelle de la Fonction Publique


Le CDFN a pris connaissance du projet gouvernemental de "modernisation" de la Fonction Publique.

Il s'agit d'un projet de liquidation pure et simple du statut de la Fonction Publique d'Etat: liquidation des corps nationaux, du recrutement par concours, des garanties statutaires en matière de mutation, d'avancement, mise en place du salaire " trinôme ". Il instaure la polyvalence et organise la déqualification des personnels.

Par ailleurs en liquidant les CAP par leur transformation en organismes de cogestion des " ressources humaines ", il constitue une attaque de première importance contre l'existence des organisations syndicales, particulièrement la FSU et ses syndicats nationaux.

En conséquence de quoi le CDFN de la FSU décide:

- de faire connaître à tous les personnels le contenu du projet gouvernemental et d'en dénoncer le contenu

- d'exiger le retrait immédiat de ce projet

- d'annoncer dès maintenant que la FSU boycottera le "grenelle de la Fonction Publique" dont Dutreil a annoncé la convocation pour mener à bien son offensive destructrice.

Pour: 10 voix Contre 66 Abstention 21 Refus de vote 20

Motion Front Unique: référendum sur la "constitution européenne"


Le CDFN de la FSU se prononce:

- à bas l'Union Européenne, organe commun des Etats et Gouvernements Bourgeois contre les prolétariats d'Europe

- à bas la prétendue "constitution européenne", traité totalement réactionnaire qui pousse à la liquidation des acquis ouvriers, particulièrement à la privatisation - liquidation de toutes les activités assurées par le secteur public.

Le CDFN de la FSU considère que l'organisation par Chirac du référendum vise à servir de point d'appui à l'offensive réactionnaire du gouvernement Chirac Raffarin contre la classe ouvrière et ses acquis.

Le CDFN rejette le référendum de Chirac dont l'ensemble des organisations ouvrières devrait exiger le boycott. Il rejette l'union nationale qui s'est réalisé pour son organisation à travers la réception par Chirac de l'ensemble des partis. La réponse positive du PS et du PCF à l'invitation de Chirac, l'appel à voter Oui du PS ne peuvent que conforter Chirac.

Le CDFN de la FSU considère qu'il lui revient dans son propre domaine de responsabilité de tout faire pour défaire le gouvernement Chirac Raffarin et son offensive contre les travailleurs. C'est pourquoi il se prononce pour le retrait pur et simple de la loi d'orientation Fillon, il rompt toute concertation sur son adoption et sa mise en œuvre ; il appelle le corps enseignant à la manifestation nationale à l'Assemblée Nationale au moment du vote pour interdire à la " majorité " UMP UDF de l'adopter. Il invite les autres fédérations, l'ensemble des organisations du mouvement ouvrier à adopter la même position.

Sans aucun doute, infliger une défaite au gouvernement Chirac Raffarin sur la loi Fillon serait la meilleure manière de contribuer à faire échouer l'opération référendaire de Chirac.

Pour 3 Contre 109 Abstentions: 4 Refus de vote 4




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